Les Rouies, Pics du Vaccivier |
Le grand sommet des Rouies (3589 m), est très central par rapport au reste du massif mais assez reculé pour être rarement bien visible. sauf du fond du Valgaudemar.
Le pic ouest du Vaccivier et le sommet des Rouies vus du nord par dessus la crête du fond du cirque des Étages, depuis le Soreiller |
C'est le point de réunion de trois lignes de crêtes majeures, qui séparent les vallons de la Lavey, du Gioberney et du Chardon (affluent de rive gauche du haut Vénéon). C'est en direction de ce dernier que s'écoulent principalement les glaces qui couvrent largement le versant nord-est du sommet, en constituant le glacier des Rouies.
Le sommet lui-même et la majeure partie de son versant oriental sont formés de gneiss du type Lavey assez fortement migmatisés*.
Le versant nord-oriental des Rouies, vu de l'est depuis le col de La Temple. Pour l'essentiel le glacier du Chardon est masqué derrière la Tête du Chéret. f.cL = faille E-W du col de la Lavey (prolongement occidental de la faille de Coste Rouge des Pics d'Ailefroide). |
Le glacier des Rouies est maintenant suspendu au dessus du glacier du Chardon, qui est encaissé en fond de vallée. Sa langue se poursuit vers l'est sur 3 kilomètres bien qu'elle ne soit pourtant guère alimentée que par les chutes de séracs provenant du premier.
Le ressaut qui sépare ces deux glaciers est armé par une bande N-S de gneiss
amphiboliques qui se poursuit au sud du col des Rouies dans les hautes pentes du cirque du Gioberney, où elle s'étrangle vers le bas (elle représente donc vraisemblablement le cœur d'un synclinal).
Il y a quelques dizaines d'années la glace débordait latéralement, vers le sud (versant Gioberney), depuis le col des Rouies en direction du cirque du Lauzon, par une langue glaciaire qui est maintenant réduite à deux couloirs de glace.
A l'est du col des Rouies l'arête des Pics du Vaccivier est de nouveau intégralement formée par des gneiss de la Lavey. Elle se raccorde à angle droit, aux Pics du Says, à l'arête nord du Mont Gioberney qui correspond à une nouvelle bande de gneiss amphiboliques orientée N-S.
Le versant sud-orientale des Rouies, vu du sommet du Gioberney (en premier plan : l'arête nord de ce sommet et le col du Says) : par dessus les crêtes du Vaccivier on voit en arrière-plan l'Étret et le Pic du vallon des Étages. |
Le versant ouest des Rouies est formé par une ligne d'abrupts qui surplombent la partie amont du vallon de la Lavey. Ces abrupts suivent à peu de chose près le tracé de la grande faille orientale des Fétoules qui surhausse les gneiss Lavey de son compartiment oriental de plusieurs centaines de mètres, de sorte que ces gneiss dominent là les amphibolites du cirque et de la Pointe de la Muande, prolongement de celles de l'Olan, qui en constituent normalement la couverture. Cette cassure majeure, d'azimut N-S, se poursuit d'autre part vers le sud par la faille du Pic Gazonné du massif de Morges, où elle affecte les terrains sédimentaires et est en outre jalonnée de quelques affleurements de Trias : C'est la preuve que cet accident a fonctionné lors des déformations "alpines" (c'est-à-dire post-hercyniennes).
La fonte des glaciers qui ceinturent le pied des abrupts occidentaux des Rouies a dégagé, dans les années 1950, le bedrock* de l'ombilic* de surcreusement du glacier de La Lavey, que remplit maintenant le Lac des Rouies.
Le lac et la crête des Rouies, vus du nord depuis la rive nord du lac f.F = faille orientale des Fétoules |
Ce lac des Rouies est creusé dans les amphibolites, qui forment une bande N-S entre les deux failles du faaisceau des Fétoules. Le surcreusement qui affecte ici ces roches est un peu paradoxal car c'est la même bande d'amphibolites qui forme au contraire tout l'alignement des sommets de la crête, de l'Étret jusqu'aux Fétoules, plus au nord.
cartes géologiques à 1/50.000° (*)à consulter : feuille Saint-Christophe-en-Oisans
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l'Olan |
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