Saint-Julien en Bochaine |
Le village de Saint-Julien en Bochaine se situe dans un élargissement de la vallée du Buëch qui correspond au débouché des deux vals symétriques dégagés dans les marnes valanginiennes du cœur du synclinal de Saint-Julien. En rive gauche (vallon de Durbon) l'étendue des affleurements de ces marnes y est favorable à la récolte des petites ammonites (transformées en pyrite de fer), qu'elles contiennent en assez grande abondance.
La vallée du Grand Buëch entre Saint-Julien et La Faurie, vue de l'ouest, dans l'axe de l'anticlinal (a5) de La Rochette-Faucon. Comparer avec la vue de la dépression de La Faurie prise dans l'axe des plis post-sénoniens. On voit bien, sous cette perspective plongeante, l'enfoncement, vers l'est, des plis E-W anté-sénoniens, sous la dalle des calcaires sénoniens du synclinal de Lus. |
En amont comme en aval la vallée du Grand Buëch traverse une succession de plis E-W (de la famille des plis anté-Sénoniens), avec des anticlinaux le plus souvent éventrés jusqu'au Séquanien. Le plus spectaculaire est tranché par le cours du Grand Buëch environ 2 km en amont de Saint-Julien (au lieu-dit "les Roches Aiguës").
Ce pli, noté A3a sur la carte structurale du Bochaine, n'est en fait qu'un pli secondaire du flanc nord de l'anticlinal E-W, anté-sénonien, de l'Aupet (ce dernier est noté A3b). Son axe plonge vers l'est, de sorte que sa voûte est dégagée en un mont dérivé*, qui s'abaisse en rive gauche en s'éloignant de la vallée, tandis qu'en rive droite cette même voûte prend de l'altitude et montre son cœur (malheureusement garni d'éboulis). |
L'anticlinal des Roches Aiguës, en rive gauche du Buëch vu de l'ouest, selon la direction de son axe. On remarque : - que, comme partout dans ce secteur, la barre tithonique, formée de plusieurs bancs massifs alternés par des faisceaux de petits bancs (toutefois il ne s'intercale aucun joint marneux entre les bancs, à la différence de ce qui se passe dans la barre du Séquanien) ; - que ce pli manifeste une belle dysharmonie* de plissement, puisqu'il se dédouble à son coeur. Ceci est surtout dû à ce que les petits bancs ont tendance à adopter une longueur d'onde de plissement plus courte que les gros bancs. NB : les bancs massifs sont constitués de poudingues monogéniques bien cimentés (où les galets sont très difficiles à distinguer de la pâte qui les unit). |
Le vallon de Durbon (ruisseau de Bouriane), au débouché duquel
est construit le village de Saint-Julien, a un tracé un peu paradoxal car il traverse en biseau l'anticlinal de l'Aupet pour rejoindre, plus en amont, la combe
des marnes valanginiennes du flanc nord de ce pli (qui abrite la Chartreuse de Durbon). Ce tracé profite en réalité du fait que la voûte tithonique de cet anticlinal plonge suffisamment vers l'est pour que le torrent n'ait pas eu à l'entailler au début du creusement de son lit et ne l'ait qu'effleuré en s'encaissant ensuite.
Ce plongement correspond à ce
que l'on est ici dans le flanc ouest du synclinal N-S, post-sénonien,
de Lus,
dominé au nord et au sud par des abrupts de Sénonien
qui dessinent ce pli. En amont de la chartreuse de Durbon le plongement des plis W-E s'inverse car on y atteint la voûte de l'anticlinal N-S, post-sénonien, de Recours.
C'est pourquoi le tracé du vallon s'infléchit
vers le sud pour suivre alors à peu près la direction axiale de ce dernier pli, selon laquelle s'est fait son éventrement par l'érosion (entre Montagne de Durbonas et crête des Usclas).
|
|
petite taille |
(de Lus à Veynes) |
grande taille |
petite taille |
|
grande taille |
|
|
|
(Quigouret) |
|
Durbon, Recours |
|
|
|
|
|
|