vallons et crêtes du massif d'Ambin
Haute Maurienne : affluents de rive gauche de l'Arc au sud-est de Bramans

Au sud-ouest du Mont Cenis la vallée de la Haute Maurienne communique aussi avec celle de la Dora Riparia, à travers le massif d'Ambin, par les vallons de Savine, d'Ambin et d'Étache (le premier des trois a même été soupçonné par certains d'avoir servi de passage aux armées d'Hannibal).
Mais, bien que les cols auxquels ils aboutissent soient plus élevés, ces trois vallons sont creusés plus profondément que la dépression du Mont Cenis, au point que l'apophyse sud-occidentale de celle-ci se termine au col du Petit Mont Cenis en surplombant fortement (d'environ 300 m) le confluent des vallons de Savine et d'Ambin.
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Le col du Petit Mont Cenis, devant l'entrée du vallon supérieur d'Ambin, vu du nord, depuis les pentes méridionales du col du Petit Mont Cenis.
En premier plan on voit la dalle sommitale des micaschistes quartzeux du sommet de la série de socle d'Ambin : elle s'enfonce là sous les cargneules de la nappe des gypses (en avant-plan), qui enveloppe ici directement la retombée septentrionale de la coupole d'Ambin.

Pour s'encaisser à ce point ces vallons ont percé les couches siliceuses permo-triasiques de l'enveloppe de la grosse coupole de socle cristallin (dont la voûte culmine aux abords de 3400 m) dans laquelle est sculpté le massif d'Ambin et ont ensuite largement entaillé ce socle. Les micaschistes qui le constituent sont pourtant beaucoup plus résistants à l'érosion que les couches de son enveloppe (gypses et schistes lustrés), qui affleurent à sa périphérie et que l'érosion a seulement affouillé au Mont Cenis.
Ce paradoxe s'explique en partie par le fait que tous ces vallons sont drainés par le cour inférieur du torrent d'Ambin, qui débouche dans la vallée de l'Arc à Bramans : leur creusement a donc été commandé par l'altitude effectivement plus basse (d'environ 200 m) de ce confluent qui leur a servi de niveau de base
. Il s'explique sans doute aussi par l'activité des importants glaciers de vallées qui ont contribué au creusement des ces vallons au cours du Quaternaire (leur profil transversal en U en témoigne clairement).

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La crête et le vallon d'Ambin, vus du nord, depuis le Signal du Mont-Cenis (cliché original obligeamment communiqué par M. Bernard Genre).
Noter le profil transversal "en U", avec épaulement au tiers inférieur des versants, du vallon d'Ambin.
Le symbole de pendage indique le plongement (vers l'observateur) de la surface du socle cristallin et correspond à ennoiement de l'extrémité nord de sa coupole (la crête du Mont d'Ambin se situe à sa voûte).
msg = micaschistes gris (partie inférieure du socle d'Ambin).

Dans les vallons de Savine et d'Ambin l'enveloppe sédimentaire de la coupole de socle a été presque complètement enlevée par l'érosion quaternaire ; elle n'y subsiste que sur les crêtes, et encore de façon discontinue. Par contre elle est bien conservée en rive gauche du vallon, plus occidental, d'Étache, entre le socle et la nappe des schistes lustrés qui forme toutes les crêtes de ce versant : on y observe que la retombée ouest de la coupole d'Ambin y dessine de façon assez spectaculaire un grand pli en genou, d'axe N-S et déversé vers l'ouest, l'anticlinal d'Étache. Ce pli s'avère relativement tardif, car il plisse également la surface de charriage des nappes de schistes lustrés.

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Le vallon d'Étache, vu du nord, d'enfilade, depuis le Mont Froid.
ØSL = surface de charriage de la nappe des schistes lustrés ; ØG = surface de chevauchement de la nappe des gypses ;
a.Et = anticlinal d'Étache ; s.Br = synclinal de Bramanette. Le pli que dessinent ces deux charnières, est vu ici selon son axe. Les quartzites qui affleurent en boutonnière dans les basses pentes de rive gauche du ruisseau d'Étache correspondent au cœur du synclinal de Bramanette.
msv = micaschistes verts quartzeux à niveaux conglomératiques, d'âge paléozoïque, du socle d'Ambin (anciennement attribués au Permien).
On a souligné en teinte rose la surface le contact stratigraphique des dépôts carbonatés sur les terrains sédimentaires siliceux de la succession briançonnaise.

