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Château du Gouvernement, Le Cernay, Pas Dinay |
Le village du Château du Gouvernement se situe au débouché du vallon des Éparres sur un replat au sommet de pentes de la rive gauche du Guiers Vif qui domine la gorge du Petit Frou. Ces pentes sont garnies de matériel morainique qui semble avoir été abandonné par l'extrémité orientale de la langue diffluente du glacier rhodanien qui remontait dans la vallée du Guiers Vif jusqu'à Saint-Pierre-d'Entremont.
Il s'agit sans doute de la moraine du maximum wurmien, équivalent plus oriental de celle de la Ruchère. Mais il est possible que l'arc morainique le plus élevé, qui forme la butte 992, ait été abandonné à l'occasion d'une diffluence d'âge rissien). |
![]() Le chaînon du Grand Som, vu d'ensemble (et d'enfilade), du nord, depuis le sommet de la Roche Veyrand. Le vallon des Éparres, que l'on voit dans le haut de la figure, est déterminé par la bande d'affleurements de Sénonien qui s'engage sous le chaînon à la faveur du grand chevauchement de la Chartreuse orientale (Ø3). Le tracé de ce chevauchement est interrompu et décalé de façon importante, dans la partie basse de la figure (juste au nord de l'esplanade du Château du Gouvernement), par le décrochement du Pas Dinay (DD) On a également localisé le décrochement, moins important, des Éparres (DE) et, en arrière-plan, celui de Bovinant (DB) ainsi que, en avant-plan, la branche directe du décrochement de l'Alpette. La longue crête de la Dent de l'Ours est entièrement formée d'Urgonien, ployé en S déversé par l'enchaînement de l'anticlinal de la Dent de l'Ours (a.dO) à droite et du synclinal du Cernay (s.C) à gauche. Plus à gauche les bois des basses pentes (notamment du Cernay) sont surtout formés de calcaires du Fontanil, dans lesquels on voit en plusieurs points se dessiner la voûte de l'anticlinal de l'Écoutoux (AE). Ce dernier pli est notamment observable le long de la route D 520c, dans la vallée du Guiers Vif. (on retrouvera, sur la carte d'ensemble ci-après, la position des multiples accidents indiqués sur ce cliché) |
Les reliefs mous de la zone morainique du village du Château viennent buter du côté sud (amont) contre les abrupts orientés SW-NE de la terminaison septentrionale de la crête du Cernay. Ces abrupts, obliques par rapport à ceux de rive orientale du vallon des Éparres, sont déterminés par le décrochement des Éparres qui occasionne un décalage dextre. À la faveur de celui-ci on y voit se dessiner dans l'escarpement, les plis successifs qui affectent l'Urgonien qui constitue cette extrémité septentrionale du chaînon du Grand Som, sectionné par ce décrochement : d'ouest en est l'anticlinal de la Dent de l'Ours et le synclinal du Cernay (voir la page "Dent de l'Ours").
Plus au nord les escarpements un peu boisés, visibles depuis le village du Château à la toute extrémité de la crête (voir le premier cliché de cette page), montrent assez nettement le dessin du synclinal du Cernay (le pli paraît peu aigu en raison de l'obliquité de la section par rapport à à son axe). |
En amont (vers le sud) de cette portion SW-NE le vallon des Éparres a un tracé N-S quasi rectiligne, entre les abrupts de la Dent de l'Ours et les pentes plus modérémente inclinées (en dalles structurales) du revers oriental du crêt d'Urgonien des Rochers des Éparres. En fait ce vallon, comme celui de Bovinant plus au sud, n'est pas un val synclinal* mais plutôt
une combe monoclinale* ouverte à la marge orientale du crêt
de la crête des Éparres. En effet le fond du vallon
montre des affleurements presque continus de Sénonien ;
mais ceux-ci pendent toujours vers l'est et ne dessinent pas
de synclinal.
