Le Glaizil, Chauffayer, Saint-Eusèbe |
En amont (au sud) du confluent de la Séveraysse (issue du Valgaudemar) avec le Drac, le Champaur s'élargit (surtout en rive droite) au pied de ses bordures montagneuses, tandis que le Drac continue à y couler au fond d'une entaille relativement étroite et encaissée. Ce domaine montre principalement un soubassement d'alluvions quaternaires, car les reliefs qui étaient, plus au nord, sculptés dans la couverture sédimentaire mésozoïque (notamment en Beaumont) s'y effacent totalement. Ceci résulte en grande partie du plongement vers le sud des axes des plis et en particulier des voûtes anticlinales liasiques, disposition qui ne laisse plus guère affleurer que les Terres Noires.
Le Champsaur, en aval de Saint-Bonnet, vu du SE depuis les pentes occidentales du Pic Queyrel. |
Les pentes de la rive occidentale du Champsaur, au dessus de Lesdiguières et du Glaizil, sont constituées à cette latitude par le versant oriental du chaînon de la Montagne du Faraut, qui constitue la partie septentrionale de la barrière orientale du Dévoluy.
La vallée du Drac à son confluent avec la Séveraysse vue du nord-est, depuis la crête du Rocher de l'Aigle (arête sud du Grun de Saint-Maurice). La localité de Chauffayer est cachée par les rochers de premier plan à gauche du cliché (pour les commentaires structuraux voir les pages "Saint-Firmin" et "Faraut est") |
Le village de Chauffayer est situé sur un vaste plateau tout-à-fait horizontal qui est une terrasse alluviale dont les matériaux ont été déposés par le Drac à une époque où son cours était encore barré plus à l'aval. Son altitude, à peine supérieure à celle de la terrasse de Pellafol, montre qu'il s'agit simplement du prolongement de cette dernière en amont du verrou du Motty.
Carte schématique de l'extension des glaciers au Champsaur au Würm : en blanc les langues glaciaires : tirets = dépôts d'obturation du Würm extrait de Guy Monjuvent 1978 |
La terrasse de Chauffayer occupe le cœur de l'amphithéatre de moraines déposé par la langue du glacier descendant du Valgaudemar au maximum de Würm. Ce cordon morainique la ceinture au nord comme au sud, en suivant le versant nord de la Séveraysse dans le secteur de La Broue et en se fermant vers l'amont entre Aubesagne et Pouillardenc (mais il s'interrompait du côté du Dévoluy où le front glaciaire s'appuyait sur les pentes du Glaizil et où l'écoulement des eaux du Drac empêchaient donc tout dépôt morainique).
La terrasse elle-même est le résultat du colmatage d'une dépression, centrée sur ce village, qui était celle de l'ombilic frontal creusé par cette langue de glace , lorsqu'elle a été libérée par la fonte de cette dernière. Plus tard la terrasse a été entaillée par le lit du Drac, qui s'est encaissé sur place, lorsque le barrage qui retenait ses eaux en aval de Pellafol à cédé.
En amont du Pont de La Guinguette, entre cette localité et le confluent de la Séveraissette, le lit du Drac entaille des alluvions fluvio-lacustres "d'obturation" qui constituent le soubassement du plateau de Saint-Eusèbe: elles ont été déposées antérieurement à celles de Chauffayer, pendant l'avancée et le stationnement des glaces du Würm II, en amont du barrage créé par le glacier du Valgaudemar (voir le schéma cartographique ci-dessus).
Au sud de Saint-Eusèbe le haut de ce plateau est garni par des alluvions glaciaires émises par le front des langues glaciaires de la Séveraissette et du Champoléon. Les ravins actuels, qui entaillent le rebord de ce plateau, servent de chenal d'écoulement pour des laves boueuses, alimentées par ce matériel morainique argileux, qui s'étalent en bordure du lit actuel de la rivière.
Le rebord du plateau de Saint-Eusèbe (secteur des Lauzons) vu de la rive gauche du Drac, depuis la N.85, 2 km en amont de La Guinguette. |
Coupe transversale au lit du Drac Les "alluvions fluviatiles" de la photo correspondent au niveau 1 de la coupe, les niveaux 2 et 3 étant pratiquement masqués par le garnissage de matériel morainique ayant flué sur la pente supérieure du versant. |
La bordure orientale du Champsaur, au sud du Valgaudemar, est constituée par les contreforts du massif du Pelvoux. Ils sont ici de nouveau incisés d'ouest en est, par une vallée issue de ce massif, celle de la Séveraissette, qui en débouche à La Motte en Champsaur. Le chaînon du Petit Chaillol, armé par le socle cristallin, s'avance en promontoire vers l'ouest entre cette vallée et celle de la Séveraysse, jusqu'au Banc du Peyron où il tombe brutalement sur les villages des Costes et de La Motte (voir la page "Saint-Firmin").
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(Crête de Faraut) |
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