Du côté aval de son cours l'entaille du torrent d'Ambin perce en effet le substratum de la nappe des gypses, qui s'avère formé par la couverture sédimentaire du massif cristallin d'Ambin. Celle-ci pend vers l'ouest, avec tout le flanc occidental de la coupole du massif d'Ambin et se montre affectée de replis en genou déversés vers l'ouest.

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Le vallon d'Étache vu d'amont, du sud, depuis le col d'Étache
ØSL = surface de charriage de la nappe des schistes lustrés ; ØG = surface de chevauchement de la nappe des gypses.

L'entaille du cours aval du vallon d'Étache (cliché ci-dessus) montre que la couverture carbonatée est bien développée sur le flanc ouest de ce pli (où elle montre un caractère "Briançonnais classique"), alors qu'elle manque plus au sud sur son flanc supérieur (aux approches de la voûte de la coupole). Cela est sans doute dû à ce qu'elle y a été rabotée par l'avancée des nappes ; c'est vraisemblablement aussi pour la même raison que la nappe des gypses s'y réduit à un coussinet de cargneules dans lesquelles s'intercalent des écailles de nature variée, probablement traînées par l'effet de ce rabotage.

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Le rebord méridional du massif du Signal du Mont Cenis vu du sud, dans l'enfilade du vallon d'Étache.
L'entaille presque W-E du vallon d'Ambin met au jour, sous la nappe des schistes lustrés, la retombée ouest et la voûte du bombement de socle cristallin du massif d'Ambin, avec sa couverture carbonatée triasico-jurassique qui repose sur les terrains siliceux du Trias inférieur- Permien supérieur.
Entre les deux s'intercale le coussin de la "nappe des gypses", dont les affleurements se poursuivent en continu entre la Pointe de Bellecombe et le Signal du Petit Mont Cenis, pour rejoindre ceux du lac du Mont Cenis. On note que sa surface de chevauchement (ØG) est affectée par les replis hectométriques (déversés vers l'ouest) que dessine la série de la couverture d'Ambin (ils sont vus ici en coupe pratiquement orthogonale à leur axe, ce qui donne une vue fidèle de leur forme)
a.Et = anticlinal d'Étache ; a.B = anticlinal de Bellecombe.

En raison de l'âge Trias supérieur des gypses on pourrait croire qu'ils représentent simplement la suite stratigraphique des calcaires et dolomies du Trias moyen qui garnissent le flanc ouest de la coupole anticlinale de ce massif. En réalité ces derniers terrains supportent eux-mêmes une succession réduite comportant du Jurassique et du Crétacé supérieur ; elle est conservée notamment sur le revers nord de la Pointe de Bellecombe, sous la surface basale des gypses et cargneules : cette dernière représente donc bien un chevauchement tectonique.

On note d'ailleurs que la couverture carbonatée de la Pointe de Bellecombe est affectée de petits failles inverses qui témoignent d'un cisaillement qui tendait à la décoller de sa semelle siliceuse. La présence de ces accidents indique qu'elle a été soumise à un effet d'entraînement vers l'ouest, ce qui est sans doute attribuable au passage de la nappe des schistes lustrés.

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Détails de la falaise sommitales des rochers de Bellecombe vus du sud, depuis le vallon d'Étache (situation repérable, à l'aplomb du sommet de la Pointe de Clairy, sur le cliché ci-dessus).
Ø = quatre failles compressives ("inverses"*) prenant naissance dans les schistes werféniens et imbriquant la base des calcaires et dolomies de l'Anisien basal. Les demi-flèches rouges indiquent le sens de cisaillement .


 

Le socle cristallin du Massif d'Ambin a fait l'objet d'études récentes très approfondies (J. Ganne et al., C.R. Geoscience 336 (2004).)

voir la coupe schématique de la marge sud de la Vanoise.
aperçu général sur la Vanoise

cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Lanslebourg

Carte géologique simplifiée des vallons d'Étache et d'Ambin

redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M. Gidon (1977), publication n° 074
(N.B. : la teinte brun clair, qui est normalement celle des "schistes versicolores permiens", correspond ici aux micaschistes paléozoïques supérieurs "msv")
plus au nord ;
plus à l'ouest < cartes voisines > plus à l'est
plus au sud
Autre découpage de la même carte, par coupures moins agrandies et couvrant des secteurs plus larges

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Termignon

Mont Cenis
Aussois

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