Les couches les plus récentes du Sénonien
(supérieur) sont des calcaires blancs à silex,
lités en bancs de 0,3 m à 1 m assez bien délimités.
Les silex sont le plus souvent de couleur miel, très souvent
à l'état de fragments noyés dans la pâte
de la roche.
Ces calcaires peuvent aisément être confondus avec
ceux de l'Urgonien, notamment si on les observe en affleurements
de taille modeste. La distinction des deux faciès est facile
dès qu'il y a des silex ; s'il n'y en a pas il faut chercher
les débris de coquilles : seul l'Urgonien en contient....
Enfin la couleur de la pâte est plus livide, moins rosée
que dans l'Urgonien
L'épaisseur de cette formation est de plus de 200 m, mais
il est assez rare que l'on puisse en observer la coupe totale.
En effet ces vrais calcaires à silex, étant les
couches les plus hautes de la succession, sont assez souvent enlevés
par l'érosion.
On peut les observer au Charmant Som, dans le sous-bois du chemin du Fournel en contrebas des prairies (voir la page "Charmant Som Oursière" : point
4 de l'excursion). On les rencontre aussi dans
les premières pentes à l'est du col de la Charmette
(voir la page "Charmette" : début de l'excursion à la fontaine de l'Oursière).
Enfin ils sont longuement coupés par la route qui monte
d'Entremont-le-Vieux au Désert d'Entremont.
Les calcaires à silex sénoniens affleurent d'autre part très largement dans le massif du Dévoluy : on trouvera des clichés de leurs affleurements à la page "Sénonien - faciès")
Les calcaires du Sénonien ont été exploités dans diverses carrières des environs de Grenoble (voir plus de détails à la page "anciennes carrières").
Ces calcaires passent transitionnellement, vers le bas, à des couches de calcaires argileux d'aspect crayeux (à patine très blanche) contenant des silicifications, souvent contournées, qui s'inscrivent en saillie sur la tranche des bancs.
La partie inférieure de la formation
sénonienne, presque toujours garnies de prairies dès
que l'altitude excède 1500 m., est formée de marno-calcaires
gris clairs à patine blanche, très tendres, qui
s'effritent en fragments pluri-millimétriques.
Ces couches, qui datent du Sénonien inférieur (Campanien)
étaient anciennement appelés "Craie marneuse"
; elles sont des plus aisées à reconnaître
car leur faciès ne ressemble à aucun autre.
Ces marno-calcaires sénoniens affleurent particulièrement bien en bord de route lorsque l'on arrive aux chalets du Charmant Som, ainsi que dans la ravine au sud des chalets. On les traverse en coupe au départ amont du chemin du Fournel (point 1 de l'excursion)
Vue plus rapprochée d'un autre affleurement, au col du Cucheron (sud du Désert d'Entremont)
À leur base, sur environ 10 m d'épaisseur,
les marno-calcaires inférieurs du Sénonien redeviennent
plus calcaires et contiennent de nouveau des silicifications.
Ces couches reposent directement et sans transition sur celles
de la Lumachelle,
par suite d'une lacune* de sédimentation de plusieurs millions
d'années, mais elles sont en parfaite accordance de pendage
(ce qui veut dire qu'il ne s'est produit aucune déformation
tectonique sur les fonds marins durant cet intervalle de temps).
On doit remarquer que dans la Chartreuse occidentale on voit se produire très rapidement (en quelques centaines de mètres) une disparition vers l'ouest de la Lumachelle. Elle s'accompagne même assez souvent d'une ablation partielle ou totale de l'Urgonien supérieur. Cette amplification de la lacune anté-sénonienne s'observe à l'ouest d'une ligne grossièrement N-S, sur tout le flanc ouest du synclinal de Proveysieux (on l'observe également dans le Vercors occidental). Elle résulte à l'évidence d'une érosion, sans doute sous-marine, dont l'âge est antérieur au Sénonien (sans doute albien) et a intéressé toute la marge ouest des massifs subalpins septentrionaux ainsi que les chaînons jurassiens situés plus à l'ouest.
Les stratigraphes consulteront, pour des informations complémentaires sur le Sénonien de l'ensemble des massifs subalpins septentrionaux, le très précis et très riche travail suivant : |