hauts ravins de Rousset et du Château

pied des escarpement occidentaux de la crête du Blayeul au sud de la Clue de Barles

Les basses pentes du versant occidental de la crête du Blayeul sont entaillées par les ravins du Château, et de Rousset, qui traversent et mettent à nu la surface basale de la nappe de Digne.

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Les basses pentes de la crête du Blayeul : vue générale, de l'ouest, depuis les Chanes Hautes.
(les affleurements A à C de la coupe ci-après sont trop à gauche par rapport au champ du cliché)
ØD = surface de chevauchement de la nappe de Digne ; ØUi = surface de chevauchement de l'Unité intermédiaire ; ØeA = chevauchement de l'écaille d'Aiguebelle ; aM = anticlinal de la Maurière (on a indiqué la disposition en onlap des molasses rouges sur la voûte de l'anticlinal).
(clichés de la suite vers la gauche à la page "Barri")


 

La semelle de la nappe est constituée par les argilites dolomitiques jaunes et pourpres du Trias supérieur, à la base desquelles on trouve une lame discontinue, épaisse de 1 à 10 mètres de gypses et/ou de cargneules.

 

 


La base de la nappe de Digne

sommet des ravins de Rousset, au nord de la crête de Beilet (vue prise en direction du nord-est, depuis le sommet du bloc-klippe "E".

Les gypses qui soulignent la surface de charriage (ØD) sont masqués sous le talus d'éboulis et ne sont visibles que dans les fonds de ravines.
(les attitudes de plusieurs des étudiants, qui donnent l'échelle, témoignent de l'instabilité des éboulis frais !)

Il s'avère que, sous cette surface de chevauchement, l'autochtone relatif de la nappe est affecté de complications structurales dont il est normal de penser qu'elles sont, d'une façon ou d'une autre, dues à la mise en place de la nappe mais qui s'avèrent n'être pas toutes dans ce cas.

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Les ravins supérieurs du torrent de Rousset, à l'est des ruines de La Pare, vus du sud, depuis les pentes occidentales de la crête de Beilet.
ØnD = chevauchement de la nappe de Digne ; Øui = chevauchement de l'Unité intermédiaire.
Noter l'épaississement de la succession des molasses rouges lorsque l'on s'écarte, vers le sud, de la voûte de l'anticlinal de la Maurière :elle se fait par de multiples petites discordances internes, ce qui indique que le bombement de la voûte s'accroissait déjà pendant la sédimentation molassique.

Immédiatement sous le chevauchement de la nappe et le séparant du véritable autochtone on trouve en premier lieu une «unité intermédiaire». Épaisse d'une centaine de mètres, elle est formée par un chapelet de blocs lenticulaires de dimensions hectométriques, essentiellement constitués par du Jurassique supérieur. Ces blocs tectoniques sont tous disposés en succession stratigraphique renversée, avec des conglomérats de la Molasse Rouge collés à leur face inférieure : il s'agit donc de fragments dissociés (blocs-klippes*) d'une série renversée. Ils s'avèrent avoir été débités par des failles extensives, peu inclinées, qui se connectent à angle aigu sous la surface de chevauchement et qui représentent à l'évidence de failles de Riedel* créées par entraînement lors du charriage.
Vers le nord cette
lame devient progressivement de moins en moins disloquée, puis se suit par la Colle du Château, jusque dans les pentes de Saint-Clément, où l'on voit sans ambiguité qu'elle se raccorde à la succession liasique des Barres de Proussier, c'est-à-dire à l'«unité de Chine». Elle en représente donc l'extrémité distale, étirée sous la nappe par l'avancée de cette dernière.


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Coupe du versant sud-ouest de la crête de Blayeul, entre la Colle du Chateau et les ruines d'Esclangon.
Un certain nombre de détails structuraux significatifs sont dessinés agrandis dans la moitié inférieure de la figure. Ils sont désignés sur la coupe d'ensemble par des lettres majuscules cerclées :
A et C montrent des plis d'entraînement affectant la série renversée de l'unité intermédiaire ; B, C et E montrent l'étirement discontinu (par tronçonnement) de cette unité ; B et D montrent des plis post-oligocènes antérieurs au renversement de cette unité (seul l'affleurement B a été représenté); E montre un pli d'entraînement dans la série autochtone à l'endroit (il admet également comme plan-axiale la schistosité S2).
désigne la surface de chevauchement de l'Unité intermédiaire (U.I.) et Ø celle de la nappe de Digne.
S2 désigne la schistosité associée au cisaillement déterminé par le charriage et fR les failles de Riedel induites, dans l'Unité intermédiaire et dans le sommet de l'autochtone proprement dit.
pour des développements complémentaires, voir la publication n° 156


