Pointe d'Almet, Auferrand |
La montagne d'Almet est formée par une longue crête E-W qui barre transversalement la dépression structurale NE-SW du synclinal de Serraval - Le Reposoir. Elle appartient en totalité à la klippe* préalpine* des Annes (sauf son socle, en dessous de l'altitude de 1700).
Le vallon du Reposoir, vu du nord-est, depuis Romme La partie septentrionale de la klippe* des Annes domine la dépression du Reposoir, dans laquelle les terrains des nappes internes ont été déblayé par l'érosion. ØM = surface de chevauchement de la nappe des Préalpes Médianes ; s.S = synclinal de Serraval - le Reposoir ; a.B = anticlinal du Bargy (flanc sud-est). Le flanc ouest du synclinal de Serraval est rompu par deux failles à rejet à la fois extensif et coulissant : f.C = faille de la Colombière ; f.A = faille d'Auferrand. Elles font remonter à l'affleurement la carapace urgonienne du flanc oriental de l'anticlinal du Bargy et empêchent le flysch nummulitique gréso-marneux, soubassement normal de la formation olistolitique ("flysch à lentilles" : Fl.ol.) d'affleurer aussi largement qu'au sud de la crête de l'Almet, dans le secteur La Clusaz - Grand Bornand. |
En effet elle est formée essentiellement de couches argilo-calcaires du Jurassique inférieur et d'une semelle d'argilites triasiques rouges et blanches, ces dernières étant particulièrement repérables dans les diverses entailles du versant est de la montagne. Elles recouvrent tectoniquement le flysch nummulitique, essentiellement gréseux, du coeur du synclinal de Serraval - Le Reposoir ; mais les derniers termes (les plus élevés) de ce flysch sont constitués par une formation très argileuse qui héberge en outre des olistolites (ces derniers le plus souvent formés de Jurassique supérieur ou de Crétacé supérieur).
La crête principale elle-même (Pointe d'Almet, 2232 m., Tête d'Auferrand, 1981 m.) est plus précisément formée par la barre calcaire la plus élevée (d'âge carixien) de la succession liasique du flanc sud du synclinal d'Auferrand. L'axe de ce pli déversé vers le nord traverse d'ouest en est cette klippe et son cœur est jalonné en versant nord par un alignement de reliefs de mi-pente (Pierre Blanche, buttes cotées 1880 et 1806) formés par les calcaires à lits de marnes du Domérien supérieur (le Domérien inférieur étant plus uniformément marneux).
Du côté méridional de cette crête le vallon de la Sonnerie et de Maroli est ouvert, quant à lui, dans le cœur de l'anticlinal qui fait suite à ce synclinal du côté sud (c'est un exemple d'inversion du relief* par rapport aux structures). Il a crevé ce pli jusqu'à mettre au jour les couches d'argilites triasiques, très tendres) qui forment le coeur de ce pli (et a même mis à nu, en aval de la Sonnerie, la semelle nummulitique du paquet charrié).
le versant méridional de la crête Auferrand - Almet vu d'avion, d'ouest - sud-ouest. Ce cliché montre presque la totalité de la klippe* des Annes (sa partie plus méridionale est décrite à la page "Mont Lachat de Châtillon") Le versant septentrional de la crête tombe brutalement sur la dépression du Reposoir qui suit, depuis Romme, le cœur nummulitique du cœur du synclinal de Serraval. Ce contraste résulte de ce que l'érosion y a déblayé les terrains des nappes internes, qui y reposaient là aussi sur le Nummulitique autochtone, alors qu'elle n'y est pas parvenue entre le col de la Colombière et le col des Annes. ØM (en bleu) = surface de chevauchement de la nappe des Préalpes Médianes. Sur ce cliché l'axe du synclinal d'Auferrand est réellement visible sur la transversale de la Pointe d'Almet ; en avant gauche il est par contre masqué, car il passe dans le versant nord de la Tête d'Auferrand (voir le cliché suivant). A gauche, le flanc nord-ouest du synclinal de Serraval est rompu par deux failles à rejet à la fois extensif et coulissant : f.C = faille de la Colombière ; f.A = faille d'Auferrand. |
Il est remarquable que les plis qui affectent le matériel de
la klippe sont orientés E-W, c'est-à-dire très
obliquement aux plis de la succession autochtone (ici à
peu près NE-SW) qui forment symétriquement les chaînons du Bargy et de l'Aiguille Percée. Cela s'explique en considérant qu'il s'agit de plis "transportés"
lors du charriage, qui avaient été créés
à l'occasion d'une étape tectonique antérieure à la formation du synclinal de Serraval.
Cette antériorité du synclinal d'Auferrand se manifeste
en outre par le fait que l'axe de ce pli est incurvé en
selle : cela résulte du fait qu'il s'entrecroise quasi transversalement avec
le synclinal de Serraval (orienté N45). Il en résulte
que le synclinal d'Auferrand se termine en proue de bateau du
côté est. Il en serait de même à son
extrémité occidentale si celle-ci n'était
pas brutalement tranchée par un faisceau de failles N60
qui effondrent la klippe, car c'est le compartiment NW de ces
cassures qui est soulevé.
Ces failles sont, bien sûr, postérieures au charriage.
La principale est la faille d'Auferrand, qui passe peu
au sud-est des chalets d'Auferrand et du col de la Colombière.
Coupe très schématique de la dépression structurale de Thônes à la latitude du Grand Bornand
L'axe du synclinal d'Auferrand se dispose pratiquement dans le plan de la coupe et il est tordu comme la surface de charriage de la nappe des médianes. Le terme d'"ultra-helvétique" correspond ici à la formation olistolitique du sommet de la sédimentation nummulitique.
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