Saint-Jean-de-Maurienne |
Saint-Jean-de-Maurienne, qui est l'agglomération principale de la vallée de l'Arc, se situe au confluent de cette rivière avec son affluent de rive gauche, l'Arvan ; ce dernier torrent draine un vaste bassin versant fermé au sud par les massifs des Grandes Rousses et des Aiguilles d'Arves.
L'agglomération ancienne était bâtie au débouché aval des gorges de l'Arvan sur des pentes douces qui sont celles d'un vaste cône de déjections. Mais, contrairement à ce que l'on attendrait, ce cône n'a pas été édifié par l'Arvan : il résulte de la coalescence des apports de ses affluents de rive gauche, qui descendent des pentes sud-orientales du massif du Grand Châtelard (Saint-Pancrace, Notre-Dame, Les Rossières, Le Cruet). La prééminence de ces apports alluviaux sur ceux de l'Arvan résulte de ce que ces pentes sont parcourues de ravines qui affouillent activement et efficacement les terrains tendres (schistes argileux et calcschistes) du Jurassique moyen de la zone dauphinoise.
Le fond de la vallée de l'Arvan est ainsi barré du côté aval par ces cônes qui lui imposent, pour rejoindre le lit de l'Arc de les contourner par le sud-est. Ce barrage naturel a eu pour effet que, en amont, le lit de la rivière s'est colmaté d'alluvions fluviatiles inclinées en pente douce qui remontent son cours sur plus de 4 kilomètres. Elles forment, jusque peu au sud de Gévoudaz (cote 850), un couloir à fond plat entre deux rives escarpées, qui sont celles de son ancienne gorge, colmatée en aval de ce point mais toujours en activité plus en amont.
De Saint-Jean de Maurienne jusqu'à Gévoudaz le lit de la rivière est ouvert dans une puissante masse de gypses (exploitée aux carrières de Rossières) qui représentent l'essentiel de la semelle triasique de la succession des couches de la zone ultradauphinoise. Ils forment une épaisse lame orientée N-S et dotée d'un pendage régulier vers l'est, qui s'appuie en chevauchement, dans les pentes de rive gauche, sur les schistes argileux de la zone dauphinoise. La vallée ne suit pas le tracé de la surface de chevauchement, qui passe à flanc de ces pentes, au niveau de Fontcouverte. Son inclinaison vers l'est, plus forte que la pente du versant l'amène à passer en profondeur sous le lit de la rivière, qui n'a pas encore réussi à la mettre à nu ...
La route D.926, qui court à flanc de pente sur le flanc ouest de cette vallée, traverse aussi, en contrebas et au sud de Fontcouverte de très larges affleurements de ces gypses triasiques. Cela ne pose d'ailleurs pas de problème notable de stabilité de la chaussée, en dépit du caractère en général peu résistant de ce matériau vis à vis des attaques mécaniques. |
image sensible au survol et au clic |
Les abrupts qui dominent les gorges de l'Arvan du côté est entaillent donc l'épaisse succession
des calcaires liasiques de la zone ultradauphinoise, qui culmine sur le plateau
des Albiez (du fait de leur pendage général vers l'est ces couches s'élèvent encore plus haut en rive gauche, jusqu'au Mont Charvin). Il s'avère que
cette succession est redoublée avec intercalation d'une
bande étroite de schistes toarciens. Cette dernière
court à flanc de pente du sud vers le nord, jusque dans
les abrupts dominant Saint-Jean
de Maurienne, dans les falaises de Roche Noire, au nord de
la Forêt du Mont l'Évèque (voir le cliché plus haut dans cette page).
La naissance de ce redoublement, au sein des couches triasiques, est visible à la hauteur de Gévoudaz, dans l'entaille du ravin latéral de Tré Crêt, où une lame de gypse souligne la base de la succession
chevauchante.
image sensible au survol et au clic |
En amont de Gévoudaz le cours de l'Arvan s'encaisse en gorges de plus en plus étroites, au pied oriental du Mont-Charvin. Cela vient de ce que son lit pénètre là moins profondément dans la succession du soubassement de la zone ultradauphinoise et s'y inscrit dans les couches du Lias calcaire, bien plus résistantes. En dépit des importants changement d'azimuts que les plis imposent à ces couches (voir la page Mont-Charvin) son tracé, bien que très sinueux, y conserve, jusqu'à Entraigues, une orientation moyenne à peu près N-S.
Ce fait semble indiquer que ce tracé à une origine "épigénique" (c'est-à-dire déterminé antérieurement à l'encaissement dans ces niveaux durs). En effet il suit simplement l'azimut de la combe des schistes du plateau des Albiez, ouverte dans les niveaux plus élevés de la succession où, en raison de leur nature monotone et argileuse, la présence (en outre atténuée) de ces plis ne peut plus avoir une action directrice sur le relief : ce dernier y est gouverné par la seule orientation N-S du crêt des couches nummulitiques du chaînon des Aiguilles d'Arves qui limite cette combe du côté oriental. |
|
|
|
Ouillon |
|
|
|
|
|
|
|
|