Massif du Mirantin |
Le groupe montagneux du Mont Mirantin (2461 m.) représente l'extrémité ouest de la crête de partage des eaux entre l'Isère (Basse Tarentaise) et le bassin du Doron (Beaufortain proprement dit). Il se termine du côté ouest par une échine qui, entre Arc et Doron, s'abaisse jusqu'à la Combe de Savoie à Albertville. Cette sentinelle occidentale de la partie méridionale du massif du Beaufortain est séparé du groupe, plus oriental, du Grand Mont par le Col de la Bâthie dont la profonde coupure correspond à une fracture majeure séparant les prolongements septentrionaux des massif cristallins de Belledonne externe et interne (voir la page "Belledonne généralités").
La médiocre hardiesse de la crête culminante tient à sa constitution, car elle est toute entière formée, du Mirantin au col de la Bâthie, par les micaschistes de la "série satinée", caractéristiques du rameau externe de Belledonne. Globalement la crête principale du chaînon est orientée orthogonalement à la foliation des micaschistes et en donne donc une coupe naturelle.
Ce cliché montre l'opposition entre le versant nord-ouest de l'arête sommitale du Mirantin (à gauche) et son versant sud-est (à droite). A droite la pente, globalement inclinée de façon conforme à la foliation (s1) est striée de dalles structurales (ici vues par la tranche). À gauche la foliation est coupée orthogonalement et ne s'inscrit pas dans le modelé du relief. |
Le sommet même du Mirantin se trouve au départ de la crête de la Légette, encore assez lourde, mais cependant plus nerveuse ; elle s'abaisse en direction du NE vers Beaufort en déterminant le verrou de la vallée de l'Argentine qui domine cette localité et la sépare de celle d'Arêches. Cette crête secondaire est au contraire plutôt orientée NE-SW, c'est-à-dire selon la direction de la foliation des micaschistes. C'est la raison pour laquelle son versant oriental est en grande partie formé de larges plaques rocheuses qui plongent à plus de 45° vers l'est - sud-est : ces plaques sont des dalles structurales qui ont été débités selon le pendage de la foliation.
En fait il s'avère que jusqu'en contrebas des escarpements de la Légette et des chalets du Mirantin, on se trouve dans le flanc ouest d'un grand pli, la synforme de La Grande Journée que l'on voit surtout se dessiner sur la crête.
Vue plus détaillée
de la crête orientale de la Légette (agrandissement du cliché ci-dessus), montrant le dessin, par la foliation métamorphique (s1), de la synforme de la Grande Journée. |
Cette structure anté-alpine se poursuit vers le S-SW et affecte la crête principale entre la pointe de la Grande Journée et la Pointe de Lavouet. Sur le versant SW de cette crête (cliché ci-après) c'est même en son creux qu'est ouvert le petit vallon qui, à l'ouest du col de la Bâthie, abrite les lacs du Lavouet. |
Plus bas, le versant NW de la montagne subit une nette rupture de pente, qui traverse en oblique les vallonnements secondaires qui en descendent vers le SE. En aval de cette ligne la roche n'est plus dénudée en dalles mais, au contraire, enrobée par le couvert végétal. Ce changement est en partie dû au passage de l'axe de la synforme de La Grande Journée. En effet dans le flanc oriental de ce pli le pendage est dirigé vers l'intérieur de la montagne et la pente du versant tranche la foliation orthogonalement au lieu d'en mettre les surfaces à nu.
Plus bas encore le versant oriental de la crête principale, Mirantin - Grande Journée, est traversé en oblique par une bande de terrains sédimentaires, bien plus tendres (cargneules et calcaires argileux du Lias) : il s'agit du remplissage du fossé (hémigraben*) de l'accident médian de Belledonne. Elle détermine l'épaule de Plan Villard et, plus au nord, les pentes basses de la montagne jusqu'au lit de l'Argentine en aval d'Arêches.
Dans le versant oriental du Mirantin le contenu sédimentaire de l'accident médian repose pratiquement sur la surface de la pénéplaine anté-triasique. Mais en s'élevant vers le col de la Bâthie, la limite socle cristallin - couverture prend un caractère de plus en plus tectonique car on y observe la troncature de la base de la succession liasique et le remplacement des couches triasiques par une lame de cargneules. Dès le niveau de Plan Villard les schistes aaléniens ne sont plus séparés du socle que par cette bande de cargneules que frange seulement une lame de marno-calcaires hettangiens ; celle-ci disparaît d'ailleurs plus haut sur les deux versants du col : ce contact correspond donc là franchement a un accident du col de la Bâthie qui limite du côté ouest le contenu sédimentaire de l'accident médian. |
La dépression d'Arêches vue du sud-ouest, depuis le col de La Bâthie. Dans cette direction on a une vue d'enfilade de l'extrémité septentrionale de l'Accident médian de Belledonne. Depuis le col de La Bâthie en passant par Beaufort il est constitué par un fossé d'effondrement (un "graben") dont le contenu sédimentaire s'épanouit vers le nord pour se connecter, sous l'Aiguille Croche, à la couverture sédimentaire du Rameau externe de Belledonne. Arêches est visible dans l'enfilade de la vallée de l'Argentine. Celle-ci suit le fossé de Beaufort dans son cours amont, sous le col de la Bâthie, mais s'en échappe en aval du village du Planey. ac.B = accident du col de la Bâthie, limitant le fossé sédimentaire de l'Accident médian de Belledonne du côté occidental ; a.mB = faille principale, orientale, de l'Accident médian de Belledonne ; f.SW = faille principale (occidentale) du graben du Sallestet. |
|
|
|
|
(Albertville) | LOCALITÉS VOISINES | Arêches |
|
|
|
|
|