Trièves et basse vallée du Drac

Le sillon subalpin entre Grenoble et le col de la Croix Haute

Le Trièves est une vaste dépression ouverte vers le nord, dont le fond est presque plat si l'on fait abstraction des ravines (parfois profondes) qui l'entaillent et se jettent finalement toutes dans l'Ébron, rivière qui collecte ainsi toutes les eaux de cette dépression. Le cours globalement presque N-S de cet affluent du Drac sépare un Trièves occidental qui s'étend au nord du col de la Croix Haute en bordure du Vercors méridional et un Trièves oriental qui s'allonge au sud de Mens au pied des escarpements de l'extrémité septentrionale du Dévoluy.

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Le Trièves, à l'ouest de Mens, vu du sud d'avion

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La partie méridionale du Trièves, vue de l'ouest depuis la route N.75, 5 km au sud de Clelles (hameau des Blancs) : à gauche le village du Percy, à droite celui du Monêtier du Percy.
vue d'enfilade de la surface du plateau alluvial, recouvrant les Terres Noires, qui s'étend jusqu'au pied du cône du Ménil (à droite). et jusqu'à Mens, au pied du Châtel, à gauche ; en arrière-plan l'extrémité septentrionale du Dévoluy (chaînon de l'Obiou).

Cette large dépression est cernée à son pourtour méridional et occidental par la corniche tithonique et représente donc le sillon subalpin à cette latitude. Elle se présente, sur une carte, comme une invagination de ce dernier qui s'enfonce vers le sud-ouest en direction du col de La Croix Haute et se ferme du côté est au pied du chaînon de l'Obiou, promontoire septentrional du Dévoluy.


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d'après une image extraite de "google-earth"
Situation du bassin du Drac, par rapport aux massifs voisins
Sur cette vue, prise du sud-est, on voit que le le Trièves correspond à un golfe que le sillon subalpin dessine en direction du sud ; la courbure, concave vers le nord, de ce golfe lui fait envelopper l'apophyse méridionale de la chaine de Belledonne que constitue la Matheysine ; cette disposition témoigne de sa structure globale qui est celle d'un anticlinorium d'axe grossièrement N-S.


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Rapports structuraux de la vallée inférieure du Drac avec les massifs qui l'entourent du côté septentrional.
(vue pseudo-aérienne obtenue au moyen de "Google-earth" ; image dépouillée de toute annotation)
a.mB = accident médian de Belledonne ; ØS = chevauchement (rétroverse) du Sénépy ; a.M = anticlinal de la Moucherolle et du Ménil de Gresse ; f.C = faille de Carette ; f.Q = faille de la Queyrie ; f.J = faille de Jasneuf.
Le flèches grasses indiquent les mouvements relatifs de la couverture par rapport à au socle cristallin ; les flèches à pointes chevauchantes indiquent le sens des accidents compressifs dans la couverture.


L'origine du déversement "anormal" (vers l'est) de l'anticlinal de la Moucherolle est vraisemblablement à rechercher dans des mouvements tardifs liés à la surrection de la chaîne de Belledonne, dans le prolongement axial de laquelle on se trouve précisément ici. En effet l'étude de la structure de cette chaîne conduit à admettre qu'elle a subi d'importants mouvements de coulissements parallèles à son allongement, ce qui a du amener son socle à glisser vers le sud - sud-ouest, en s'enfonçant sous sa couverture (voir les pages consacrées à la chaîne de Belledonne). Cette explication s'applique tout particulièrement aussi au chevauchement dirigé vers l'est des montagnes du Conest et du Sénépy, lesquelles se situent dans la position de jalons intermédiaire sur le tracé du prolongement vers le sud-ouest de l'axe de la voûte de la chaîne de Belledonne.

Chronologie probable des déformations : 1 = étape de chevauchement vers l'ouest (phases P1 et P2) ; 2 = étape des plis tardifs (phase P3, sans doute liée à un déplacement du socle de Belledonne vers le sud). (voir la publication093)

 


Le soubassement rocheux du Trièves est essentiellement formé par les Terres Noires du Jurassique supérieur, qui sont très largement garnies et masquées en surface par des alluvions quaternaires surtout formées de terrasses emboitées, rissiennes et wurmiennes. Celles-ci sont constituées d'un matériel morainique qui est recouvert par des alluvions fluviatiles même des argiles lacustres qui se sont déposées dans un vaste "lac du Trièves" (voir la page "Quaternaire").

Le dessin arqué, à concavité vers le nord, que dessine ici le rebord subalpin provient de ce que la combe monoclinale des Terres Noires ne peut pas conserver ici un tracé simple, orienté N-S, car elle y recoupe une série de plis et de failles orientés NE-SW (lesquels sont peu visibles au sein des Terres Noires mais bien documentés au pourtour méridional du Trièves). Ceux-ci s'organisent globalement en un gros anticlinorium dont la voûte plonge vers le sud-ouest. Ce pli majeur est l'anticlinal de Saint-Jean d'Hérans, dont le coeur est formé par le Dôme de La Mure (voir la page Matheysine) et, en rive gauche (sud) du Drac, par ses enveloppes des calcaires argileux du Jurassique moyen.


Rapports structuraux entre la transversale de la Matheysine et celle du Bochaine septentrional :
Le Dôme de la Mure se prolonge par l'anticlinal de la Béoux (a.Bé) et le synclinal de la Matheysine (s.M) par le grand synclinal de Saint-Étienne (s.StE) qui concerne en fait tout le Dévoluy intérieur, mais que la faille d'Aspres traverse en oblique.

Une question importante, mais qui est encore seulement susceptible de faire l'objet l'objet d'hypothèses, et celle de la terminaison méridionale du chevauchement du Sénépy et de ses rapports avec l'accident de Bonneval du Diois (par l'intermédiaire du faisceau des failles du Jocou, de la croix Haute et d'Avers - Tournerond) ...

Cela conduit à prendre en compte un trait structural, peu visible mais important, qui est le fait que la grande dépression des Terres Noires du Trièves est vraisemblablement traversée en diagonale par une grande cassure qui court du NE au SW depuis le Grand Oriol (voir la page "Mens") jusqu'à Lalley et aux abords ouest du col de Lus. Elle connecte en effet sans doute les deux accident majeurs que sont le chevauchement du Sénépy, au nord, et l'accident de Bonneval, au sud.

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Rapports entre le Diois, le Bochaine, le Dévoluy et le bassin du Drac (au nord) (d'après une image Google-earth)
En bleu quelques plis anté-sénoniens (noter les inflexions subies par leurs axes) ; en jaune principaux plis post-oligocènes (les affleurements de Sénonien et de Tertaire sont surchargés de jaune) ; en rouge les cassures subverticales à rejet coulissant ; en orange les accidents décro-chevauchants.


voir aussi à ce sujet la page "rapports Vercors - Drac"
formations quaternaires du bassin du Drac


page en cours de refonte et en attente de compléments !

Carte géologique simplifiée du Trièves méridional
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074


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