Mont Grelle, Attignat-Oncin, Mont Beauvoir |
Le Mont Grelle représente la partie méridionale du chaînon de L'Épine - Mont du Chat. Après son ensellement* à la latitude d'Aiguebelette, la voûte de ce chaînon y présente une nouvelle culmination*, avant de s'abaisser doucement jusqu'à s'effacer totalement, aux Échelles, dans le synclinal de Voreppe.
Le Mont Grelle, versant occidental, vu de l'ouest, depuis la colline 595 au nord du village de Gruat (commune d'Attignat-Oncin) f.E = faille de L'Épine (elle est cachée sous la jupe d'éboulis et, à la latitude d'Attignat, sous le paquet effondré de La Rousse) ; a.MC = anticlinal du Mont du Chat (partie septentrionale) ; s.apl. = position approximative de la surface d'aplanissement datant du Quaternaire ancien. Le synclinal de Novalaise se raccorde plus au sud, à la latitude des Échelles, à la partie occidentale du synclinal de Voreppe (voir la page "Échelles"). |
La culmination* du Mont Grelle est liée à l'apparition et à la prise d'ampleur du chevauchement que constitue la faille de L'Épine (voir la page "Aiguebelette"). En effet elle a pour effet de surhausser progressivement la voûte anticlinale du Mont Grelle en la faisant avancer d'abord sur l'extrémité méridionale de l'anticlinal du Mont du Chat (au SW du Col Saint-Michel) puis sur le Miocène qui masque le flanc ouest de ce pli.
Bloc en relief schématique La rupture de la voûte anticlinale par la faille de
L'Épine lui permet de s'accommoder de la torsion, dans
le sens horaire, que l'axe du pli subit aux abords du col Saint-Michel. |
La coupe ci-après situe le chaînon jurassien du Mont Grelle, par rapport aux chaînons subalpins. Il est directement en contact vers l'est avec le chaînon de la Chartreuse médiane car, à cette latitude, le chaînon de la Chartreuse occidentale a pratiquement disparu du fait de son amortissement progressif, vers le nord, dans le synclinal de Couz.
Coupe à la latitude de Saint-Thbaud-de-Couz Cette coupe passe 5 kilomètres plus au sud que celle du lac d'Aiguebelette s.N = synclinal de Novalaise (branche occidentale du prolongement septentrional du synclinal de Voreppe) ; f.E = faille de L'Épine ; a.MC = anticlinal du Mont du Chat ; s.C = synclinal de Couz (branche orientale du prolongement septentrional du synclinal de Voreppe). légende des couleurs et des figurés |
Le Mont Grelle lui même est, à peu de chose près, un mont jurassien*, mieux encore que le Mont du Chat car l'entaille d'érosion du flanc ouest de l'anticlinal s'y réduit fortement et l'on y voit les couches basculer progressivement vers l'ouest. La voûte anticlinale du pli est encore décapée du côté nord jusqu'au niveau des "marbres bâtards" du Crétacé inférieur, mais, à la faveur du plongement axial du pli vers le sud, on y voit réapparaître successivement, du nord vers le sud, les calcaires du Fontanil, l'Hauterivien puis l'Urgonien qui couronne la crête à partir du Mont Beauvoir.
Il faut noter que la suppression de ces terrains à la
voûte du pli dans les parties plus septentrionales du chaînon
est attribuable à la conjugaison de deux facteurs : |
A la latitude d'Attignat-Oncin le versant occidental Mont Grelle se révèle affecté par un chevauchement qui fait avancer vers l'ouest les couches du haut des escarpements, appartenant au flanc oriental de l'anticlinal du Mont Grelle sur celles, redressées à la verticale, du flanc ouest de ce pli. Il s'agit clairement de la réapparition de la faille de L'Épine (voir la page "Aiguebelette"), au sud de la longue interruption d'affleurements que détermine la longue jupe d'éboulis qui garnit le pied des falaises (celle-ci se termine par le gros talus boisé de La Rousse qui correspond très vraisemblablement, quant à lui, à un tassement du versant).
