Aiguille du Belvédère, montagne de La Flégère |
La partie la plus élevée du massif des Aiguille Rouges, où subsistent de petits glaciers du côté nord-ouest de la crête, s'étend vers le nord depuis l'Aiguille de la Glière jusqu'à l'Aiguille de Mesure, qui domine assez brutalement l'entaille N-S du col des Montets. Cette crête domine un versant qui prend à mi-hauteur une déclivité moyenne relativement modérée. Il porte les traces nettes du travail des glaciers qui descendaient de la crête (bosses de roches moutonnées et lacs de surcreusement). Il est séparé du fond de la vallée de Chamonix par une ligne d'épaulements, située aux abords de la cote 2000, sous laquelle la pente plonge de nouveau plus brutalement en se garnissant d'une forêt de conifères : on entre là dans le domaine qui était occupé, lors du maximum de la glaciation wurmienne, par le fleuve de glace qui occupait alors toute la vallée de Chamonix.
Le versant oriental des crêtes septentrionales du massif des Aiguilles Rouges, vu depuis les abords du Montenvers f.R = faille de La Remua (limitant brutalement du côté est les affleurements du granite de Vallorcine) ; les affleurements de houiller des basses pentes (dominant Argentière et le Grassonet) se rattachent au socle hercynien des Aiguilles Rouges et polongent ceux des Posettes (page "Le Tour"). La paléo-faille de Chamonix, qui limite ce bloc du côté oriental, n'est pas visible sur ce cliché car elle suit franchement ici le fond de la vallée (où elle est d'ailleurs cachée sous les alluvions). |
L'Aiguille du Belvédère (2965 m), qui est le point culminant des Aiguille Rouges, ne se détache pas de façon flagrante de cette arête, ni de loin ni de près, car elle se situe un peu en retrait au fond du vallon du Lac Blanc. Sa prééminence est plus évidente du côté ouest.
Cette montagne se singularise par le fait que sa crête sommitale est constituée par un chapeau, miraculeusement respecté par l'érosion, de couches de la base de la succession sédimentaire qui reposent, en contact stratigraphique normal, sur le socle cristallin. Cette typique butte-témoin* comporte un peu de quartzites et de dolomies triasiques, directement surmontées par des calcaires argileux qui semblent attribuables au Jurassique moyen : c'est là une série très incomplète, qui signe le fait que l'on était là sur la crête d'un bloc basculé au Jurassique.
Toutefois à une date récente certains auteurs (Mercier A. et al, 2023) disent pouvoir distinguer, au sein de ces couches, deux surfaces de chevauchement, qui correspondraient donc à des tranches charriées d'épaisseur décamétrique (c'est-à-dire pelliculaires). |
Sa présence permet de se rendre compte que la surface sommitale du bloc cristallin des Aiguilles Rouges, ici presque horizontale, n'a pas excédé l'altitude de 3000 mètres et qu'elle correspond sensiblement à une surface enveloppe tangente aux différents sommets du massif.
La crête des Aiguilles Rouges au sud-est de l'Aiguille du Belvédère : Combe de la Balme et groupe des aiguilles du Pouce, vus des Frètes de Villy |
Le refuge du Lac Blanc (Aiguilles Rouges), par Jean-Michel Bertrand, Jean Boissonas et Bernard Poty (fascicule téléchargeable) |
carte géologique au 1/50.000° à consulter : feuille Chamonix
Carte géologique simplifiée
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
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