Ruitor, Grand Assaly |
Le massif du Ruitor culmine en Italie avec le sommet de ce nom, qui domine du côté oriental le vallon et le village de Valgrisanche. Il est évidé par un grand cirque glaciaire qui est drainé du côté nord-ouest par la Doire Baltée (village de La Thuile). À son cœur comme dans les crêtes qui le ceinturent l'érosion a mis à nu le socle cristallin briançonnais, qui est constitué de gneiss et micaschistes variés ayant plus ou moins bien conservé les traces d'un métamorphisme anté-alpin
Ces roches ont d'abord été métamorphisées (au paléozoïque) au niveau des amphibolites de moyenne pression (600° à 6 kilobars). Puis elles ont été rétromorphosées par le métamorphisme alpin, d'abord au niveau dit des "schistes bleus" de haute pression, puis à celui les "schistes verts" (450°, 4 kilobars) |
Les affleurements de ce socle se prolongent vers le sud jusque’au Col du Mont (voir la page "Sainte-Foy"), en se limitant au côté italien de la crête frontière, sauf de la latitude de La Becca du Lac à celle du Bec de l'Âne ; sur le territoire français affleure au contraire en large prédominance sa couverture immédiate de dépôts houillers.
La partie nord du massif du Ruitor, vue de l'ouest, depuis le mont Belvédère (sur la frontière franco-italienne). |
C'est la crête frontière qui ferme ce cirque d'abord du côté sud, à l'ouest du Grand Assaly, puis du côté ouest à partir du sommet secondaire de la Becca du Lac. Du côté français le pourtour sud-occidental du massif du Ruitor est entaillé d'ouest en est par les vallons de la Louye Blanche, de La Sassière puis de Mercuel, qui se réunissent au nord de Sainte-Foy pour former le torrent de Saint-Claude, affluent de rive droite de l'Isère sur cette transversale.
Ces vallons sont sculptés dans les couches du Houiller briançonnais, de type molassique, qui résultent de l'érosion de la chaîne hercynienne. On y distingue l'alternance de deux formations, l'une formée de grès et schistes prédominants, datée localement du Namurien et l'autre, classiquement attribuée au "permo-houiller", où prédominent au contraire des conglomérats plus ou moins massifs.
Le Grand et le Petit Assaly, vus des abords du Lac du Petit (sous le col de Tachuy, versant français). Ces deux sommets sont formés respectivement en prédominance de conglomérats et de grès houillers. |
Ces deux formations affleurent en bandes allongées SW-NE qui représentent vraisemblablement des alternances de plis respectivement synclinaux et anticlinaux.
Le fait que ce soient les niveaux conglomératiques qui reposent sur les gneiss et micaschistes anciens du Ruitor porte en effet à envisager qu'ils soient, en fait, non pas stéphaniens mais plus anciens que les niveaux schisto-gréseux. Toutefois les auteurs de la carte considèrent au contraire que cela est dû à ce que la succession houillère
repose sur le socle en série renversée et par contact tectonique (ce qui est tout de même une géométrie peu compréhensible ...) |
Roches moutonnées, au nord des chalets de la Sassière (rocher coté 2307, situé 0,5 km en aval du lac du Petit) |
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(col du Petit Saint-Bernard) |
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