Plus au sud ce chevauchement court au pied des escarpements du versant en laissant réapparaître dans sa lèvre inférieure l'Urgonien du flanc oriental du synclinal de Novalaise. Ce dernier affleure de plus en plus largement en direction du Sud et forme, bien avant La Bauche, les dalles structurales fortement pentée du flanc ouest de l'anticlinal du Mont du Chat. Il semble que le chevauchement s'amortit dans ce versant, mais la couverture boisée et les placages d'alluvions glaciaires ne permettent pas d'y analyser comment la surface de cassure y disparaît. En tous cas, au flanc nord de l'échine du Fournel, qui descend vers l'ouest depuis le sommet 1311 du Souait, cette surface de chevauchement se raccorde à l'extrémité septentrionale de la faille du Mont Beauvoir. La surface de cassure de cette dernière, beaucoup plus proche de la verticale, y tranche en biais la charnière en genou, déjetée vers l'ouest, de l'anticlinal du Mont du Chat, qui est bien dessinée par les couches urgoniennes.
La direction de cette faille lui fait couper selon une oblique aiguë l'axe de l'anticlinal du Mont du Chat (dont l'orientation est plus NE-SW). Dans sa lèvre ouest elle abaisse la voûte anticlinale, au point que l'on voit la molasse miocène, directement transgressive sur l'Urgonien, affleure jusque haut sur la pente du Caut, dans le vallonnement qui suit le pied des escarpements du Mont Beauvoir.
Au sud du sommet 1311 du Souait le versant ouest de la montagne est partagé par le vallonnement du ruisseau de Pisserotte : il sépare du Mont Beauvoir, dont la falaise de son crêt N-S s'abaisse jusqu'au tunnel et aux grottes de Échelles (voir la page "Saint-Christophe"), une grosse échine qui descend vers Les Échelles en portant les villages de Bandet. Elle correspond à un typique "Mont" jurassien* dont la voûte s'abaisse conformément à l'axe anticlinal en portant des lambeaux discontinus de la molasse sous laquelle il finit par s'ennoyer.
L'examen global du tracé de la faille du Mont Beauvoir montre à plusieurs endroits que sa surface de cassure est proche de la verticale. D'autre part les couches de ses lèvres sont dotées de crochons qui tordent anticlinalement l'Urgonien de sa lèvre orientale
(de façon analogue à ce que l'on voit à Saint-Christophe-sur-Guiers) et synclinalement
celui de sa lèvre occidentale. Toutefois le dessin de ces plis
n'indique aucune tendance au chevauchement de la lèvre
orientale de la faille. |
légende des couleurs et des figurés Coupe à la latitude de Saint-Jean-de-Couz s.N = synclinal de Novalaise (terminaison vers le nord de la partie occidentale du synclinal de Voreppe) ; f.E = faille de L'Épine (ici fortement atténuée) ; a.MC = anticlinal du Mont du Chat - L'Épine ; f.V = faille de Voreppe (son rejet est ici très atténué par rapport à ce qu'il est plus au sud) ; f.B = faille du Mont Beauvoir ; a.Eg = anticlinal des Égaux (terminaison septentrionale de l'anticlinal de la Chartreuse occidentale). ; a.C = anticlinal du Couvent (= anticlinal de la Chartreuse médiane) ; f.CM = faille du col du Mollard. |
Le chaînon du Mont du Chat, par le fait qu'il prend naissance, aux Échelles, dans le synclinal de Voreppe, et qu'il se développe vers le nord à la latitude même où le chaînon de la Chartreuse occidentale s'efface vers le nord (voir la carte schématique), se révèle ici lié à ce dernier par un jeu en relais, un peu de la même façon que le chaînon du Ratz vis-à-vis de celui du Mont Tournier (cf. page "Chailles").
voir à la page "tectonique de l'Avant-Pays" la place occupée par ce secteur dans le schéma d'organisation des plis du Bugey |
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Chailles |
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