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Mont Bellacha |
La longue crête, quasi rectiligne, de la chaîne de la Lauzière se poursuit vers le nord, depuis son point culminant, le Grand Pic, par une multitude de petits sommets qui sont tous sculptés dans la masse granitique du pluton de Saint-Colomban (voir la page "Belledonne").
 Le chaînon de la Lauzière, vu du nord-ouest depuis les pentes du Grand Arc (point 2108 de la crête sud du Petit Arc) a.mB = accident médian de Belledonne. |
Elle se termine à son extrémité nord-ouest par le Mont Bellacha (2783 m.), dont la crête sommitale est plus précisément sculptée dans la partie occidentale de la large bande d'affleurements de ce pluton, laquelle est formée de granite hétérogène clair à inclusions gneissiques (voir la page "Grand Pic"). Le granite homogène, porphyroïde du Grand Pic de la Lauzière ne forme par contre, à cette latitude, qu'une partie des contrefort orientaux de la crête principale.
 Le chaînon de la Lauzière, vu d'enfilade, du nord-est depuis le sommet du Mont Bellacha. "gr.porph." = granite homogène porphyroïde (à gros grain) ; "gn" = septum gneissique séparant les deux granites (la limite entre les deux granites traverse en biais la crête principale pour passer à gauche du Rognolet) ; "mcs chl" = micaschistes chloriteux. |
Du côté oriental de la crête faîtière la limite des affleurements de socle cristallin s'éloigne progressivement de cette crête, la partie du socle dégagée de sa couverture sédimentaire s' élargissant vers l'est. À partir de celliers cela fait apparaître, au delà des deux bandes granitiques et de celle des gneiss leptyno-amphiboliques, une nouvelle bande de matériel cristallin, encore plus orientale.
 Le versant oriental de l'extrémité septentrionale de la chaîne de la Lauzière. vue pseudo aérienne d'après une image extraite de "google-earth" . ØeR = chevauchement de l'Eau Rousse (prolongement de la faille de la Louze = f.L) ; ac.D = accident du Dard (et de Pussy) jalonné par une mylonite de houiller ; a.mB = accident médian de Belledonne (deux surfaces de failles parallèles). "gr.gn clair" = granite clair plus ou moins écrasé (passées d'orthogneiss) ; "gr.clair" = granite homogène porphyroïde du pluton de Saint-Colomban ; "gr.sombre" = granite homogène à amphibole, passant vers le le nord à des syénites ; "gn.la" = gneiss leptyno-amphiboliques ; "gn.migm.myl" = gneiss clairs mylonitisés (aspect micaschisteux) ; "gr" = granite à muscovite de N.D. de Briançon. |
Elle est formée de gneiss clairs, qui sont décrits comme des "séricito-schistes feldspathiques" sur la carte La Rochette et interprétés comme des migmatites sur la carte "Bourg-Saint-Maurice". Ce sont eux qui constituent en Beaufortain le bloc du Grand Mont, lequel est séparé de l'ensemble plus occidental du socle de Belledonne par une étroite bande (moins de 100 m) de houiller qui s'étire presque verticalement le long d'une cassure hercynienne sans doute coulissante (accident du Dard : voir la page "Comborsier") : à l'ouest de la vallée de l'Isère on suit le prolongement de cette dernière (accident de Pussy) tout du long des pentes depuis Pussy en passant par Bonneval jusqu'à Celliers.
Du côté occidental la chaîne de la Lauzière est séparée de cellle du Grand Arc par le vallon de Montsappey qui s'élève depuis la vallée de l'Arc jusqu'au col de Basmont, en passant peu à l'est du village. Sauf dans sa partie tout-à-fait inférieure, où son tracé se coude en rejoignant le fond de la Basse Maurienne, ce vallon est déterminé par le prolongement septentrional de l'accident médian de Belledonne.
image sensible au survol et au clic |
Toutefois le tracé précis de cet accident ne passe pas au col de Basmont lui-même mais immédiatement plus à l'est, au pied de l'arête qui s'élève vers le Mont Bellacha. C'est également à flanc du versant de rive droite du torrent du Bayet (en non suivant le lit de ce dernier) que cet accident rejoint le lit de l'Isère en Basse Tarentaise, puis le traverse entre Rognaix et Cevins (voir cliché plus loin dans la présente page).
