Jusson, Trois Fontaines
détails des pentes occidentales inférieures de la Grande Sure

En contrebas des abrupts sommitaux de la Grande Sure le talus de prairies de Jusson et de Chorolant est installé sur les couches du Berriasien moyen et inférieur, moins calcaires que celles de abrupts sommitaux.

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La montagne de la Grande Sure, vue d'avion, du sud-ouest, depuis l'aplomb du col de La Placette
Ø1 = chevauchement de Voreppe ; a.É = anticlinal des Égaux ; s.S = synclinal transverse de la Sure ; a.Ch = anticlinal transverse de Charminelle.



Vues plus générales sur la Grande Sure

L'examen de ce talus révèle plusieurs accidents tectoniques de types différents.

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même figure, plus grande
Le versant nord-ouest de la Grande Sure (pentes de Jusson) vu du nord, depuis le point 1558, au sud du "portail" de Chorolant.

FcL = faille du Cul-de-Lampe ; Ø1 = chevauchement de Voreppe ; on a localisé la charnière de l'anticlinal des Égaux mais elle est érodée et masquée par les éboulis et les bois.
Le Tithonique du soubassement des prairies de Jusson plonge vers la droite (et vers l'avant), alors qu'il appartient au flanc oriental de l'anticlinal des Égaux. Ceci est dû à ce que ce pli est basculé vers le nord-ouest par le pli transverse de Charminelle (qui est à peu près orienté dans le plan de la figure).
La barre terminale du Tithonique supérieur (Rochers de Pierre-Taillée) décrit d'autre part, de bas en haut vers la gauche, une inflexion synclinale : c'est visiblement un crochon d'entraînement sous le "chevauchement de Jusson".
Le croquis agrandi dans le cadre, en bas à gauche, montre que ce chevauchement se subdivise ici en deux cassures, en délimitant un compartiment intercalaire ployé en anticlinal. Cet "anticlinal de Jusson" (aJ) n'est qu'un repli secondaire, mais c'est par son intermédiaire que le chevauchement de Jusson s'amortit au sein du Tithonique moyen.

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Les pentes boisées inférieures montrent, immédiatement au dessus du tracé du chevauchement de Voreppe, des couches jurassiques verticales, par exemple aux "Pierre Droites", en contrebas des escarpements rocheux du sentier de Jusson.


La lame rocheuse des Pierres Droites vue du sud, depuis le sentier du Banc du Mollard


Plus au nord, sous les Rochers de Chorolant et dans les gorges de Chorolant on voit parfaitement ces couches se raccorder avec celles des crêtes et hautes pentes, qui pendent doucement vers l'est, par une charnière en genou spectaculaire. Par sa forme comme par l'orientation presque N-S de son axe ce pli représente très vraisemblablement un prolongement méridional de l'anticlinal des Égaux.

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Les escarpements inférieurs du versant occidental du chaînon de la Sure, entaillés par le ravin de l'Hérétang, vus de l'ouest, depuis les abords orientaux du village de Chantabeau (situé sur la crête de la moraine des Reynauds).
Le pied des falaises, du côté gauche du ravin, est formé par le Tithonique inférieur, vertical. C'est la seule partie du flanc ouest de l'anticlinal des Égaux (a.E) qui ait été ici respectée par l'érosion. En effet, dans les niveaux plus élevés du Tithonique, tout le flanc occidental de cet anticlinal ainsi que sa voûte, portés en saillie vers l'ouest par le chevauchement de Voreppe (Ø1) ont été décapés par l'érosion.
La molasse miocène sur laquelle s'avance ce chevauchement est ici masquée sous les éboulis du bas des pentes mais affleure, à droite des limites du cliché, dans le butte boisée des Soulets.
voir le détail des falaises tithoniques du bord droit du cliché en fin de la page "Lorzier".




Le pied du promontoire rocheux du Banc du Mollard,vu des abords du Pont du Grépy.
Depuis la rive gauche (sud) du ravin de l'Hérétang on se trouve plus près de l'axe de l'anticlinal des Égaux et l'on voit alors sa charnière "en genou" (flanc gauche vertical et flanc droit horizontal), dessinée par les couches du Kimméridgien (niveau le plus bas du Jurassique qui soit mis à nu ici par l'érosion) .


Une charnière extrêmement similaire se dessine aussi dans le Tithonique inférieur du pied de l'éperon rocheux du Banc du Mollard. C'est là l'ultime prolongement sud-occidental visible de l'anticlinal des Ègaux

Plus au sud, jusqu'à la vallée de l'Isère, l'érosion a enlevé plus largement la partie frontale de la tranche rocheuse chevauchante, supprimant ainsi la partie où ce dessine la charnière de ce pli. C'est également ce qui se passe au nord, entre Saint-Laurent-du-Pont et Berland. Si l'on fait abstraction de ces interruptions d'affleurements dues à l'érosion il semble donc que ce pli ait originellement bordé, sur toute sa longueur, la lèvre supérieure du chevauchement : ceci suggère qu'il s'agisse d'un crochon* induit par ce chevauchement.

Les sources des Trois-Fontaines sortent des éboulis au pied du promontoire du Banc du Mollard : il est exclu qu'elles soient alimentées par les seules infiltrations dans ces éboulis car leur débit est trop important et surtout trop pérenne. Il s'agit sans doute d'eaux infiltrées dans les calcaires jurassiques au dessus du chevauchement de Voreppe et qui sont collectées au niveau de ce chevauchement en raison de la plus grande imperméabilité des molasses miocènes sous-jacentes. Elles circulent sans doute ensuite dans ces éboulis, le long de la surface fortement inclinée du bedrock, jusqu'à ce qu'elles rencontrent le colmatage d'alluvions fluvio-glaciaires wurmiennes que recouvrent ces éboulis. Elles viennent alors au jour plutôt que de pénétrer dans ce substrat car il est plus imperméable.

 On peut se demander si la localisation précise de l'émergence de ces eaux ne serait pas due au passage, au sein de la molasse miocène, du prolongement nord-oriental de la faille des Balmes qui affecte l'extrémité méridionale de la montagne du Ratz. En effet le tracé de cette cassure, masquée sous les alluvions glaciaires à la traversée du vallon de Pommiers, est orienté de façon à aboutir assez précisément en ce point : cela ouvrirait une autre possibilité pour l'origine de ces eaux, qui pourraient suivre une zone broyée le long de cette cassure, au sein même de la molasse miocène....

Ce secteur est visité par les itinéraires du fascicule n°1S


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Grenoble
Carte géologique simplifiée (fond topographique d'après la carte IGN au 1/100.000°)

(Gorges de Crossey)

Charmille

Charmille
(Montagne de Ratz) LOCALITÉS VOISINES Grande Sure

(Crue de Moirans)

Col de la Placette

Rochers de Lorzier
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