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Auribeau, col d'Ainac, Géruen |
La vallée des Hautes Duyes, en amont de Thoard, est entaillée dans les terrains d'âge tertiaire récent de la partie la plus septentrionale du remplissage du bassin néogène de Valensole : en effet les affleurements de ce dernier forment ici un diverticule qui s'avance en direction du NE.
Cette vallée est dominée des deux côtés par des terrains plus anciens, qui viennent recouvrir ce Tertiaire en le chevauchant. Ce sont, au sud-est, le Trias et le Lias de la nappe de Digne (plus précisément de son "lobe de la Robine") formant la crête du Siron et, au nord-ouest, le mésozoïque de l'écaille de Valavoire dont la succession stratigraphique culmine ici avec la barre tithonique de la falaise de Géruen.
 d'après une image extraite de "google-earth" Les pentes nord-occidentales de la vallée des Duyes vues de l'ouest. ØV = surface de chevauchement de l'écaille de Valavoire ; f.A = faille d'Ainac ; d.M = décrochement de Mélan (masqué sous la formation de Valensole supérieure) ; les flèches indiquent l'origine supposée des tassements de Mélan (origine seulement possible pour le paquet inférieur). image totalement muette
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 Coupe simplifiée de la bordure septentrionale du bassin néogène de Valensole. SA = synclinal d'Auribeau ; AP = anticlinal du Pérouré - Géruen ; SF = synclinal de Feissal ; AM = anticlinal des Monges. N.B. : l'orientation de cette coupe est inversée par rapport à la figure ci-dessus. |
En rive droite de la vallée le front de l'écaille de Valavoire s'avance sur un repli anticlinal pincé de son autochtone, l'anticlinal de la Roche des Brigands, qui affecte une bande de terrains déjà anticlinale, puisqu'érodée jusqu'aux Terres Noires, avant le dépôt des Molasses rouges oligocènes (le Tithonique n'y est conservé que sous forme de lambeaux résiduels discontinus).
 Le versant méridional du sommet de Géruen, vu du sud depuis la crête de la Fubie (point 1384) (cliché original obligeamment communiqué par Mr. J.Julien). ØV = chevauchement de Valavoire ; a.rB = anticlinal couché de la Roche des Brigands. |
Les couches miocènes se sont déposées sur le flanc sud de ce pli
en s'appuyant à la fois en discordance* et en onlap* sur le Jurassique supérieur
de son coeur, avant que ces terrains avancent en chevauchement vers le sud. En effet
a - toutes les couches, Tertiaire et soubassement mésozoïque inclus, s'y relèvent et s'y rebroussent jusqu'à se renverser
vers le sud en un gros pli, le synclinal d'Auribeau.
La charnière de ce pli, dont la formation est sans doute
liée à l'avancée vers le sud de l'unité
de Valavoire, est orientée presque est-ouest et passe, en ce qui concerne la base du Tertiaire, peu au nord
du lit du torrent des Duyes.
 La vallée d'Auribeau vue de l'ouest, depuis le tournant 1198 de la D3, sous le col de l'Hysope. ØV = chevauchement de l'écaille de Valavoire ; a.rB = anticlinal de la Roche des Brigands ; ØR = chevauchement du Lobe de la Robine (nappe de Digne). |
b - comme dans la coupe du Bès l'analyse de détail de la disposition des couches met en évidence la présence de discordances internes dans la succession miocène (alors que plus au sud, hors de la zone plissée, la succession est parfaitement concordante) : elles témoignent du caractère syn-sédimentaire du fonctionnement du synclinal d'Auribeau. Elles aboutissent d'ailleurs à des complexités géométriques localement paradoxales, telle la disposition antiforme qui affecte le Miocène inférieur renversé aux abords du col d'Ainac (voir aussi la première coupe de la planche ci-après).