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Le versant nord-ouest de la crête de Beilet
vu du nord-ouest, depuis La Pare.
Coupe naturelle de la base de la nappe de Digne et du groupe d'affleurements de l'unité intermédiaire, reposant sur la Molasse Rouge autochtone ("E" sur la coupe d'ensemble) : les écaillages qui l'affectent ne sont pas visibles d'ici et les crochons d'entraînement se distinguent sur le détail central agrandi ci-après.
ØUi = surface de chevauchement de l'Unité intermédiaire ; ØD = surface de chevauchement de la nappe de Digne.

Sous l'unité intermédiaire la Molasse Rouge autochtone est, quant à elle affectée de deux sortes de dislocations :
- Immédiatement sous les blocs-klippes on observe des plis synclinaux de taille décamétrique et d'axe N120, déversés vers le sud : ce sont évidemment des crochons* (plis d'entraînement) du charriage.

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Les blocs-klippes du versant nord-ouest de la crête de Beilet : vue plus détaillée des affleurements "E" du schéma, prise du nord-ouest, depuis La Pare.
ØUi = surface de chevauchement de l'Unité intermédiaire ; ØD = surface de chevauchement de la nappe de Digne.
s0 = surfaces de stratification ; f.R (tirets jaunes) = failles de Riedel, par le jeu desquelles l'unité intermédiaire est étirée par découpage en tronçons
Le cliché est pris selon une direction qui s'écarte assez peu de celle de l'axe des crochons induits dans les molasses rouges autochtones par l'avancée de l'Unité Intermédiaire (cet axe est voisin de N120).

- Plus bas dans la masse de la Molasse Rouge, apparaisent, à plusieurs niveaux, des cassures chevauchantes, à vergence ouest à sud-ouest. Ce sont elles qui font que, sur la crête de Beilet, des molasses marneuses grises de l'Aquitanien sont pincées dans la Molasse Rouge (voir la page "Aiguebelle"). Vers le
Au sud de la crête de Beilet l'un de ces chevauchements voit son rejet s'accroître de façon assez importante : il a été dénommé l'«écaille d'Aiguebelle» car il finit par suivre la rive de ce ravin. C'est la Molasse Rouge, disposée à l'endroit, de cette unité tectonique secondaire qui, à Esclangon mairie, vient recouvrir en chevauchement le Miocène marin renversé du flanc est du synclinal d'Esclangon : il apparaît, au vu de ce fait, ce dernier pli représent finalement un crochon créé, par un effet d'entraînement, sous ce chevauchement d'Aiguebelle.

Contrairement à ce que l'on attendrait a-priori, en raison de sa situation, l'écaille d'Aiguebelle n'est pas une structure d'entraînement due au charriage de Digne. Il y a plusieurs arguments en ce sens :
1/ elle a fonctionné avant (ou pendant) le dépôt de la formation de Valensole (donc bien avant la mise en place de la nappe de Digne). En effet l'on voit, à Esclangon (sur les deux rives du Bès) que sa partie la plus distale se disloque en olistolites au sein de cette formation ;
2/ sa surface de chevauchement s'"enracine" sur des glissement couches sur couches au sein de la molasse rouge autochtone, au lieu de se connecter à celle du chevauchement de la nappe (comme le font les failles de Riedel qui affectent l'Unité Intermédiaire) ;
3/ enfin sa direction de mouvement n'est pas NNE-SSW, mais presque E-W car son crochon de chevauchement, le synclinal d'Esclangon, a un axe presque N-S. Elle est, par contre, très vraisemblablement en rapport avec les plis, de même vergence et d'orientation axiale similaire que l'on observe, au nord du Collet d'esclangon, dans le ravin du Vèze.


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Coupe oblique à la vallée du Bès, à l'est de la Clue du Pérouré


Carte géologique simplifiée des environs de Barles
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
catalogue des autres cartes de la section Gap-Digne


voir aussi la carte structurale interprétative
pour des développements complémentaires, voir la publication n° 156

La demi-fenêtre de Barles : aperçu d'ensemble
Le cadre structural des chaînons de Digne
L'histoire tectonique des chaînons de Digne
cartes géologiques à 1/50.000° (*) à consulter : feuille La Javie

Clue de Barles

Barri - colle du Château.

Crête de Blayeul
Pérouré

LOCALITÉS VOISINES
col du Labouret-Prads

Serre d'Esclangon

ravin d'Aiguebelle

La Javie
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