 Détail du versant occidental du Mont Bellachat , vu du NW d'avion. Le granite du pluton de Saint-Colomban est représenté par sa partie occidentale, où il est fortement écrasé en orthogneiss. Au col de Basmont l'accident médian de Belledonne héberge une bande de schistes du Lias supérieur qui est enserrée entre deux cassures fortement pentées vers le NE. |
Sur les deux versants du col de Basmont cet accident majeur est souligné par la présence d'une longue et étroite lanière de terrains sédimentaires. Elle est limitée par deux cassures parallèles qui sont l'une comme l'autre jalonnées par un chapelet très discontinu d'affleurements de dolomies triasiques. En outre elle est constituée essentiellement de calcschistes du Lias supérieur qui incluent également des panneaux très disjoints de Lias calcaire. Cette constitution est celle d'un graben écrasé plutôt symétrique et n'évoque pas celle d'un hémigraben. Quant à son fonctionnement seul est évident le fait qu'il a subi, postérieurement au Jurassique, un jeu probablement coulissant.
La largeur du graben de l'accident médian reste proche de 200 à 300m, depuis les abords du col de Basmont jusqu'à ceux du col de la Bâthie, soit sur 20 km : la rectitude et le parallélisme des deux failles qui le limitent, suggèrent fortement qu'il a non seulement été écrasé transversalement mais aussi qu'il a été transformé en un couloir de faille le long duquel s'est produit un coulissement horizontal. En outre la structure du socle cristallin du compartiment oriental (celui du Bellacha) vient à l'appui de cette manière de voir : en effet la bande des schistes chloriteux qui, plus au sud, court en bordure sud-est du pluton des Sept Laux vient là à la rencontre de la faille orientale de l'accident médian ; or elle n'est pas simplement coupée en biseau mais se tord aussi, dans le sens horaire, pour se prolonger longuement vers le nord, parallèlement à l'accident médian, jusqu'au delà de Beaufort (voir la page "Outray") : ce sens de torsion signe clairement un coulissement dextre. |
Au nord du col de Basmont et du sommet du Bellacha les pentes s'abaissent assez brutalement vers la vallée de l'Isère (Basse Tarentaise) pour y déterminer, de part et d'autre de Feissons, entre Cevins et La Léchère, une zone à versants plus abrupts qui y correspond clairement à la traversée du rameau interne de Belledonne.
 La coupe naturelle de la vallée de la Tarentaise, à l'extrémité méridionale du Beaufortain occidental, vue du sud-ouest, depuis le sommet du Mont Bellacha. Cette vue est prise peu en oblique par rapport à l'orientation de l'accident médian de Belledonne (a.mB) : c'est pourquoi la perspective décale les deux tronçons qui en sont visibles de part et d'autre de la vallée de l'Isère. Les orthogneiss de Cevins représentent le prolongement septentrional des granites de La Lauzière. Les gneiss leptyno-amphiboliques du versant oriental de ce massif se biseautent vers le nord, coupés par l'accident du Dard (ac.D) qui héberge une lame de Houiller mylonitisé. La faille de la Louze (f.L) abaisse la couverture sédimentaire dauphinoise orientale en la faisant s'appuyer, vers le haut, contre le bloc cristallin du Grand Mont. Pour plus de détails voir les pages "Mirantin" (partie occidentale) et "Comborsier" (structure de sa lèvre orientale). |
s.gJ = synforme de la Grande Journée
; f.B = accident Beaufort - col de la Bâthie ; amB = accident médian de Belledonne (faille principale) . |
aperçu général sur la Maurienne // aperçu général sur la rive droite de la Maurienne
Carte géologique simplifiée des environs du Mont Bellacha
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ; cartes voisines : 
plus au sud
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