Vallon des Fours |
Le vallon des Fours prend sa source au pied du sommet de Méan Martin, où aboutit la ligne de partage des eaux entre Isère et Arc qui court vers le sud depuis le col de l'Iseran. Il est l'affluent le plus méridional de rive gauche du torrent de la Calabourdane. Pour alimenter ce dernier il se réunit, au hameau du Manchet, avec son voisin immédiatement plus occidental le Ruisseau du Pisset,. Orienté N-S, presque parallèlement à la crête entre Tarentaise et Maurienne, dans sa partie amont, il fait un coude au niveau du chalet pastoral des Fours pour y prendre une direction presque E-W jusqu'au Manchet.
Ce changement de direction correspond du point de vue structural au fait que, du côté amont, il tranche transversalement l'extrémité orientale de la bande de matériel briançonnais provenant de Val-d'Isère alors qu'en aval il suit la bordure nord-orientale de cette dernière, où elle chevauche les schistes lustrés des pentes occidentales du Solaise, appartenant à la nappe de Méan Martin.
Les unités à affinités briançonnaises qu'il traverse peuvent être considérées, par simple continuité, comme le prolongement de celles que l'Isère traverse aux environs de Val d'Isère et du Fornet. Mais ici elles s'intercalent entre deux masses de schistes lustrés rattachées l'une et l'autre à la nappe ligure de Méan Martin (la masse supérieure étant surmontée plus à l'ouest par celle de La Sana - Sassière (voir la page "Pissets"). Cette position est comparable à celle d'un anticlinal couché, ce pourquoi on les regroupait anciennement avec celle du Malpasset sous le nom de "faisceau du Prariond". Mais il apparaît qu'elle résulte plutôt de ce qu'elles ont été disloquées et imbriquées par le jeu d'un cisaillement horizontal en rétro-charriage.
Le Vallon des Fours vus du sud (d'amont), depuis le rebord oriental du plateau des Lacs des Lorès (laquet 2857) n.mM = nappe de Méan Martin ; u.Fs = unité des Fours (nappe de la Tsanteleina) ; "P" = micaschistes permiens ; u.Ca = unité briançonnaise de la Calabourdane. Les rochers d'avant plan sont des brèches à gros blocs de l'unité des Fours |
Les auteurs ayant étudié ce secteur y ont reconnu deux unités qui lui semblent propres. L'une et l'autre se distinguent des unités "de type Val-d'Isère" par l'absence de l'épais Trias moyen carbonaté, très typique de la zone briançonnaise, qui est banalement présent dans ces dernières.
L'unité de la Calabourdane, la plus basse de l'empilement, se singularise par son flysch noir, bien développé alors qu'il est pratiquement absent des autres unités du secteur. Il affleure notamment selon une bande qui s'étire au pied des escarpements de rive gauche du Torrent de la Calabourdane. Cette unité est en outre réputée montrer le repos presque direct de ces schistes noirs sur des micaschistes permiens qui affleurent le long du torrent en amont du Manchet.
L'unité des Fours, plus haute, est riche en mégabrèches crétacées et, à ce titre, elle est volontiers rattachée à la nappe de la Tsanteleina. Ces couches forment une bonne part des arêtes rocheuses limitant le vallon, à l'ouest et surtout à l'est, où elles arment notamment celle du Pelaou Blanc.
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En fait, au sud du vallon du Pisset on observe sur le terrain comme sur la carte du BRGM que ce flysch noir, caractéristique de l'unité de la Calabourdane, repose en outre sur les carbonates triasiques et jurassiques peu épais de la Tête et du vallon des Fours. De plus il le fait d'une façon qui rend plus plausible un contact stratigraphique que celui, tectonique, indiqué sur la carte. Par contre il n'est pas évident que ce flysch noir ait des rapports stratigraphiques avec les micaschistes permiens qui affleurent dans le vallon entre le Manchet et la cabane pastorale. Ces derniers sont, au contraire, plutôt en rapport avec les dolomies noriennes et avec les brèches néocrétacées du Pelaou Blanc. En effet dans les pentes en amont du Chalet Pastoral, les affleurements les plus septentrionaux de ces dernières se développent dans le prolongement de ceux de micaschistes du Manchet. En outre au sommet même du Pelaou Blanc ces brèches supportent un petit affleurement de ces micaschistes. Enfin la grosse bosse des quartzites de la Tête des Fours (voir le cliché en haut de page) doit logiquement être séparée des unités de Val-d'Isère (comme celle du Charvet ou celle de Bellevarde) car elle est pratiquement dépourvue de Trias moyen carbonaté. En définitive il faut la rattacher à l'unité de la Calabourdane car ses quartzites sont le cœur d'un anticlinal couché dont le flanc inverse se poursuit vers le nord en constituant le talus de pied des escarpements du Rocher du Charvet, c'est-à-dire l'unité de la Calabourdane à proprement parler. Ces remarques justifient certains désaccords entre les attributions structurales adoptées ici et celles de diverses autres publications. |
En définitive c'est l'unité de la Calabourdane qui forme la Tête des Fours (dans la face NE de laquelle se dessine un anticlinal à coeur de quartzites fortement déversé vers le sud : voir le cliché en haut de page). Dans le vallon des Fours cette unité est coiffée par l'unité des Fours et c'est à la faveur de l'éventration d'un anticlinal du vallon des Fours qu'elle réapparaît. Le cœur de quartzites triasiques de ce pli y est mis à nu par le ruisseau de Bézin ; il y est déversé vers l'est et son axe plonge faiblement vers le sud (vers l'amont).
Les montagnes de rive droite (orientale) du Vallon des Fours vues du sud, depuis le rebord du plateau des Lacs des Lorès. Au Pelaou Blanc la nappe de Méan Martin (n.MM) est recouverte apparemment en rétro-charriage* par l'unité des Fours (u.Fs), dont le matériel est reployé en un synclinal couché (sa constitution stratigraphique porte à le rapporter au même ensemble paléogéographique que la nappe de la Tsanteleina) ; "P" = micaschistes permiens (qui lui sont associés ?). |
Ce dispositif plissé a un pendage d'ensemble vers le nord-ouest de sorte que dans la partie médiane du vallon (en amont du refuge) les unités de schistes lustrés qui en coiffent le versant occidental affleurent dans les pentes des Lorès et en direction de la Sana, tandis que celles du côté oriental sont maintenant mises à nu en contrebas oriental de la crête du col et de la Pointe des Fours (sur le versant mauriennais de cette crête de partage des eaux).
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Liste des notations utilisées pour les schistes lustrés (entre crochets correspondances avec celles des cartes B.R.G.M): |
voir l'exposé sur la nomenclature des nappes de schistes lustrés ligures |
aperçu général sur la Vanoise
Carte géologique simplifiée des montagnes du haut vallon de la Calabourdane
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M. Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ;
plus à l'ouest < cartes voisines > plus à l'est
plus au sud-ouest ; plus au sud-est
Autre découpage de la même carte, par coupures moins agrandies et couvrant des secteurs plus larges
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La Sana |
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