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Le Vernet, Montagnes des Têtes et de l'Ubac |
Le Vernet est la dernière localité de l'extrémité amont de vallée du Bès. Cette dernière représente le prolongement, déjà rétréci à cette latitude, du sillon subalpin qui, plus au NW, est encore largement ouvert dans les Terres Noires de la haute vallée de La Blanche. Aux abords du col de Maure l'orientation de son tracé s'infléchit toutefois dans le sens horaire, progressivement mais fortement puisque, de NW-SE, il devient N-S aux abords du Vernet.
 (vue pseudo-aérienne obtenue au moyen de "Google-earth"). Le cadre montagneux de la vallée tout-à-fait supérieure du Bès, vu du SW. a.cB = anticlinal du Clot de Bouc : au niveau du Bajocien et de l'Aalénien son flanc nord-oriental est affecté de deux replis mais ces derniers s'amortissent vers le haut de la succession stratigraphique, au sein des Terres Noires, et la corniche tithonique ne dessine plus qu'une large voûte anticlinale, a.T, très ample. L'astérisque rouge localise le point de l'impact tragique, le 24 mars 2015, de l'avion A320 de la "Germanwings" |
Ce dessin vient de ce que les Terres Noires constituent là l'enveloppe d'un grand pli à cœur de Lias, l'anticlinal du Clot de Bouc, dont l'axe, précisément NW-SE, plonge vers le sud-est (voir la page "Auzet") : la voûte bajocienne s'enfonce aux abords du Vernet sous les Terres Noires de la rive orientale de la vallée du Bès et ses couches y sont, de ce fait, affectées par un changement progressif d'azimut (selon un dessin que l'on qualifie de périclinal*). |
 L'extrémité orientale des montagnes entre Seyne et Le Vernet et les chaînons de la haute Bléone, vus d'avion du NW, depuis l'aplomb des pentes occidentales de la montagne de Dormillouse. Sous cet angle pespectif on distingue bien l'incurvation du sillon subalpin qui enveloppe la cuesta du Bajocien (celle-ci se tord et s'enfonce périclinalement sous les Terres Noires). La localité du Vernet se situe au pied de la Montagne de l'Ubac, masquée par la butte du Grand Puy. |
Au nord-est du Vernet, au dessus des Terres Noires du sillon subalpin, que suit le cours du Bès, se développe toute la succession stratigraphique de la partie supérieure de la tranche rocheuse qui s'avère appartenir à la nappe de Digne (voir la page "Barles demi-fenêtre"). Quelques redoublement de couches l'accidentent au sein des marnes du Crétacé moyen.
image sensible au survol et au clic |
Au sud-est du village les couches du Jurassique supérieur et Crétacé inférieur forment les pentes de la Montagne de l'Ubac. Cette dernière correspond à l'extrémité d'un promontoire saillant vers le sud, qui se détache de la Crête de la Blanche au Pic des Têtes (voir le premier cliché de la présente page).
Les limites des couches y sont sensiblement horizontales, orientées selon un azimut parallèle à celui du versant et du lit du Bès. Mais en fait les strates pendent en sens opposé à ce versant (en direction du lit de la Galèbre) : cela correspond au fait que l'on se trouve ici à la voûte de l'anticlinal du Clot de Bouc, qui plonge vers le SE (c'est aussi cette voûte que dessine le Jurassique moyen du versant occidental de la vallée du Bès : voir la carte ci-après et la page "Auzet"). |
 Les pentes de rive gauche du Bès, au SE du Vernet, vues du nord-ouest (cliché original obligeamment communiqué par Mr. M. Bouroudian). Au sud du col de Mariaud (voir le premoier cliché de la présente page) le sillon alpin, affouillé par le Bès, est dominé par la cuesta de la montagne de l'Ubac qui est formée par la corniche tithonique du côté nord et par la barre de calcaires barrémiens sur la plus grande partie de la crête ; la succession du Crétacé inférieur est assez peu épaisse et ses niveaux stratigraphiques peu différenciés. Une jupe d'éboulis anciens (anté-wurmiens) garnissait le pied des escarpements et s'étalait en formant un glacis à faible pente en bas de versant. Elle a été réentaillée par l'érosion post-wurmienne, qui se poursuit encore actuellement, en ravines que séparent des crêtes acérées. |
Aux abords méridionaux du Vernet la bande d'affleurements des Terres Noires reprend, à la faveur du synclinal d'Auzet, une direction proche de N-S. Elle y détermine encore le col du Labouret, mais au-delà elle perd son rôle morphologique et n'est notamment pas suivie par la D.900 dans le versant sud de ce col : on peut donc considérer que c'est là que meurt cet important trait de relief, bien connu sous le nom de sillon subalpin.
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