pentes méridionales du Beaumont, au sud-est de Fallavaux
Le sommet du Laton est le point culminant d'un petit chaînon qui forme la frontière naturelle entre le Beaumont au nord et le Champsaur, au sud. Il court en effet, du NE vers
le SW, depuis le col des Vachers jusqu'à la Roche Courbe et le Grand Journal en fermant la dépression synclinale de Fallavaux du côté sud. Son extrémité occidentale forme, à la Pointe de Rogne, un fort saillant qui tombe sur la vallée du Drac et que la N.85 contourne entre Corps et Aspres-lès-Corps.
Ce chaînon n'a pas une structure homogène sur toute sa longueur car, entre ses deux extrémités, au col d'Aspres, il est traversé par le linéament
d'Aspres. Le faisceau de failles de ce dernier accident a un tracé qui s'éloigne assez peu de la ligne de crête : il la coupe
en biais, selon un angle aigu qui lui fait traverser à flanc de pente le versant nord-ouest
de la montagne du Laton (alors qu'il se poursuit au revers sud-est de la crête de Roche Courbe : voir la page "Aspres-lès-Corps").
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Le versant nord-ouest du chaînon du Laton et la dépression de Fallavaux vus du nord, depuis le sommet du Gargas.
f.A = faille principale (orientale) d'Aspres ; f.H = faille d'Hurtières (tirets blancs cernés de bleu) ; f.P = faille des Préaux ; ces deux dernières failles ont été repérées par un même tireté cerné de bleu car elles se prolongeaient sans doute l'une l'autre avant le jeu coulissant sénestre de la faille d'Aspres
ØJ = chevauchement des Journaux.
s.E = synclinal de l'Esparcelet ; s.F = synclinal de Fallavaux ; a.cR = anticlinal de Côte Rouge ; a.P = anticlinal de Peyrague.
s.cr = schistes cristallins et houiller.
Remarques : 1) Sur le flanc oriental du synclinal de
Fallavaux
le Lias supérieur est très épais et on a pu, de ce fait, le subdiviser en Domérien inférieur, Domérien supérieur et Toarcien.
Sur le flanc oriental au contraire (à gauche sur le cliché) l'épaisseur de ces niveaux
se réduit fortement et ils ont été globalement notés Ls.
2) Le tracé de la faille d'Hurtières au sud de la vallée de la Sézia (en aval de la Salette) est assez largement interprétatif car il est très difficile de l'observer sur le terrain. Mais il se base sur le fait que le contour des affleurements du Domérien est oblique aux bancs des affleurements du Lias calcaire : en fait il est vraisemblable que cela traduit une disposition originelle, en onlap*, les couches domériennes s'appuyant contre le miroir de faille (que le plissement ultérieur a dû évidemment déformer).
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Cet accident majeur tranche transversalement les structures tectoniques diverses de la dépression de Fallavaux, qui y butent comme contre un mur, sans se poursuivre plus au sud, et, du côté est celles du Champsaur nord-oriental. C'est un faisceau de failles qui comporte deux lignes
de cassures principales, à tracé presque parallèle, encadrant
un chapelet de blocs amygdalaires (larges de quelques centaines
de mètres). Les cassures de l'alignement oriental (faille orientale d'Aspres) sont subverticales, tandis que celles de l'alignement
occidental (faille occidentale d'Aspres) chevauchent plus ou moins vers
l'ouest (voir la page Aspres) ; elles se rejoignent finalement vers le nord (voir les clichés ci-après).
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Le chaînon du Laton vu du nord, depuis le col de la Donne.
En premier plan le vallon de Gorgéria, qui descend du col vers la bergerie, puis vers le ruisseau de Fallavaux,
traverse en biais la succession stratigraphique du compartiment
occidental de la faille d'Aspres (f.A), dont la base (à gauche) est constituée par le cristallin
de la Tête du Gris. Ses termes sont coupés successivement en biseau, du nord vers le sud, par la faille.
En arrière-plan la faille d'Aspres (f.A) se partage en deux fractures majeures (f.AW = faille occidentale d'Aspres ; f.AE = faille orientale d'Aspres) qui passent à flanc de versant du Laton (on a délibérément omis de représenter les cassures mineures intercalaires). Cette bande fracturée tranche presque orthogonalement les synclinaux N-S de l'Esparcelet (s.E), à gauche, et de Fallavaux
(s.F) à droite (de sorte que l'on peut penser qu'il s'agit du même pli décalé dans le sens sénestre).
En bordure occidentale (à droite) de la faille occidentale
d'Aspres s'allonge une bande d'affleurements de Lias calcaire,
plus ou moins disloqués, qui semblent bien s'interstratifier
dans les terrains plus récents qui la bordent (de sorte
qu'ils représenteraient des olistolites : voir ci-après)
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image sensible au survol et au clic
Les Rochers de Journet (versant ouest du col des Vachers, en rive sud du ravin des Sannes) vus du nord, depuis le collet du Verney (1815), au pied ouest
de la Tête de la Réméouse.
f.P = faille des Préaux ; f.J =
faille des Rochers de Journet ; f.AE = faille orientale
d'Aspres ; f.AW = faille occidentale d'Aspres ; f = failles extensives très mineures (elles ont été délibérément omises sur le schéma ci-après).
N.B : Ce cliché et sa coupe explicatives (ci-après) sont orientés à l'envers des autres coupes de cette page
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extrait de la publication n° 088, retouché
figure agrandissable
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La faille orientale
d'Aspres tranche
en biseau le flanc oriental du synclinal de l'Esparcelet, dont
le coeur de Terres Noires aboutit sur la crête à
l'est du point 1872.
