Mont Lachat, Thônes, Montagne de Cotagne |
Les deux vallées du Fier et du Nom, qui convergent à Thônes, suivent respectivement les bordures occidentale et nord-occidentale de la grande zone à relief mou et boisé qui sépare les Bornes proprement dites du chaînon des Aravis. Cette zone correspond au contenu tertiaire (essentiellement molasses rouges et flysch à grès de Taveyannaz) de la cuvette structurale de Thônes(voir la page "Manigod").
La localité de Thônes commande l'entrée d'une cluse percée par le Fier à travers l'anticlinal du Bargy, dont le flanc sud-oriental limite la dépression tertiaire du côté nord-occidental (voir la page "Tête Ronde"). La ville est logée plus précisément dans les couches inférieures du flysch nummulitique, au flanc ouest du premier des plis mineurs du synclinorium (le synclinal de Thônes sensu stricto).
1 - Au nord de Thônes, le Mont Lachat est un crêt tout à fait typique formé par la dalle urgonienne du flanc nord-ouest du synclinorium de Thônes.
Le crêt du Mont Lachat est surtout traversé, en oblique aigu par rapport à sa ligne de crête, par une cassure d'orientation voisine de N60, la faille de Lachat, dont le compartiment sud-est est effondré ; diverses raisons incitent à penser que ce rejet vertical résulte d'un décrochement dextre.
Cette faille a sensiblement la même orientation et le même sens de rejet que celles
de la Colombière et d'Auferrand, plus au NE (voir la page "Colombière") et semble même se placer dans leur prolongement (bien que la trace de ces diverses cassures soit peu évidente à
la traversée de la vallée du Borne). |
A l'ouest de cette faille la crête du Mont Lachat montre la grande simplicité de sa structure en crêt. Toutefois quelques failles de modeste rejet affectent sa dalle urgonienne : elles viennent rompre, d'une façon parfois peu facile à analyser, la continuité de la dalle structurale urgonienne du versant sud-est de la montagne.
En définitive elles se répartissent en deux familles qui s'entrecroisent :
- l'une, principale, orientée NW-SE (N140), est subverticale et montre un abaissement de sa lèvre sud-occidentale : compte tenu du pendage des couches il s'agit probablement de décrochements dextres ; |
2 - En rive gauche du Fier (côté sud) le crêt urgonien du flanc oriental de l'anticlinal du Bargy s'élève en direction de la Tournette en passant par la crête du Cotagne. C'est ici, immédiatement au sud de l'agglomération de Thônes, que les couches de la bordure anté nummulitique de la dépression de Thônes, orientées N35 plus au nord, s'infléchissent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, pour prendre une direction N160 : cette torsion peut se décrire comme un synclinal de Rosairy, dont l'axe plonge vers l'est (en direction de Manigod) plus fortement que la pente topographique. Elle fait passer de la branche septentrionale à la branche méridionale de la virgation des Bornes (voir la page "tectonique des Bornes").
L'urgonien du flanc nord de ce synclinal fait fortement saillie en constituant la montagne du Cotagne dont l'arête rocheuse se dirige vers Thônes : cela vient de ce que cet Urgonien y est redoublé par la faille du Cotagne. Cette cassure coupe en biseau la dalle urgonienne, dont les couches ont là un azimut proche de N30, avec un rejet cartographique sénestre, puis se perd vers le NE dans le flysch nummulitique des abords de la ville de Thônes. Le contexte des pentes plus occidentales est capital pour en comprendre la signification : dit en peu de mots il s'agit du prolongement de la faille de La Tournette décalé par le jeu du chevauchement des Vorets (voir la page "Tournette est").
Carte géologique à consulter : feuille Annecy-Ugine
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Carte géologique très simplifiée
des environs de Thônes
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074.
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Veyrier | LOCALITÉS VOISINES | La Clusaz |
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