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Stratigraphie du Tertiaire (Nummulitique) |
1/ Dans la zone dauphinoise le Nummulitique n'est guère présent que localement (essentiellement selon une bande qui court de Montpascal à l'Échaillon) : il y est constitué par des calcaires plaquetés, assez épais, parfois difficiles à distinguer des calcaires liasiques (mais qui contiennent des microfaunes tout-à-fait différentes et, par places, des petites nummulites).
2/ Dans la zone ultradauphinoise le Nummulitique est, par contre, très largement représenté ; en outre il y est très épais à la faveur du fait qu'il comporte une épaisse succession à caractère de flysch*, alternant bancs de grès et lits argileux, dite flysch des Aiguilles d'Arves.
Cette succession repose en discordance sur des
termes variés, dans l'ensemble de plus en plus âgés
du sud vers le nord, surtout au nord de l'Arc. Cela veut dire
que la transgression de la mer nummulitique s'est faite sur des
reliefs érodés qui étaient particulièrement
saillants sur l'actuelle transversale entre Maurienne et Tarentaise.
Comme plus au sud à la latitude du massif du Pelvoux la base de la succession comporte des inclusions d'olistolites, dont
la nature est, comme il se doit, très liée à
celle du soubassement local de la transgression. Ici il s'agit majoritairement de grands panneaux de matériel permien qui constituent une semelle presque continue sous le Nummulitique, en rive droite de l'Arc au nord de Saint-Jean de Maurienne.
La succession comporte les termes suivants, de bas en haut :
1- Des conglomérats (Ncg) très épais (ce sont eux qui constituent les sommets des Aiguilles d'Arves et de La Saussaz)
ou très minces, voire absents, selon les endroits ;
2- un flysch à prédominance de bancs calcaires (Nc),
surtout individualisable au sud de l'Arc ;
3- un flysch très marneux (Nm) ;
4- un flysch typique, à prédominance de bancs de
grès (NFlg) , au sein duquel se rencontrent des
passées de flysch à prédominance de schistes
(NFlm).
5- une probable formation olistolitique, anciennement considérée comme un empilment de lames tectoniques sous le nom d'"écailles subbriançonnaises externes"
image sensible au survol et au clic
Les abrupts occidentaux des Aiguilles d'Arves vus du
nord-ouest depuis les pentes septentrionales de la Basse du Gerbier (cliché original aimablement communiqué par Flore Gidon).
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Le versant ouest de la crête de Casse Massion vu du sud, depuis les pentes montant du col d'Albanne à
la Pointe d'Émy.
La succession de strates du Nummulitique est clairement
visible dans cette partie abrupte du crêt qu'il détermine,
entre bassins de l'Arvan (à gauche) et de la Valloirette
(à droite).
D = surface de discordance de la transgression nummulitique.
Affleurements de flysch des Aiguilles d'Arves (faciès à prédominance argileuse)
au sommet du Pic Blanc du Galibier
image sensible au survol et au clic
un aspect des niveaux marneux du flysch nummulitique à la Tête d'Albiez (partie septentrionale du chaînon des Aiguilles d'Arves).
Les très petits bancs de grès fin permettent de repérer
la stratification (s0), qui est complètement masquée
par la schistosité (s1) dans les épais ,niveaux
argilitiques.
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Le versant oriental du chaînon des Aiguilles d'Arves,
vu du sud-est, depuis le Pic Blanc du Galibier
(ce cliché montre un aspect très représentatif du flysch gréseux ordinaire du Nummulitique de la zone ultradauphinoise).
Le litage (s0) des conglomérats des Aiguilles d'Arves est incliné comme les lits du flysch de la crête de la Pointe des Lauzettes, sous lesquels ils s'enfoncent en arrière-plan, derrière cette crête.
Dans cette crête on a ébauché le décryptage des plis multiples, presque isoclinaux*, que dessinent les bancs gréseux du flysch (les tirets courts espacés correspondent à des raccords hypothétiques).
Le sommet de la succession nummulitique ultradauphinoise est constitué par un flysch schisto-argileux dont la partie basse comporte des
petits bancs calcaires contenant des petites nummulites du Priabonien.
Ce flysch passe transitionnellement vers le haut (et vers l'est) à un ensemble très
disparate que l'on avait initialement considéré comme
un empilement d'écailles tectoniques, dites "écailles
subbriançonnaises externes" : ces lames de terrains s'enfoncent en effet vers l'est sous les cargneules qui jalonnent la base des unités subbriançonnaises proprement dites). Outre
de grands panneaux de calcschistes du Crétacé inférieur
et/ou supérieur, cette formation contient des amas lenticulaires de
brèches à éléments variés (surtout
des calcaires liasiques et des dolomies triasiques) qui ont livré
des grandes nummulites lutétiennes.
On tend maintenant à
voir dans tout cet ensemble sommital une formation olistolitique*, c'est-à-dire un amas sédimentaire d'âge nummulitique, qui
a été alimenté par le glissement de lambeaux
de terrain détachés du front des nappes internes,
lors de l'avancée de ces dernières. Son dépôt constituerait donc l'étape du comblement final pour le sillon marin, résidu de la mer alpine, qui subsistait encore à cette époque dans la zone ultradauphinoise.
3/ Dans la zone subbriançonnaise le Nummulitique n'affleure nulle part, ayant sans doute été enlevé partout par l'érosion (à moins qu'il ne s'y soit pas déposé ?) ; les seuls affleurements qu'on lui attribuait sont ceux du Niélard dont l'appartenance à cette zone n'est plus retenue ...
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