Brévent, Aiguillette des Houches, gorge de l'Arve |
La vallée de Chamonix est séparée de celle de la Diosaz par le chaînon du Brévent, prolongement méridional de la chaîne des Aiguilles Rouges au sud-ouest du groupe de sommets qui culminent à l'Aiguille du Belvédère. La crête de ce chaînon est essentiellement le rebord oriental d'un glacis fortement incliné qui descend assez régulièrement vers la vallée de la Diosaz mais qui tombe par contre brutalement sur la vallée de l'Arve entre Chamonix et Les Houches. D'abord presque N-S, elle s'incurve vers l'ouest, au sud du col de Bel Lachat, pour courir presque horizontalement d'est en ouest depuis l'Aiguillette du Brévent jusqu'à l'Aiguillette des Houches.
L'extrémité sud-occidentale du massif des Aiguilles Rouges vue du SW depuis le sommet du Mont Joly. La vallée de l'Arve se coude à 90° pour franchir l'extrémité méridionale du massif en prenant la direction de la bande de terrains (principalement houillers) qui séparent les gneiss du Brévent et des Aiguillettes de ceux de Saint-Gervais (voir la page "Prarion"). |
Au sud du Brévent toute la lourde échine des Aiguillettes du Brévent et des Houches est formée de gneiss plaquetés plus ou moins migmatisés et de micaschistes ; ces derniers sont recouverts dans les pentes inférieures (au niveau du Plan de la Cry) par des grès et pélites du Houiller qui occupent là un fossé sédimentaire à peu près N-S qui détermine la vallon du Coupeau et se poursuit vers le nord jusqu'au débouché des gorges de la Diosaz.
Ces couches reposent plus à l'ouest sur les chlorito-schistes (attribués au carbonifère inférieur) de la gorge de l'Arve : elles masquent donc la surface de contact, anté-houillère, entre micaschistes et chlorito-schistes. Ce contact est cependant visible plus au nord, dans les gorges de la Diosaz, où il se montre vertical. La coïncidence de localisation entre cette limite dans les terrains anté-houillers et le fossé houiller du Coupeau porte à se demander si ce contact entre micaschistes et chlorito-schistes ne correspond pas à une faille qui aurait été active lors du dépôt des sédiments houillers, et aurait déterminé là un fossé d'effondrement. |
Le relief du chaînon du Brévent et des Aiguillettes se révèle totalement indépendant de sa structure, comme en atteste le fait que les bandes de schistes cristallins de différentes natures y traversent obliquement crêtes et vallons sans en déterminer aucun. Ce glacis incliné vers le NW est clairement le résultat d'une érosion glaciaire due à la présence, vers la fin de la glaciation de Würm, d'une calotte glaciaire, inclinée vers l'ouest, qui devait surplomber le fleuve de glace occupant la vallée de Chamonix ...
Au nord du Brévent le glacis des pentes descendant vers la Diosaz passe à un relief de courtes vallées en U, séparées par des arêtes rocheuses orientées presque E-W, qui ont dû être occupées par des glaciers de cirque lors de la fin du retrait wurmien. ...
Le site du Lac Cornu en est un excellent exemple, le lac occupant une cuvette de surcreusement glaciaire affectant un fond d'auge qui avait été creusé par un ancien glacier de cirque qui descendait au flanc ouest de l'Aiguille Pourrie. Le verrou qui retient le lac est armé par une bande d'amphibolites, incluse verticalement dans les gneiss migmatisés, qui affleure notamment en formant l'échine, orientée N-S, qui borde à l'ouest le diverticule septentrional du lac.
Les roches moutonnées situées plus en amont se montrent traversées, transversalement au vallon, par deux lignes parallèles d'escarpement, de hauteur métrique, ressemblant donc chacune à un muret, qui sont visiblement des miroirs de faille (cette cassure est bien figurée sur la carte géologique au 1/50.000°, mais ses particularités n'étaient pas indiquées : elles m'ont été signalées par Mr M. Petetin). |
La surface du miroir de ces failles est très fraîche et la hauteur selon laquelle elle est dénudée varie assez peu sur toute leur longueur, ce qui témoigne d'une très faible attaque de l'érosion ; leur lèvre abaissée, située du côté amont, bute contre le miroir en déterminant un sillon : celui-ci ne résulte pas d'un dégagement par l'érosion d'un matériau qui aurait été plus "tendre", mais de ce que la surface topographique y a été abaissée. Ces deux caractères indiquent que ces cassures ont décalé la surface topographique quaternaire (préalablement rabotée par le glacier qui a occupé le vallon). Il s'agit donc de failles quaternaires (d'âge post-glaciaire) bien caractérisées. |
|
|
|
(Platé) | LOCALITÉS VOISINES | Chamonix |
|
|
|
|
|
|