 Les alentours du col d'Ainac, entre Duyes et Galabre, vus du sud-ouest. f.G = faille du Pas de Géruen ; ØV = chevauchement de Valavoire ; a.A = antiforme* d'Ainac (prolongement vraisemblable de l'anticlinal du Martellet du Vélodrome d'Esclangon) ; f.A = faille (décrochement) d'Ainac ; ØCo = chevauchement de La Coustagne ; ØnD = chevauchement de la nappe de Digne. La ligne de tirets orangés correspond à la discordance des conglomérats supérieurs de Valensole sur les couches renversées du flanc sud de l'antiforme du col d'Ainac (voir la planche de coupes en fin de page). Les tirets roses correspondent au contact stratigraphique de base de l'Oligocène (ce dernier repose le plus souvent sur les Terres Noires) : il est souligné en plusieurs points par des conglomérats de base. |
 Les pentes d'Ainac et de Lambert vues de l'est, depuis le sommet de la Coustagne. f.oT = formation olistolitique de Tanaron; Mms = Molasse marine miocène supérieure (gréso-marneuse) ; Mmi = Molasse marine miocène inférieure (gréseuse). Les deux rives du Galabre montrent leurs importantes différences de structure, de part et d'autre de la faille d'Ainac (f.A) : - À l'ouest (arrière-plan) la série, à l'endroit, de l'écaille de Valavoire repose par chevauchement (ØV) sur l'Oligocène du flanc renversé du synclinal d'Auribeau, dont le Miocène marin inférieur ("Mmi") affleure au bord gauche du cliché, ployé par l'antiforme synclinale d'Ainac (s.A). Ce chevauchement se connecte là à l'extrémité sud de la faille de Géruen (f.G) mais il doit se prolonger sous la crête de l'Aiguille pour se terminer à son raccord avec la faille d'Ainac (qui constituerait sa rampe latérale orientale). - Du côté est (avant-plan) le Miocène du flanc renversé du synclinal d'Auribeau est nettement décalé vers le nord. Il décrit la charnière antiforme de La Colle (a.M = anticlinal du Martellet), dont le flanc sud supporte, par l'intermédiaire du chevauchement mineur de la Coustagne (ØC), les restes dilacérés (Terres Noires à Tithonique) de l'ancienne voûte de l'anticlinal du Pérouré. Ces terrains affleurent sur les pentes méridionales de cet antiforme (et au sommet même de la Coustagne), avant d'être recouverts en discordance, au sud du Château de Lambert, par la formation de Valensole. |
En rive gauche de la vallée des Duyes la partie supérieure, boisée, de la crête de la Fubie, qui la sépare de la vallée du Galabre (La Robine), appartient à la nappe de Digne (et plus précisément au "lobe de La Robine" de cet ensemble allochtone) ; elle est analysée à la page "Siron".
 La rive gauche de la vallée des Hautes Duyes vue de l'ouest, depuis le tournant saillant du versant sud du Coulet des Fourches, sur la route D.117. Cette vue, prise dans l'axe du synclinal d'Auribeau, montre comment la formation de Valensole, occupant le coeur du synclinal, s'engage sous le rebord d'érosion du lobe de la Robine de la nappe de Digne (qui est tout-à-fait en biais par rapport à l'axe du pli). |
La structure des abords du col d'Ainac est particulièrement importante à prendre en considération pour reconstituer la dynamique et l'enchaînement des déformations : elle montre en effet que la nappe recouvre des cailloutis de Valensole qui reposent eux-mêmes en discordance sur le pli antiforme d'Ainac.
Cela veut dire que la formation du synclinal d'Auribeau est de beaucoup
antérieure au charriage de la nappe de Digne sur son autochtone tertiaire, puisque le flanc inverse de ce pli avait été reployé anticlinalement avant le dépôt des conglomérats continentaux sur lesquels s'est avancée la nappe.
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Noter que les conglomérats les plus élevés de la formation de Valensole figurés sur cette coupe (au dessus de D2) se sont déposés sur le flanc nord, déjà renversé, du synclinal d'Auribeau mais sont antérieurs à l'arrivée de la nappe de Digne à cet endroit.
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voir aussi la carte structurale interprétative |
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| Mélan |
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 de la page
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