Fossiles de Chartreuse |
Dans le contexte actuel de commercialisation (voire de trafic) des fossiles il est exclu de donner ici une liste des gisements fossilifères : elle inclurait ceux de ces gisements qui intéressent les chercheurs pour les renseignements scientifiques qu'ils leurs fournissent, en particulier sous l'angle de l'âge et des conditions de formation des roches (c'est pour les mêmes raisons que l'on a cessé de les indiquer sur les cartes géologiques). D'ailleurs ces gisements décevraient en général les collectionneurs par le faible nombre des échantillons récoltables...
Par contre certains niveaux stratigraphiques (plutôt rares à vrai dire) contiennent des fossiles en assez grand nombre pour que l'on puisse indiquer quelques localités, autres que celles indiquées dans les itinéraires d'excursions, où ils affleurent favorablement pour la récolte.
C'est en premier lieu le cas des "marnes à miches" de l'Hauterivien, riches en oursins irréguliers de la famille des "spatangues" (genre Toxaster) (fig.), qui sont naturellement dégagés par le gel et se récoltent au pied des talus où ces marnes sont mises à nu. Ces marnes contiennent aussi, en moins grand nombre, des huîtres du genre Exogyra (fig.). Les gisements les plus accessibles sont, dans la vallée du Guiers Vif, les entailles de route du Grand Frou et du Petit Frou (du côté aval des encorbellements) et, dans celle du Guiers Mort, celui situé à mi-distance du Pont Saint-Bruno et du Pic de l'Oeillette (en aval de la grande carrière qui a dégagé le pied de falaise).
Les couches à orbitolines offrent deux bons gisements en bord de route : dans le Guiers Vif, à mi-distance du Grand Frou et du hameau des Sermes et surtout dans la montée de Saint-Laurent-du-Pont au col de la Charmette, peu après le tunnel de Tenaison. Il suffit d'effriter leurs lits marneux puis de les laver pour se faire une abondante collection de ces foraminifères "géants" (fig.) .
Les calcaires urgoniens, bien que souvent riches en coquilles de Rudistes (fig.) ne permettent que rarement de les voir autrement qu'en section. On ne peut guère en obtenir de dégagées qu'à la faveur d'entailles faites à la mine car il est difficile de réussir le dégagement au marteau d'une coquille engagée dans la roche. Il en est de même pour les niveaux à huîtres des calcaires du Fontanil, visibles par exemple (en aval du pont Saint-Bruno) dans les gorges du Guiers Mort.
La "Lumachelle" est souvent riche en Encrines, soit isolées, à plat, sous l'aspect d'étoiles de 0,5 cm de diamètre, soit en piles de plusieurs, sous l'aspect de petites tiges segmentées tous les millimètres (fig.). Il est illusoire de chercher à les dégager car c'est la dissolution différentielle par les eaux météoriques qui les rend le plus visible en les dégageant en saillie sur les plaques de roche.
La figure ci-après ne donne une représentation que de quelques uns des plus courants de ces fossiles. Pour une détermination plus précise d'autres pièces récoltées on se reportera aux ouvrages spécialisés.
Le Pygope janitor n'est qu'une rareté curieuse (c'est une térébratule à valves trouées ...) : on l'a représenté, à titre de spécialité locale, parce qu'il tire son nom spécifique (qui veut dire "portier") de ce qu'on l'a surtout récolté lors de l'exploitation des pierres de taille dans les couches de la Porte de France, aux carrières de Grenoble.
Photos de quelques autres fossiles de la Chartreuse
Ammonite du groupe des Perisphinctes : bloc éboulé de calcaires du Tithonique, tombé des pentes de La Fitolle et récolté dans le lit du ruisseau de Saint-Bruno, en contrebas du Monastère de la Grande-Chartreuse (cliché original obligeamment communiqué par M. Chr. PERRIER).
Autres dalles d'Urgonien, riches en rudistes :
Une empreinte de valve d'Inocérame dans le Sénonien (Habert de Marcieu) (cliché original obligeamment communiqué par Mr. Luc Gidon).