Têtes d'Amont et d'Aval, Tenailles de Montbrison |
La partie méridionale du chaînon de Montbrison, au sud du Pic de Montbrison, forme un puissant éperon qui est tranché, perpendiculairement à sa crête, par d'impressionnants abrupts qui plongent sur la basse vallée de la Gyronde à la transversale du village des Vigneaux.
aperçu général sur le chaînon de Montbrison |
Les abrupts de la Tête d'Amont, vus du sud depuis le versant nord de la montagne des Têtes. Les tirets pourpres correspondent à la surface basale de chevauchement des unités briançonnaises (sur les unités subbriançonnaises) ; légende des notations identique à celle du schéma ci-dessous) Détails complémentaires d'interprétation à la page "Salcette" |
Coupe de l'extrémité sud du chaînon de Montbrison, à la latitude de la Tête d'Aval Légende des couleurs comme pour la carte d'ensemble (pas de distinction lithologique au sein du subbriançonnais, différentes nuances de beiges pour les carbonates triasico-jurassiques de chacune des unités briançonnaises et rose pour le matériel siliceux permo-triasique). f.TA = faille de la Tête d'Amont ; f.Tr = faille de Trancoulette Noter le biseautage, d'est en ouest (de droite à gauche), de la semelle siliceuse (quartzites, Verrucano et houiller) des unités inférieures : unité de Bouchier et unité inférieure de la Tête d'Aval : il témoigne sans doute du dispositif fondamental de chevauchement par faille inverse, avec rampes et paliers, de la grande nappe briançonnaise dans son ensemble. |
Sous la klippe de la Tête d'Amont, qui appartient
à la nappe de la Condamine, on est amené à
distinguer ici les quatre unités suivantes (de haut en bas) : |
Le versant occidental de la crête constitue, dans sa partie haute, un glacis incliné vers la vallée de Vallouise, désigné du nom de Côte de Jacet. Il est formé de marbres en plaquettes coiffés de deux klippes de calcaires triasiques, posées comme un béret incliné vers l'ouest, que l'on rapporte à la nappe de la Condamine en raison de leur position sommitale dans l'édifice. Elles forment respectivement le sommet 2765 et celui de la Tête d'Amont proprement dite (2815). Le fait que la nappe de La Condamine ne soit plus représentée là que par deux klippes de calcaires triasiques est dû au surhaussement de l'édifice par le jeu de la faille du Montbrison (voir la page Montbrison).
Plus bas le glacis est tranché par une barrière de falaises qui montrent le soubassement des marbres en plaquettes, formé par trois unités imbriquées, les unités supérieure, moyenne et inférieure de la Tête d'Aval. Leur succession stratigraphique conduit à les attribuer sans ambiguité à la nappe de Champcella. Les couches post-triasiques de l'unité supérieure affleurent mal dans ce secteur car cette unité est tranchée par la faille N-S de la Tête d'Aval (voir la page Salcette).
L'arête de la Tête d'Aval, qui descend vers le sud-ouest en direction de la vallée de la Gyronde coupe également cet empilement d'unités. On y remarque que le pendage des couches s'y accentue vers le bas (vers l'ouest) dans l'unité supérieure comme dans l'unité moyenne. Ceci traduit dans les deux cas une inflexion anticlinale qui semble être en fait un crochon lié au chevauchement de ces unités : il semble qu'il s'agisse simplement de "plis de rampe*", associés au débitage de la nappe de Champcella en trois écailles, par un système de failles inverses.
Les abrupts qui tombent de cette arête
vers le sud (voir le premier cliché de cette page) donnent une coupe naturelle qui est la clé
principale de la structure du chaînon. En
effet cette coupe révèle deux faits qui sont importants
pour sa compréhension (voir la page
Salcette) :
- les rapports entre l'unité supérieure et l'unité
inférieure de la Tête d'Aval qui montrent que
la première ne paraît effectivement représenter
qu'une duplication supérieure, détachée de
la seconde par une faille inverse avec palier et rampe* ;
- l'existence et le rôle de la faille de la Tête
d'Aval, pentée fortement vers l'est, qui coupe en biais
l'empilement de lame superposées des unités du versant
ouest et le juxtapose aux plis du versant est
(voir la page Salcette).
Coupe du chaînon de Montbrison, à la latitude du Pic de Montbrison Légende des couleurs comme pour la carte d'ensemble (pas de distinction lithologique au sein du subbriançonnais, nuances de beiges pour les carbonates triasico-jurassiques des unités briançonnaises) n.Co = nappe de la Condamine (corps principal) ; n.Cp = nappe de Champcella (subdivisée en 2 ou 3 unités) ; u.sA = unité supérieure de la Tête d'Aval ; u.mA = unité moyenne de la Tête d'Aval (nappe de Champcella proprement dite) = (?) u.T = unité des Tenailles ; u.iA = unité inférieure de la Tête d'Aval = (?) u.S = unité de La Salcette (unité inférieure de la nappe de Champcella) ; u.B = unité de Bouchier (nappe de Roche Charnière) ; SB = unités subbriançonnaises. f.TA = faille de la Tête d'Amont ; f.Tr = faille de Trancoulette. |
Du côté oriental de la crête les deux klippes de la Tête d'Amont reposent (notamment au Pic de l'Aigle) sur les couches, contournées mais souvent subverticales, de l'unité des Tenailles. Or ces couches se rabattent vers l'ouest aux approches de la surface de charriage, ce qui ressemble assez à un crochon de chevauchement qui aurait été induit par la mise en place de la nappe de La Condamine.
Les marbres en plaquettes de l'unité
des Tenailles affleurent d'une part au creux des entailles du
revers oriental de la Tête d'Amont et d'autre part sur le
versant ouest, dans les pentes supérieures de la Côte
de Jayet. Or ces derniers affleurements ne peuvent guère
être séparés de ceux des pentes plus basses
de ce glacis, qui appartiennent à la partie supérieure
de l'unité de la Tête d'Aval.
Ceci porte à penser que ces marbres en plaquettes représentent
le coeur d'un synclinal, Ce pli a été rompu par
la faille extensive de la Tête d'Amont, qui a disjoint son
flanc ouest (unité supérieure de la Tête d'Amont)
de son flanc oriental (unité des Tenailles).
Voir l'aperçu général sur la
tectonique
du Briançonnais
Voir aussi
l'aperçu général sur la bordure
orientale du Massif du Pelvoux
Carte géologique simplifiée
des montagnes à l'ouest de Briançon.
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
légende agrandissable dans une nouvelle fenêtre
catalogue des cartes locales de la section Briançonnais
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Carte structurale schématique a.A = accident d'Ailefroide ; d.G = décrochement des
Grésourières. extrait de la carte d'ensemble du Briançonnais
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Vallouise |
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