Guillestre |
Guillestre se situe en rive gauche de la Durance, au niveau où cette rivière infléchit son cours vers l'ouest en quittant le Briançonnais méridional pour pénétrer dans l'Embrunais, tout en recevant un affluent majeur, d'origine orientale, le Guil, qui fait la frontière entre les chaînons du Briançonnais et ceux de la Haute Ubaye (ici représentés par le massif d'Escreins).
même fenêtre < image plus grande, muette > nouvelle fenêtre Coupe de la rive droite de la Durance et du Guil de part et d'autre de leur confluent (par Cl. Kerckhove, 2002) La vallée de la Durance se coude à Montdauphin pour y prendre un tracé perpendiculaire à la coupe, en suivant alors l'axe d'un synclinal de nappes. Mais le flanc ouest de ce pli est surélevé par une grande fracture (en réalité un faisceau de failles), dite "faille de la Durance". f.BR = "front briançonnais" ; n.RC = nappe de Roche Charnière ; n.Cp = nappe de Champcella ; ØE = chevauchement basal des nappe de flysch de l'Embrunais ; ØpC = chevauchement de la digitation du Pic Crévoux. Nfg = flysch éocéne gréseux ; NOl = flysch éocéne olistolitique (formation de Saint-Clément) |
L'agglomération de Guillestre est située au débouché des gorges de trois cours d'eau issus des chaînons briançonnais, celles du Guil, du Rif Bel et du Chagne. Elle est établie, comme le fort de Mont-Dauphin, sur une terrasse alluviale qu'entaille le Guil. Ces alluvions, consolidées en poudingue, ont été déposées par le Guil à une époque intermédiaire entre les deux dernières glaciations quaternaires, alors que ce cours d'eau n'avait pas entaillé sa vallée aussi profondément que de nos jours. Elles ont été recouvertes par des dépôts glaciaires de la glaciation la plus récente, qui tapissent largement les pentes dominant la ville du côté méridional et occidental (y compris dans le secteur de Risoul).
Guillestre se situe sur la partie méridionale de cette terrasse, qui est disséquée aussi, mais de façon moins spectaculaire, par le torrent du Chagne. Du côté amont, le plan incliné de la terrasse vient buter contre les affleurements rocheux qu'entaillent les gorges du Guil. Ils pendent fortement vers le sud-ouest et disparaissent souvent les placages d'alluvions glaciaires. Les marbrières y exploitent le calcaire rouge noduleux (faciès* "griotte") du Malm inférieur de la nappe de Peyre Haute, qui constitue la première barrière rocheuse qu'a à franchir la vallée du Guil en amont de Guillestre.
Dans les bas quartiers de l'agglomération les rives du Chagne laissent apparaître, sous les alluvions glaciaires, les schistes noirs de l'Unité de Serenne, qui reposent sur le dos de la nappe de Peyre Haute, au coeur du synclinal de nappes qu'emprunte la vallée de la Durance (cf coupe ci-après).
Coupe schématique d'ensemble des gorges du Guil Les couleurs individualisent les différentes nappes superposées puis reployées ensemble. Des notations en abrégé correspondent aux différents niveaux stratigraphiques La portion de la vallée de la Durance qui se trouve en amont de Montdauphin correspond à un synclinal de nappes, mais sa bordure occidentale est en outre accidentée par une grande fracture (en réalité un faisceau de failles), dite "faille de la Durance". Elle est injectée de gypses triasiques (ce qui est à l'origine de la source minérale de Plan de Phazy) et a une activité sismique actuelle. |
Les pentes méridionales de Guillestre sont entaillées par deux torrents, l'un et l'autre à cours grossièrement S-N, qui confluents vers le nord aux portes mêmes de la ville :
- Le cours du torrent le plus oriental, celui du Rif Bel, s'engage assez vite vers l'amont (au hameau éponyme) dans les couches de la nappe de Peyre Haute, qu'il traverse pour atteindre l'unité inférieure du Guil : il a entaillé là une profonde gorge dans les couches calcaires massives dites "brèches de la Magdeleine" qui se développent là à la base des marbres en plaquettes du crétacé supérieur, qui débouche, en amont, dans le val d'Escreins (voir la page consacrée à ce vallon).
- le torrent le plus occidental, celui du Chagne, coule pratiquement à la limite des affleurements de schistes noirs de l'unité de Serennes et des couches calcaires de la nappe de Peyre Haute (qui est recouverte par la précédente mais selon un contact de charriage fortement penté vers l'ouest. Vers le sud le torrent entaille cette dernière unité dans les pentes des Estinettes situées à l'est de la station de "Risoul".
aperçu
d'ensemble sur le massif
d'Escreins
vues générales
sur la zone
briançonnaise méridionale
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Guillestre et Embrun.
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(Réotier) |
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