Roches du Tertiaire supérieur ("Néogène") |
Le sommet de la succession stratigraphique de l'avant-pays (ainsi, d'ailleurs que des massifs subalpins des Bauges, du Vercors et du Diois) est constitué par les molasses du Miocène. Ce sont des grès à ciment de calcaire argileux à grains de glauconie. Verdâtres en cassure ils sont ocreux en surface, par oxydation de la glauconie. Ce sont d'anciens sables déposés sous faible profondeur d'eau, dans le sillon molassique périalpin, par les rivières qui érodaient les Alpes à cette époque : elles l'ont comblé en y construisant leurs deltas.
Falaise de molasse sableuse homogène, ça et là mieux consolidée en strates gréseuses plus résistantes, lenticulaires |
Vue rapprochée d'un affleurement de molasse sableuse des gorges de la Morge, à Voiron, montrant des zones lenticulaires mieux cimentées au milieu d'un ensemble plus friable |
Cette formation contient d'importantes inclusions de conglomérats (à aspect de béton), formés de galets cimentés par le grès.
Les galets impressionnés sont nécessairement de nature calcaire, car c'est la pression au sein de la roche qui y a occasionné la dissolution locale du carbonate, là où il était en contact avec d'autres galets non calcaires (donc non solubles). |
Ces masses conglomératiques sont lenticulaires (mais mesurent aisément plusieurs centaines de mètres de large et plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur). Elles correspondent à la coupe du remplissage de lits des bras de rivière qui amenaient des matériaux grossiers dans le delta lors des crues.
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version plus grande, sans commentaires, de cette image Passages latéraux par indentation en marge d'un chenal conglomératique tranchée de la voie ferrée Lyon-Grenoble, 250 m à l'est du château de Réaumont (Voironnais). Cela est dû à ce que les grès molassiques se déposaient dans des zones calmes du delta, en contrebas et en marge des levées de matériaux grossiers qui bordaient les lits des cours d'eau "distributaires" deltaïques (le colmatage de ces derniers fait qu'ils sont rapidement abandonnés par les écoulements fluviatiles). |
Pour comprendre l'organisation de ces dépôts à une échelle supérieure il faut garder en mémoire le fait qu'à cette époque le sillon périalpin subissait un lent mais inexorable enfoncement de son tréfonds rocheux anté-miocène (voir l'article "sillon périalpin" du glossaire). Il recevait alors des alluvions apportées par des rivières qui provenaient des domaines plus orientaux des Alpes (telle l'ancienne Isère miocène ) qui venaient y former des deltas aux débouchés de leurs vallées sur le littoral.
La section avant, orientée W-E (perpendiculairement aux chaînons subalpins), montre très grossièrement la disposition des strates, avec des couches de progression ("front beds") inclinées vers le large et des couches du sommet de colmatage ("top beds") horizontales. Les bras "distributaires" ont été représentés tous de la même manière à la surface du delta, mais, à un moment donné, seuls certains sont actifs tandis que d'autres sont morts car colmatés par une crue antérieure. N.B. : En fait le schéma montre la disposition correspondant à un seul épisode sédimentaire, Mais, dans un secteur donné, cette disposition se répète à intervalles de temps espacés, car, périodiquement, les apports sédimentaires s'interrompent (lorsque les trajets des chenaux distributaires abandonnent ce secteur) ; lorsqu'ils reprennent la subsidence a alors provoqué un enfoncement plus ou moins important de la surface des dépôts antérieurs, de sorte que les distributaires sont amenés à "reconquérir le terrain" en déposant de nouveau des strates de progression ("front beds") inclinées. |
L'affleurement ci-dessous est particulièrement exemplaire pour comprendre le processus sédimentaire qui a découlé de cette situation.
même fenêtre < image plus grande, muette > nouvelle fenêtre Organisation des dépôts molassiques en séquences sédimentaires deltaïques Falaises des Rochers du Grand Jet, au sud de Saint-Joseph-de-Rivière (marge occidentale de la Chartreuse). hauteur de la falaise : environ 100 m ; orientation presque N-S (le nord est à gauche). Pour le contexte régional de ces affleurements aller à la page "Charmille" |
On trouvera un aperçu sur l'organisation stratigraphique des dépôts molassiques à l'échelle de l'ensemble du Bas Dauphiné à la page "Tertiaire du Bas Dauphiné" |
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Dernières retouches apportées à cette page le 14/09/18