Forêt de Saou, Saou village |
La montagne de la Forêt de Saou, qui culmine du côté oriental avec les sommets des Trois Becs, s'avance en un promontoire bien détaché vers les plaines du Valentinois. Elle abrite un val presque rectiligne qui correspond au coeur d'un typique synclinal perché*. L'axe de ce dernier, orienté WNW-ESE, marque un ensellement au niveau de la localité de Saou : à l'est il plonge doucement vers l'ouest, tandis qu'à l'ouest, à Roche Colombe, il se relève au contraire dans cette direction.
Les crêtes qui ceinturent ce val sont formées de calcaires blancs lités du Turonien, reposant sur des alternances marno-calcaires d'âge cénomanien. Leurs falaises dominent un talus, formé par les marnes bleues apto-albiennes, qui se transforme en une combe monoclinale du côté est, dans le secteur du col et du village de La Chaudière.
Au nord-est de Saou la barre des calcaires du flanc sud du pli est tranchée en biais, au lieu-dit Le Pertuis, par le torrent de la Vèbre, qui s'échappe ainsi du val pour rejoindre le village de Saou (cet itinéraire est suivi par la route D.136 pour accéder à l'intérieur de la forêt de Saou). Mais les calcaires turoniens forment encore, en rive gauche du torrent, l'éperon rocheux du Petit Pomerolle et de Pallois, qui porte à son extrémité occidentale le Château d'Eurre.
Le vallon de la Vèbre est donc une combe anticlinale ; le passage du Pertuis résulte quant à lui de l'éventrement par le torrent de la voûte de l' anticlinal du Pertuis, à l'endroit même où ce pli s'amortit pour se fondre dans le flanc sud du synclinal de Saou : on peut penser que le travail de l'érosion y a été facilité par la fissuration extensive, parallèle à l'axe du pli, qui y a sans doute affecté particulièrement l'extrados de la dalle des calcaires turoniens.
Cette crête secondaire correspond à un repli synclinal mineur qui se greffe obliquement sur le synclinal principal à l'est du Pas de Lestang (il est orienté N70, alors que le synclinal de Saou a un axe N100). La profonde entaille qui porte ce nom est une cluse typique qui a dû être empruntée anciennement par le torrent de la Vèbre car sa sortie sud est occupée par un couloir à fond plat d'alluvions fluviatiles.
Sur la transversale de Saou le fond du val contient, au niveau de son maximum d'ensellement, des restes du coeur du pli, ailleurs déblayé par l'érosion car formé de couches plus tendres : il s'agit de sables et de grès bariolés, rouges et blancs, qui étaient anciennement considérés comme éocènes (cf carte ci-après) mais qui s'avèrent dater du Coniacien-Santonien (Sénonien inférieur).
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