Toutefois
ils sont séparés brutalement des
abrupts formés par les dalles urgoniennes verticales
de sa rive orientale par une frange d'éboulis : le changement de pendage est tellement brutal que ce hiatus d'affleurements doit nécessairement masquer une cassure : en l'occurrence il s'agit du chevauchement de la Chartreuse
orientale, accident majeur qui s'avère
donc avoir été très clairement guidé le tracé de ce profond vallon.
Toutefois le rejet de chevauchement que le chevauchement de la Chartreuse orientale manifeste ici (et d'ailleurs vers le sud jusqu'au col de Bovinant inclus) apparaît plus modeste qu'au sud du Grand Som (voir la page "Dent de l'Ours"). Ceci est assez vraisemblablement lié au fait qu'ici, la limite orientale des affleurements urgoniens semble correspondre à un chevauchement, l'accident du Cernay, qui doit absorber une partie du rejet de chevauchement de ce front de la Chartreuse orientale (à l'opposé plus au sud, à la latitude du Grand Som, le flanc oriental du synclinal du synclinal du Grand Som n'y est pas rompu et le flanc ouest de l'anticlinal du Grand Som est plus fortement tronqué par le chevauchement principal). |
Carte géologique schématique,
en couleurs, du secteur de la Ruchère et du nord du Grand Som, depuis le Guiers
vif jusqu'à la crête de partage des eaux avec le
Guiers mort
Le secteur du Château du Gouvernement correspond à
l'angle nord-est de cette carte
En direction opposée, au nord du village, l'éperon rocheux qui soutient les ruines du Château du Gouvernement est formé par une lame d'Urgonien vertical (voir le premier cliché de la présente page). Elle correspond au prolongement septentrional, décalé vers l'est oar le décrochement des Éparres et rétréci par biseautage tectonique de la bande urgonienne de la Crête du Cernay. En effet il repose du côté ouest sur le sénonien sur lequel s'étend, à l'ouest du village, le replat des Allières.
Le vallon des Allières, qui descend vers le Guiers en contrebas ouest de l'éperon du Château, franchit également ce décrochement et sa partie aval (septentrionale) : il quitte à cette occasion la combe sénonienne pour s'inscrire dans la combe hauterivienne, complètement encombrée d'éboulis. |
Le petit abrupt qui limite du côté nord cet éperon du Château est déterminé
par un nouvel accident transverse, le décrochement
du Pas Dinay, prolongement vers le sud-ouest de la branche la plus méridionale de celui
de l'Alpette (voir la page "Saint-Pierre-d'Entremont"), qui se prolonge vers l'ouest jusqu'à La Ruchère.
Cet accident détermine une vire boisée qui descend en diagonale vers l'est depuis le sommet
du puissant éperon du grand Rocher du Frou. A cet endroit
il a pour effet de mettre en continuité apparente l'Urgonien
du Château du Gouvernement, qui appartient à la Chartreuse
orientale et a un pendage sub-vertical, avec celui du Petit Frou, qui représente au
contraire le flanc oriental de l'anticlinal de la Chartreuse médiane et pend modérément vers l'est.
Au nord des ruines du Château l'entaille du Guiers Vif (falaise du Grand Rocher et Pas de Petit Frou) donne une coupe quasi continue qui montre la structure à un niveau structural encore plus bas. On peut y observer qu'à ce niveau le synclinal du Néron et l'anticlinal du Grand Som sont, l'un comme l'autre, absents du bord frontal de la Chartreuse orientale le long de sa surface de chevauchement. (pour plus de détails voir la page "Petit Frou")
On constate donc que, d'une lèvre à l'autre du décrochement des Éparres, la structure du bord occidental du chevauchement de la Chartreuse orientale subit un net changement, avec l'absence, du côté nord, des replis du Grand Som et de la Dent de l'Ours. Cette disparition correspond au fait que la surface de chevauchement du front de la Chartreuse orientale est oblique aux plis de ce dernier domaine : la raison peut en être soit qu'elle ait coupé en biseau des plis pré-existants, soit (plutôt) que ces plis se sont formés "en échelons" le long de cette cassure, par suite d'une composante de coulissement dextre de son jeu (fonctionnement en "décro-chevauchement"). |
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La Ruchère |
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Colleret |
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