La Plagne |
Le hameau de la Plagne se situe à l'entrée d'un cirque ouvert vers le nord-ouest, qu'enserrent les falaises urgoniennes du Granier méridional et du Pinet. Il représente un diverticule oriental de la dépression des Entremonts, drainé par le ruisseau de la Glière (qui se jette dans le Cozon à Epernay).
La formation de ce rentrant de la ligne des falaises urgoniennes est visiblement liée au passage à cet endroit d'une grande cassure verticale, orientée NE-SW, le décrochement de l'Alpette car la muraille méridionale du cirque, formée par la falaise septentrionale du Pinet, est pratiquement parallèle au tracé de cette dernière et ne s'écarte de son pied que de 300 à 400 m.
Schéma expliquant la localisation du cirque de La
Plagne
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La formation de la dépression qui longe le pied de cette falaise ne se comprend en fait que si l'on tient compte de l'action d'une probable érosion ancienne qui avait arasé les voûtes anticlinales au dessus de l'altitude qu'atteignait alors la surface qui tangente actuellement les lignes de crêtes du massif (voir à ce sujet la page "aplanissement").
Les dispositions tectoniques et la manière dont l'érosion a joué pour créer ce cirque sont en fait très analogues à celles à l'origine du cirque de Saint-Même. Une différence notable est toutefois qu'à La Plagne il n'y a pas de cours d'eau qui s'échappe de grottes au pied de la falaise rocheuse. La cause en est qu'ici la falaise ne tranche pas l'Urgonien au point le plus bas du synclinal oriental, car l'axe de celui-ci passe plus à l'est que l'extrême renfoncement oriental du cirque (voir la page "Alpette"). Il en résulte que l'évacuation des eaux provenant des circulations souterraines dans la dalle urgonienne se fait ici du côté est du chaînon de la Chartreuse orientale, où le pied de l'Urgonien est mis a nu à plus basse altitude (1160 m. aux sources du Cernon, au dessus de Bellecombe).
Du côté ouest du plateau de l'Alpette le pied de la falaise du Pinet est seulement garnie en continu d'une jupe d'éboulis relativement récents (sans doute post-wurmiens) qui les tapisse jusqu'au pied du col de l'Alpette.
En 1959, l'ouverture d'une carrière dans le pied de ce
talus ébouleux y a mis à jour des poches de glace
fossile, d'âge sans doute plus ou moins millénaire,
dont on peut s'interroger sur le processus de conservation. |
Au pied du Granier sud, le versant oriental du cirque de la Plagne, a été activement affouillé par l'érosion du quaternaire récent, qui ne s'y poursuit plus aussi activement. Elle y a creusé des ravines qui mettent à jour assez largement le substratum (calcaires du Fontanil et Hauterivien) de la vaste nappe ébouleuse ancienne qui, plus au nord, tapisse les pentes du Granier de façon presque continue (voir le cliché ci-après). Ce sont ces ravinements (et non une résurgence comme à Saint-Même) qui ont dû alimenter suffisamment le ruisseau de la Glière pour lui permettre de creuser la dépression de La Plagne.
Au nord de La Plagne la partie basse du cirque se ferme par une échine qui s'élève depuis les granges du Priz vers l'est (et qu'emprunte le sentier de la Balme à Colon). Elle est formée de cailloutis de taille de nature et de formes variées uniquement constitués toutefois par du matériel local. Elle représente une ancienne crête morainique latérale, abandonnée, sur sa rive septentrionale, par un glacier local qui a occupé le cirque de la Plagne (il est difficile de savoir si cela remonte au Rissien ou seulement au Würmien).
Au delà les pentes boisées, à déclivité régulière et assez forte, sont celles de la nappe d'éboulis anciens (sans doute anté-rissiens) qui tapisse tout le haut versant jusqu'au col du Granier (le soubassement de calcaires du Fontanil n'y affleure que localement, dans les entailles de ravines.
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Les Gandy Pierre Fendue | LOCALITÉS VOISINES | Col de l'Alpette |
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La Plagne |
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