Le Queyras : aperçu d'ensemble


Le Queyras s'identifie géographiquement avec le bassin du Guil, lequel est drainé par les multiples affluents de cette rivière qui rayonnent un peu en patte d'oie en amont des gorges, dites "Combe du Queyras", qui, entre Guillestre et le confluent de la Rivière d'Arvieux avec le Guil, gardent l'accès du Queyras proprement dit.

Sous l'angle géologique le Queyras représente, après la Haute Maurienne, le plus grand domaine d'affleurements des Alpes françaises de schistes lustrés déposés à partir du Jurassique supérieur sur un fond océanique et maintenant débités en unités imbriquées dites "ligures" (ou "liguro-piémontaises"). Il est même presque entièrement constitué par cet ensemble à la fois rocheux et structural, si l'on en excepte ses chaînons les plus occidentaux, que traverse la "Combe du Queyras" où s'observent des unité à matériel "piémontais externe", déposé dès le Trias sur la marge continentale, en bordure du Briançonnais.
On en détache parfois ces derniers sous le nom de "Queyras calcaire", lequel est lithologiquement un peu inapproprié en raison de l'assez grande abondance des terrains siliceux : les chaînons de la rive droite se rattachent au massif de Peyre Eyraute, étudié dans ce site au sein de la section Briançonnais ; ceux de la rive gauche, appartiennent au massif d'Escreins et sont étudiés avec les chaînons de la Haute Ubaye.

La structure tectonique du Queyras est complexe dans le détail car on y décèle des répétitions de couches qui témoignent de plis couchés et/ou d'imbrications de tranches de terrains. Mais elle présente un trait dominant, qui est la disposition générale des couches, assez constante ("isoclinale") et caractérisée par un pendage moyen de l'ordre de 30° vers le sud-ouest. Cette inclinaison est due au fait les terrains charriés sont maintenant empilés, du côté NE, sur le socle du massif cristallin "interne" de Dora Maira, qui affecte la forme d'un bombement dont les sédiments du Queyras recouvrent le flanc occidental.

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La vallée de l'Aigue Agnelle, vue du NW depuis le col des Ayes


 

Le relief du Queyras est relativement peu varié, car de nombreux vallons sont simplement entaillés dans les schistes lustrés et orientés selon l'azimut de leurs couches (c'est notamment le cas de ceux de l'Aigue Agnelle et de Saint-Véran) : il en résulte que l'on observe un profil transversal dissymétrique avec des pentes d'adret (orientées vers le sud-ouest) modérément inclinées, conformément au pendage des couches, et des ubacs plus abrupts parcourus de ravines mais ne donnant pas de falaises verticales.

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La vallée du Guil et sa rive gauche entre Chateau Queyras et Abriès, vue de l'ouest, d'avion.


Deux sortes de reliefs viennent trancher sur ce contexte :

a) d'une part les pitons sombres comme le Bric Bouchet, La Tête du Pelvas ou encore le Mont Viso, qui sont constitués par des "roches vertes"*. Mais on en trouve de toutes tailles, en affleurements d'extensions décamétriques à kilométriques. En fait cela est lié à la dualité de leur origine possible :
- les uns, de grande taille,
représentent des témoins résiduels de la croûte des anciens fonds océaniques sur lesquels s'étaient déposés les schistes lustrés : c'est tout particulièrement le cas du chaînon qui culmine au Monte Viso.
- les autres, de dimensions plus modestes, parfois hectométriques voire seulement décamétriques sont de nature variable et de forme souvent plus ou moins équante ; ils sont emballés dans les schistes lustrés sans intermédiaires indiquant qu'ils puissent y représenter le cœur de replis de la croûte. Deux origines sont envisageables : il s'agit soit d'écailles tectoniques soit d'olistolites. C'est cette dernière interprétation qui prévaut pour beaucoup, que l'on considère comme des blocs éboulés à partir d'escarpements de failles ayant dénivelé les fonds sous-marins pendant la sédimentation.

b) d'autre part les dalles de marbres clairs comme celles du Pain de Sucre (à l'est du col Agnel), qui représentent les tout premiers dépôts marins, de nature calcaire, déposés sur ces fonds océaniques. En fait ces calcaires affleurent de deux façons :
- dans un premier cas ils sont conservés en garnissage de panneaux conservés de la partie supérieure de
la croûte océanique, comportant notamment ses basaltes en coussins : on voit alors ces marbres les recouvrir d'un enduit épais de une ou deux dizaines de mètres, tranchant par sa teinte claire. C'est ce qui s'observe notamment aux Marcelettes, aux crêtes du Cristillan ou aux lacs Blanchet.
- dans d'autres cas, notamment dans le chaînon du Pain de Sucre ces couches de marbre ont été décollées de leur substratum basaltique et empilées en un millefeuilles par un intense reploiement en plis couchés aplatis (syn-métamorphiques) ; ils forment alors de petites barres rocheuses d'assez longue continuité au sein des schistes lustrés ou des crêtes plus ou moins acérées montrant, du côté sud-occidental, de belles dalles structurales (cas spécialement illustré par la montagne de la Taillante).

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Consulter l'aperçu général sur la transversale de la vallée du Guil
Stratigraphie - Tectonique - Relief de la région briançonnaise

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