La charnière représentée
sur cette coupe n'est toutefois pas celle de ce pli, mais le
crochon* de la faille.
N.B. c'est par erreur que la figure de la publication originale
indiquait un renversement, en flanc inverse, du Bajocien calcaire
sur les Terres Noires.
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Un fait remarquable est que l'on observe, le long de la faille occidentale
d'Aspres, essentiellement en bordure ouest de cette dernière, des lambeaux de terrains (surtout liasiques) intercalés
anormalement, dans des dispositions qui sont sans rapport avec l'ordonnance en bandes NW-SE des couches plissées, plus au nord, par le synclinal de Fallavaux. Dans plusieurs cas en outre leurs conditions de gisement suggèrent
plus une mise en place par panneaux glissés au cours de la sédimentation ( = "olistolites) que des copeaux
tectoniques.
En particulier la grosse lame de Lias calcaire qui s'intercale sous la faille d'Aspres, entre les points coté 1732 de la crête de Roche Rattier et 1724 du Serre des Bergers, ne semble pas représenter une lame tectonique détachée par le jeu de la faille. En effet il semble bien qu'elle est recouverte stratigraphiquement par le Jurassique moyen qui affleure plus à l'ouest (elle subit d'ailleurs le même rebroussement en crochon que les couches de ce dernier). Il s'agirait donc d'un gros olistolite mis en place au début du Bajocien, sans doute par glissement à partir d'un rebord surélevé par le jeu, alors extensif, de la faille d'Aspres, voisine.
image sensible au survol et au clic
Le versant sud de Roche Rattier et les crêtes sud-orientales du Beaumont
vus du sud-ouest, depuis le sommet du Grand Journal.
Les limites des affleurements en position énigmatique sont tracées en rose (elles correspondent au trait ondulé des deux coupes ci-dessous).
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Coupe du versant ouest du sommet du Laton, le long de l'arête
de Roche Rattier
(vu du sud
A = disposition actuelle (schématisée)
; B = disposition initiale reconstituée : on fait l'hypothèse
que la faille actuellement chevauchante F ("faille
occidentale d'Aspres") était initialement une faille
normale et que le lambeau de Lias calcaire du point coté
1732 était initialement un olistolite.
extrait de la publication n° 088
figure agrandissable
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Coupe au nord-ouest du sommet de Laton, le long de la crête du Serre des Bergers (vu du sud)
montrant la discordance de l'Aalénien sur le
carixien et la polarité inverse des successions de part
et d'autre de cette discordance.
F = "faille occidentale d'Aspres"
extrait de la publication n° 088, retouché
figure agrandissable
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Il faut remarquer que la polarité des couches ici attribuées à un olistolite est inverse de celles dans lequel ce paquet rocheux semble hébergé. Il faudrait que cette lame rocheuse ait été renversée lors de son glissement, avant d'être recouverte par les sédiments du Jurassique moyen : il faut avouer que l'on imagine mal comment ce renversement a pu se produire ...
Un autre exemple est celui de la structure tectonique de la bosse 1820 au nord du ravin des Sannes, dont les interstratifications sont analysées en détail sur la coupe faisant suite au cliché ci-après :
image sensible au survol et au clic
Le fond du vallon de Fallavaux et le versant ouest
du Laton (en avant-plan)
vu d'avion, du sud, depuis l'aplomb de la Roche Rattier.
f.AW = faille occidentale d'Aspres ; f.AE = faille
orientale d'Aspres (en abordant la crête de partage des eaux avec le Valjouffrey
le linéament d'Aspres se simplifie car il ne consiste plus
qu'en une seule cassure, notée f.A).
Dans le versant ouest
du Laton le Jurassique moyen du cœur du synclinal de Fallavaux
(s.F) est tranché transversalement par la faille occidentale d'Aspres ; mais en bordure ouest de cette dernière s'intercale une bande
de terrains liasiques d'interprétation incertaine, qui représente sans doute un alignement d'olistolites.
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Coupe au nord-ouest du col des Vachers, en rive droite (nord) du ravin des Sannes (vu du sud)
Au voisinage des deux failles qui représentent ici le linéament d'Aspres on observe la présence de deux lames de terrains attribuées (avec doute à des olistolites
("ol").
L'une (à
l'ouest de F'), formée de grès houillers, semble bien interstratifiée dans le Lias calcaire, l'autre
(à l'est de F') formée de Lias calcaire et de dolomies triasiques est peut-être une lame tectonique détachée par la faille.
F = "faille occidentale d'Aspres" ; F' = "faille des Rochers de Journet"
extrait de la publication n° 088, retouché
figure agrandissable
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voir l'aperçu
général sur la
géologie du Beaumont
Pour plus de détails consulter la publication n° 088
extrait de la publication n° 070 / figure agrandissable
Carte géologique simplifiée du Beaumont
sud-oriental
Carte géologique simplifiée du Beaumont
Le secteur concerné par la présente page se trouve à l'extrémité inférieure de la moitié droite de la carte.
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La carte géologique simplifiée du Beaumont est un extrait, redessiné, de la carte géologique
d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne,
au 1/250.000°, par M.Gidon (1977), publication n° 074
Cette carte est imprimable à l'échelle du 1/250.000°
: pour cela porter la résolution de 72 dpi à 200
dpi (ou imprimer avec une réduction à 36 %.) Pour
imprimer au 1/100.000° porter la résolution à
80 dpi (ou agrandir de 111%).
cartes géologiques à 1/50.000° (*) à consulter : feuille La Mure
N.B. Les localités entre parenthèses appartiennent à une autre section du site et leur page s'ouvrira avec l'en-tête correspondant.
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13/01/20