La montagne de Céüse |
La montagne de Céüse domine le sillon de Gap entre cette ville et La Saulce. C'est un magnifique exemple de cuvette structurale* perchée*, qui est de forme presque circulaire et presque entièrement ceinturé par un crêt de Tithonique (que l'érosion du torrent drainant ses eaux a toutefois éventré du côté nord). Cette cuvette résulte de l'entrecroisement de deux synclinaux, l'un N-S, l'autre E-W. Son coeur est occupé par de molles collines de Berriasien, de Valanginien et d'Hauterivien, ce qui était propice à l'implantation des pistes de la station de ski. Toute sa périphérie laisse voir, sous les éboulis, le substratum de marnes du Jurassique supérieur, dans lequel est creusé le large col ("seuil") de la Freissinouse, et qui forme le bord ouest du sillon de Gap jusqu'aux approches de La Saulce.
Du côté est et du coté sud la corniche des calcaires massifs tithoniques de Céüse ne fait que couronner des pentes où se succèdent en bon ordre les couches de ce soubassement, lesquelles représentent en fait la couverture stratigraphique de celles du Jurassique moyen et inférieur qui forment le Dôme de Remollon.
Le sommet de la crête de la Corniche de Céüse vu du sud, d'avion. On voit ici le Tithonique du flanc oriental du synclinal de Céüse - Matacharre. Il est dénudé en une dalle structurale qui descend assez bas avant de s'enfoncer sous les marno-calcaires du Berriasien (plus à gauche, hors du champ du cliché). |
On remarque ici que la corniche du Jurassique supérieur est ici particulièrement peu épaisse, le Tithonique étant notamment réduit à un seul très gros banc compact, épais d'environ 50 m générant des éboulis à blocs particulièrement volumineux.
Le pied de la corniche tithonique, au bord sud des ravins dominant Manteyer (lieu-dit Le Pas du Loup marqué d'un astérisque sur la photo d'ensemble ci-dessus) (cliché original obligeamment communiqué par M. Christian TRACOL). Depuis ce point de vue l'on voit en continu le passage des calcaires lités sans joints marneux du Séquanien aux calcaires en petits bancs à joints marneux du Kimméridgien. On observe à ce niveau un banc de quelques mètres d'épaisseur, d'aspect plus massif, qui présente en réalité un litage oblique (pour plus de détails voir la page "Jurassique terminal") |
Les calcaires lités sous jacents (Kimméridgien et Séquanien) se limitent quant à eux à une volée de bancs de quelques dizaines de mètres d'épaisseur (d'ailleurs souvent masquée sous les éboulis).
Au contraire, du côté ouest, la montagne de Céüse est séparée des chaînons plus occidentaux par la grande faille de chevauchement de Céüse - La Saulce. Cette dernière se raccorde vers le nord (par le secteur à l'ouest de la Roche-des-Arnauds, puis par les pentes occidentales de la montagne de Bure), avec le chevauchement médian du Dévoluy. Vers le sud elle se connecte au niveau du cours de la Durance avec la branche la plus orientale du système de chevauchements de la nappe de Digne (voir coupes en fin de page).
Du fait de cette rupture tectonique la succession du pied de la corniche ne descend que jusqu'aux marno calcaires de l'Argovien (voire même seulement aux calcaires séquaniens, à son extrémité septentrionale) et ceux-ci reposent sur des couches beaucoup plus récentes, qui appartiennent au flanc est du grand synclinal N-S du Villard de Montmaur.
En direction du sud, le chevauchement de Céüse - La Saulce passe au col des Guérins et se raccorde, encore plus au sud, au niveau de la Durance, à la surface de charriage de la nappe de Digne (voir la page "La Saulce").
Rapports structuraux entre la transversale du Bochaine et du Dévoluy méridionaux et celle de la vallée de la Durance : Le grand synclinal du Dévoluy (synclinal de Saint-Disdier + synclinal de Saint-Étienne) se prolonge par la marge occidentale du Dôme de Remollon |
pour la nomenclature des plis charger le document suivant :
petite taille |
(au sud de Veynes) |
grande taille |
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versant W de Céüse |
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(sillon de Gap) |
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