Saint-Ismier, Les Grands Crêts |
Entre Meylan et l'entaille du Ravin du Manival le rebord subalpin est constitué par le long crêt tithonique qui court du Saint-Eynard jusqu'aux Grands Crêts. Ces petits sommets, qui dominent Saint-Ismier, se situent à l'endroit où la corniche tithonique est tordue vers le nord car c'est là que se dessine l'inflexion des couches qui fait rentrer dans le flanc ouest de l'anticlinal de Perquelin.
Au dessus de Saint-Ismier la corniche tithonique dessine un petit rentrant, qui est dû à ce qu'elle s'est éboulée à une date relativement récente (certainement post-wurmienne ; peut-être historique ?). La Tour d'Arce est d'ailleurs bâtie sur l'un des énormes blocs de cet éboulement. La tranche qui s'est effondrée est sensiblement délimitée du côté amont (nord) par le tracé de la faille du Pas de la Branche.
Cette cassure, verticale, est un décrochement dextre ; elle traverse la crête selon une direction N 70 (comme les autres failles de la même famille en Chartreuse), c'est-à-dire en faisant un angle azimutal de seulement 20° avec la ligne de crête. Il est clair que c'est cette orientation, originellement presque parallèle à la falaise, qui lui a fait servir d'amorce pour l'arrachement de la tranche de roche qu'elle délimitait. Un éboulement tout-à-fait similaire quant à son origine et à la morphologie résultante affecte la suite de ces abrupts, plus au sud-ouest dans les escarpements dominant Biviers (voir cliché ci-dessus et, pour plus de détails, la page "Saint-Eynard"). |
Le profond ravin du Manival entaille le cœur de l'anticlinal de Perquelin. Il débouche dans le Grésivaudan en y édifiant un puissant cône de déjections. C'est sur ce dernier et/ou ses abords que se sont installées les trois localités, maintenant pratiquement coalescentes de Saint-Ismier, Saint-Nazaire-les Eymes et Bernin.
Leurs alentours présentent quelques détails géologiques complémentaires qui méritent qu'on les signale.
Le pied du rebord subalpin au débouché de la gorge du Manival, entre Saint-Nazaire (hors du champ du cliché, en bas à gauche) et Bernin, vu d'avion du NE. Øc = chevauchement des Communaux (prolongement vraisemblable de celui du Bec Charvet) : voir, en page "Petites Roches", une vue rapprochée de cet accident . Les gros tirets bleu-pâle rayonnants symbolisent les génératrices de la surface du cône de déjections. |
À son extrémité sud-occidentale, à Saint-Nazaire, le cône de déjections du Manival ne rejoint pas les alluvions fluvio-lacustres qui ont comblé la vallée de l'Isère. Il bute là du côté aval contre la colline de la Chataigneraie et de la Veyrie, constituée de deux échines parallèles allongées NE-SW, l'une comme l'autre formées par des alluvions glaciaires. En contrebas sud de la dernière affleurent en outre, sous ce matériel quaternaire datant du retrait wurmien, des Terres Noires appartenant à leurs niveaux inférieurs (Bathonien-Callovien). Enfin une terrasse fluviatile, dominant la plaine alluviale de l'Isère, est conservée quelques 60 m au dessus du niveau de cette dernière.
Connu sous le nom de "moraine des Drogeaux" le petit ilot de matériel morainique de la Chataigneraie et de la Veyrie s'apparente assez à un drumlin*, car il coiffe une bosse du bedrock constituant le fond de l'auge glaciaire. |
Les pentes en contrebas du rebord subalpin aux abords de Saint-Ismier et des Eymes, vues d'avion, de l'est. |
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Le Sappey | LOCALITÉS VOISINES | Grésivaudan |
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