Grand Pic de la Lauzière, Gros Villan

La partie médiane, culminante, du chaînon de la Lauzière

La partie médiane en latitude de la chaîne de la Lauzière est celle qui porte son point culminant, le sommet du Grand Pic (2829 m.). Elle tombe du côté ouest sur la vallée de la Maurienne par des escarpements quasi continus sur près de 2000 m de dénivelée qu'accidentent seulement les entailles de profonds ravins et que recouvrent largement les bois jusqu'à une altitude moyenne de 1900 m. Ce n'est que tout en haut, coiffant ce soubassement d'accès un peu rebutant, que se développe un système de petits cirques séparés par des crêtes rocheuses déchiquetées.

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Le chaînon de la Lauzière : versant occidental de sa partie médiane.
ac.mB = accident médian de Belledonne ; f.A = faille de l'Arpettaz.
"gr.gn" = granite "gneissique" (à enclaves ou septa de gneiss) ; "gn.b" = gneiss à biotite ; "a." (limité par des tirets verts) = amphibolites de bordure de la large bande de schistes chloriteux.

L'ensemble du massif de la Lauzière se moule sur les affleurements d'un pluton granitique qui prolonge, au nord de l'Arc, celui de Saint-Colomban. Le sommet du Grand Pic est sculpté dans le granite franc, homogène et à gros cristaux qui représente le coeur de ce pluton. Mais ce granite franc n'affleure que selon une bande relativement étroite qui ne forme plus la ligne faîtière au nord du Grand Pic.

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La face ouest des crêtes du Grand Pic, vue d'avion, de l'ouest, depuis l'aplomb de La Chaudanne (4 km en aval d'Épierre)
La ligne de tirets roses indique l'étroite bande ("septum") de gneiss qui jalonne la bordure occidentale du granite proprement dit.

Cette bande se poursuit au nord des Aiguilles de la Balme en longeant la crête faîtière de la chaîne, en contrebas du côté oriental. Cette crête septentrionale, ainsi que les pentes du versant ouest du contrebas du Grand Pic sont constitués par une large zone de granite clair mais hétérogène, au sein duquel sont éparses des enclaves de gneiss (qui sont sans doute des orthogneiss provenant d'un écrasement du granite). Cette masse granito-gneissique est d'ailleurs séparée du granite homogène par un septum gneissique presque continu et large d'une bonne centaine de mètres).

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Le Grand Pic de La Lauzière, vu du NE, d'avion le 15 septembre 1978.

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Le Grand Pic de la Lauzière, vu du nord-est, depuis les pentes du Rognolet.
Tous les rochers visibles dans le champ de ce cliché sont formés de granite homogène à gros grain ...

 

 

 

 

 

 

Les aiguillettes de l'arête sud de la Roche Noire

vues du sud, depuis la brèche nord des Aiguilles de la Balme.

Ces tours sont découpées dans le granite de la zone hétérogène, où ses affleurements sont séparés par des passées de gneiss.

Elles ont néanmoins le relief hardi créé par le débit en facettes, se recoupant pour délimiter des blocs prismatiques, qui caractérise le granite.

D'autre part, depuis la latitude du Gros Villan jusqu'à l'extrémité septentrionale du chaînon, la partie orientale des crêtes secondaires qui s'en détachent est constituée par une bande de gneiss amphiboliques (alternances de leptynites et d'amphibolites), qui atteint une largeur assez régulière d'environ 1500 m : elle constitue l'enveloppe du pluton granitique bien que le contact granite - gneiss y soit redressé presque à la verticale.

Le Gros Villan est le sommet jumeau, méridional, du Grand Pic de la Lauzière. Il est formé, lui aussi, par le vrai granite de la Lauzière. Son revers sud-est est traversé également, au pied des escarpements sommitaux par une bande d'escarpements moins nus et moins abrupts constituée par l'ensemble gneissique du flanc oriental du pluton granitique. Mais à cette latitude sa limite par rapport aux affleurements du vrai granite de la Lauzière correspond en réalité à une grande faille, bordée de mylonites, le "décrochement du Roc Rouge". Son rejet dextre est attesté par le fait qu'elle décale vers l'ouest la limite du granite par rapport à cette bande de gneiss.

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Les crêtes méridionales du Grand Pic de la Lauzière vues du sud, d'avion depuis l'aplomb de Longchamp 1650
d.SR = décrochement dextre du Roc Rouge (= prolongement de celui de Saint-Rémy)
On voit de face la partie supérieure du grand glacier rocheux de la Grande Pierraille, dont l'arcuature des bourrelets pseudo-morainiques s'étire vers l'aval, du fait de la forte pente.

Le tracé de cet accident se poursuit vers le nord-est jusqu'à environ 1 kilomètre au nord du col de la Madeleine, où il vient buter contre la limite orientale de la chaîne de Belledonne (prolongement vraisemblable de la faille de Belledonne orientale). Mais la présence de copeaux de Trias tapissant le socle cristallin le long du tracé de cette limite indique que cette connexion correspondait originellement à un cachetage* sous la surface de transgression des sédiments secondaires : il s'agit donc d'une cassure hercynienne.

 On peut considérer ce décrochement du Roc Rouge comme le prolongement septentrional du grand décrochement de Saint-Rémy, qui traverse en oblique tout le rameau interne de la chaîne de Belledonne (voir la page "Sept-Laux généralités"). Toutefois il n'y a pas véritablement de continuité de leurs tracés qui sont un peu décalés (voir la page "Lauzière sud").

On peut par ailleurs se demander si cette cassure n'a pas pu être un peu réactivée, avec un rejeu plus modeste, lors des déformations alpines. En effet sa disposition, branchée à angle aigu ouvert vers le sud-ouest sur cette dernière, correspond idéalement à celle que l'on peut attendre des failles de Riedel* qu'est susceptible d'induire un mouvement coulissant dextre le long de la limite socle cristallin - couverture. De fait il semble bien qu'à son intersection le tracé de la faille bordière orientale de la chaîne de Belledonne soit décalé de quelques centaines de mètres dans le sens dextre.

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Les pentes occidentales du haut Bugeon, à la latitude du col de la Madeleine vues du sud, depuis la crête de la Buffaz
d.SR = décrochement dextre du Roc Rouge (= de Saint-Rémy) ; s.pa ? = surface de la surface de la pénéplaine anté-triasique redressée à la bordure orientale de la chaîne de Belledonne

Enfin les plus basses pentes, couvertes d'alpages, qui tombent sur la station de Longchamp 1650, sont formées par les schistes et calcaires argileux du Jurassique inférieur et moyen, où des répétitions de couches indiquent la présence de replis isoclinaux (voir la page "Bugeon") .

 

Page d'introduction à la géologie de la chaîne de Belledonne au sens large.

document à consulter :
Lauzière : anatomie d'un granite
, par Jean-Michel Bertrand et Dominique Gasquet

Cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille La Rochette

Carte géologique simplifiée des environs

redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
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