La Bâtie-Neuve, pentes de Chatégré

le sillon de Gap au débouché nord de la vallée de l'Avance

La localité de La Bātie-Neuve est située dans le sillon de Gap entre Gap et Chorges à la limite orientale de la partie occidentale du Dôme de Remollon, là où le sillon de Gap s'ouvre vers le sud en se connectant avec la partie amont de la vallée de l'Avance.

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La partie nord-occidentale du Dôme de Remollon, vue du NE depuis le sommet de Piolit.
f.Bn = faille de la Bâtie-Neuve : faille majeure dont la lèvre droite (occidentale) est surélevée ; f.Bv = faille de la Bâtie-Vieille : faille satellite à rejet catographique dextre.
f.G= faille des Guérins ; f.S = faille des Santons (son rejet est un soulèvement de sa lèvre NW).
On voit, notamment au niveau de la cuesta bajocienne, le dessin de l' anticlinal de Remollon - Bure : son axe, NW-WE, plonge vers la droite et son cœur est constité par le Lias inférieur du Puy Cervier (non dénommé, à gauche du Puy Maurel)

Sur cette transversale, les pentes septentrionales du sillon de Gap ne sont pas couronnées par la barre tithonique comme elles le sont plus à l'ouest, aux abords du col de Manse : ici la crête qui sépare le sillon de Gap de la cuvette d'Ancelle est formée par des grès nummulitiques qui reposent en transgression* sur les Terres Noires, par l'intermédiaire de leurs habituels calcaires de base.

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Les abords occidentaux de La Bâtie-Neuve, vus du sud depuis les Aubrias (pentes occidentales du Mont Colombis).
ØRo = chevauchement de La Rochette ; ØRR = chevauchement du Rocher La Rouine ; f.S = faille des Santons (NE-SW) ; f.BN = faille N-S de La Bâtie Neuve.

Du côté sud-ouest les pentes s'élèvent doucement en direction de La-Bâtie-Vieille, en suivant le dos de la cuesta de l'Aalénien qui dessine un arc convexe vers le NW en enveloppant les terrains plus anciens du coeur du Dôme de Remollon.Le vieux village de La Bâtie-Neuve est implanté sur une petite butte qui est formée par les affleurements les plus orientaux de la cuesta bajocienne. À sa périphérie nord, où se sont installées les constructions neuves, les couches de ce niveau sont masquées sous des alluvions quaternaires. Par contre, plus à l'est, elles font très vite place aux Terres Noires dont les affleurements se prolongent loin vers le sud jusqu'au delà du village des Guérins, le long du D.11 puis de la D.942, qui s'engage vers le sud dans la vallée de l'Avance.

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Les environs de La-Bâtie-Neuve, vus du sud, d'avion depuis l'aplomb de Théus.
f.S = faille des Santons ; f.Bn = faille de la Bâtie-Neuve ; f.F = faille de Faudon (satellite de la précédente) ; f.Av = faille d'Avançon.
ØE = surface de chevauchement basale des nappes de l'Embrunais (ici de la nappe de l'Autapie = n.A) ; ØSBi = surface de chevauchement de l'unité subbriançonnaise inférieure ; ØPi = surface de chevauchement de l'unité subbriançonnaise du Piolit.
On a indiqué en bleu très pâle les limites du glissement de versant des pentes septentrionales du sillon de Gap (la ligne barbulée correspond à la crevasse d'arrachement).

L'interruption de la cuesta bajocienne à cet endroit est due au passage d'une cassure majeure, orientée presque N-S et à pendage presque vertical. Cette faille de La Bâtie-Neuve limite du côté ouest le fossé d'effondrement de l'Avance où les Terres Noires affleurent en dessinant sur la carte un golfe s'avançant vers le sud.

 Le tracé de la limite Bajocien-Terres Noires se trouve décalé d'environ 3 km vers le sud dans la lèvre orientale de la faille. En raison du pendage vers le nord des couches cela peut résulter simplement d'un effondrement vertical de ce compartiment. Mais, compte tenu de son pendage sub-vertical, il n'est pas exclu non plus que cette faille ait eu un jeu coulissant dextre. Quoi qu'il en soit cette cassure se prolonge vers le nord au moins jusqu'au col de Moissière en décalant les surfaces de chevauchement des nappes internes : elle a donc fonctionné postérieurement à la mise en place de ces dernières.

Les pentes septentrionales du sillon de Gap ont ici un caractère particulier, du fait de la présence d'un large épandage de matériaux quaternaires. Son importance est telle qu'il masque en grande partie leur substratum de Terres Noires. De plus il s'agit essentiellement d'éboulis grossiers, voire d'énormes blocs, donnant un relief chaotique qui justifie le qualificatif de "Casses de Faudo", attribué à la partie occidentale de ces pentes.

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Le versant sud-est de la crête de Saint-Philippe - Faudon, vue du sud-est, d'avion.f.F = faille de Faudon ; f.Bn = faille de la Bâtie-Neuve.
ØE = surface de chevauchement basale des nappes de l'Embrunais (la plus basse est ici la nappe de l'Autapie = n.A) : elle est décalée vers le sud et abaissée par la faille de la Bâtie-Neuve.

L'origine de cette particularité est sans doute à rechercher dans les modalités de l'action du passage des glaciers quaternaires. Celle-ci a approfondi le sillon de Gap en affouillant les Terres Noires ; or, entre la montagne de Saint-Philippe et le col de Moissière, les couches nummulitiques qui coiffent ces Terres Noires affleurent à une altitude plus élevée que celle du niveau atteint par le glacier au maximum de son extension wurmienne : ce chapeau de calcaires et de grès a donc dû être respecté par l'érosion glaciaire et même mis en relief, sous forme d'une corniche surplombant le sillon de Gap.

Après la fonte des glaciers cette corniche est certainement devenue d'autant plus instable que son soubassement marneux a certainement été rapidement livré aux effets du ravinement qui a dû en saper la base : elle s'est effondrée par un tassement qui a dégénéré en un éboulement, sans doute catastrophique, qui a étalé ses débris jusqu'au fond du sillon de Gap.

 La crevasse d'arrachement du sommet de ce tassement dessine, comme d'habitude en pareil cas, un vallonnement en forme de croissant de lune, parallèle à la crête : C'est dans le creux même de cette crevasse que se trouve logé le petit lac de Faudon.

A mi-hauteur du versant éboulé on voit émerger quelques pointement de calcaires nummulitiques que l'on pourrait croire tassés ; toutefois leur alignement et la présence d'une charnière synclinale qui affecte le plus occidental d'entre eux suggère qu'ils jalonnent le petit chevauchement du Rocher La Rouine qui est observable sur le versant opposé de la crête (voir la page "Ancelle")


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Le versant sud-ouest de la butte Saint-Philippe (en amont des Casses de Faudo) : vue rapprochée, prise du sud-est, d'avion.
ØR = chevauchement mineur du Rocher La Rouine = écaille parautochtone* déterminant le crochon* synclinal dessiné par l'affleurement de calcaires nummulitiques qui "émerge" du versant glissé sur la petite échine cotée 1408.
La principale coulée de blocs des Casses de Faudo descend en arrière de l'échine 1408 et se prolonge largement vers le bas à gauche, en dehors du champ du cliché

 


Pour plus de détails et pour des explications générales sur le secteur, voir la publication113
consulter aussi la carte géologique schématique de l'ensemble du Dôme de Remollon

cartes géologiques à 1/50.000° à consulter : feuilles Gap et Chorges

Carte géologique simplifiée de la partie septentrionale du Dôme de Remollon
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
catalogue des autres cartes de la section Gap-Digne



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