Mont Coua, Mont du Vallon |
Dans son cours supérieur le Doron des Allues est alimenté par la langue septentrionale du glacier de Gébroulaz, dont les eaux s'écoulent vers le nord entre la crête du Mont du Vallon à l'ouest et les reliefs mal ordonnés du Mont Coua. Ces derniers, qui s'abaissent progressivement vers le nord depuis le col du Soufre se terminent par l'entaille transversale du vallon de Chanrouge (ils sont bordés à l'est par la crête des Corneillets).
Le Mont Coua, à l'est du vallon de Gébroulaz comporte une partie nord la moins élevée, le Mont Coua proprement dit, qui est constituée par des calcaires et dolomies du Trias moyen. Ces couches dessinent une voûte anticlinale assez ample, à axe plongeant vers le nord, que l'on peut appeler l'anticlinal du Mont Coua. Mais il semble, en fait, pas être autre que le prolongement septentrional du flanc supérieur de l'anticlinal des Eaux Noires (voir la page "Lac Blanc"), simplement rompu en oblique par la faille de Chanrouge.
Sa partie sud occidentale ou Grand Mont Coua est parcourue par un dédale de petits vallons qui s'insinuent entre des bosses rocheuses. Sur le versant occidental de la crête ils sont sculptés dans le matériel siliceux de la semelle de la Vanoise occidentale (conglomérats stéphano-permiens et/ou gneiss du Sapey) globalement disposé à l'endroit. Ce matériel, haché de failles dessine globalement aussi un anticlinal mais il est séparé du Trias calcaréo-dolomitique par une cassure qui coupe l'anticlinal du Mont Coua en oblique en direction du sud et qui s'avère correspondre la faille extensive de la Point des Fonds (voir la page "Lac Blanc").
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En définitive on observe donc, aux alentours du Mont Coua un dispositif tectonique édifié en deux temps : Un tel contexte porte à s'interroger sur la signification structurale de la bande de gypses du Roc du Soufre, qui semble constituer le cœur du synclinal de Polset : ce dernier ne pourrait-il pas représenter un paléo-graben écrasé ?... |
Cet ensemble se poursuit vraisemblablement vers le sud par celui qui constitue les abrupts orientaux de l'aiguille de Polset : la puissante lame de gypses et cargneules du Roc du Soufre y représentant vraisemblablement le cœur du synclinal de Polset, rompu par le chevauchement de Polset (ce dernier déterminant le col du Grand Infernet).
Les pentes dominant le Lac Blanc et le cirque supérieur du glacier de Gébroulaz (état en 1994), vus du nord depuis le col du Grand Infernet (voir la suite des affleurements vers la gauche à la page "lac Blanc"). f.G = faille de Gébroulaz ; s.P = synclinal de Polset ; ØP = chevauchement (renversé) de Polset. V = Permo-Werfénien ("Verrucano") ; hrP = grès et conglomérats permo-houillers ; gnSf = gneiss du Sapey à grain fin ; gnSo = gneiss du Sapey à faciès œillé. Les gypses de premier plan droit sont ceux qui forment le Roc du Soufre. Les gneiss à grain fin qui ceinturent à leur base les affleurements houillers de la Pointe de Polset sont interprétés comme des mylonites qui jalonneraient l'ancien chevauchement des gneiss du Sapey (maintenant renversé). Les affleurements de quartzites et de Verrucano de la langue orientale du glacier (au dessus du lac 2137) se raccordent sans doute synclinalement (les jeunes actuels en sauront plus dans quelques dizaines d'années, après la fonte de ce dernier). |
C'est en tous cas la présence de cette puissante bande de roches tendres qui a déterminé l'ouverture l'orientation S-N de cette partie sommitale du vallon des sources du Doron des Allues, maintenant envahie par les moraines du glacier de Gébroulaz : elle a guidé son affouillement par la langue terminale de ce glacier, comme l'indique la présence d'affleurements discontinus de cargneules et même de gypse qui en jalonnent la rive droite de ce vallon.
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Du côté sud-ouest du col du Soufre, cette bande gypseuse s'enfonce sous la crête de quartzites triasiques du rocher 2926, à l'est de laquelle s'engage la petit langue orientale (maintenant très réduite) qui descendait du glacier de Gébroulaz vers le Lac Blanc. Ces affleurements de quartzites représentent le flanc ouest du synclinal de Polset mais on perd au delà de cette langue glaciaire (voir la page "Lac Blanc").
Du côté nord il est assez vraisemblable que c'est le prolongement septentrional de cette barre de quartzites que l'on retrouve plus au nord, en rive gauche du vallon, aux abords du refuge du Saut (sous les gneiss du revers est du Mont du Borgne).
Cette organisation des affleurements indique l'existence, entre ces derniers, recouverts de quartzites et de gypses, et les gneiss du Mont Coua d'une cassure assez importante : il s'agit sans doute d'un chevauchement, maintenant renversé, qui faisait originellement avancer vers l'ouest les gneiss du Mont Coua sur ceux du revers est du Mont du Borgne (voir le premier cliché de la présente page, ainsi que la page "Eaux Noires"). Il s'agit là d'un dispositif très similaire à celui du chevauchement renversé de Chavière que l'on observe au sud-est du col du Soufre. Il ne semble pas en être le prolongement septentrional, mais il semble plutôt que ces deux accidents soient branchés l'un sur l'autre dans le versant est du col du Soufre ... |
Le Mont du Vallon est une lourde masse de schistes houillers qui prolonge vers le nord le Mont du Borgne (voir la page "Péclet"). Comme ce dernier il est bordé, au pied de son versant oriental, par les affleurements de Permien qui sont abaissés par la faille de Gébroulaz.
aperçu général sur la Vanoise
Carte géologique simplifiée des abords septentrionaux du Lac Blanc
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M. Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ;
plus à l'ouest < cartes voisines > plus à l'est
plus au sud
Autre découpage de la même carte, par coupures moins agrandies et couvrant des secteurs plus larges
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Vallée de Belleville |
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Mont Coua |
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