Pics d'Assan |
La route D.60, qui permet d'accéder à Ceillac depuis la Maison-du-Roy, parcourt les gorges aval du Cristillan. Ces dernières constituent une sorte de cluse* car elles tranchent en biais l'anticlinal amont des gorges du Guil ; mais la structure qu'elles montrent est plus complexe, puisqu'elle se révèle formée par un empilement de nappes.
Les pentes de rive gauche du Cristillan sont examinées à la page Mourière : elles ont un relief qui est accidenté par de profondes ravines qui dessinent de forts rentrants : de ce fait elles sont loin de donner une aussi une bonne coupe naturelle que celle de la rive droite, dont l'entaille d'érosion ne présente que des redents modestes. |
La rive droite des gorges du Cristillan (leur côté nord) montre une excellente coupe de cet empilement de nappes. Toutefois on ne peut bien en observer l'agencement qu'à condition de se porter assez haut sur sa rive gauche (Pas de la Mourière, chalets d'Andrevez ou surtout Pic d'Escreins) pour avoir le recul suffisant, car la vallée est trop encaissée et son parcours ne permet que des observations successives de ses affleurements.
En rive nord de la partie amont des gorges du Cristillan on constate que le flanc oriental de l'anticlinal est tranché par une faille verticale. Cette faille de la Traverse juxtapose des couches qui sont disposées différemment de part et d'autre : le matériel de la nappe de la Font-Sancte, encore à l'endroit du côté ouest, est juxtaposé, du côté est à celui de la nappe d'Assan, laquelle est ployée en une charnière déversée à l'est. Cet accident semble assez important car il semble bien se poursuivre, en rive opposée du Guil, loin vers le sud dans les pentes orientales du chaînon de la Saume (voir la page "Mourière").
La signification exacte de cet accident n'est pas établie avec certitude : on a pu envisager qu'il s'agisse d'une rampe de chevauchement correspondant à l'imbrication originelle de la nappe d'Assan sur celle de la Font-Sancte ; en fait il semble plutôt qu'il s'agisse d'une cassure qui a joué postérieurement au rétrodéversement de la pile de nappes (en cela elle se rapproche des cassures du linéament briançonnais oriental et notamment de la faille de Ceillac). |
Les abrupts méridionaux des sommets d'Assan et la partie amont de la gorge du Cristillan vus du Pic d'Escreins N.Cl = nappe de la Clapière ; f.Tr = faille de la Traverse : elle est pratiquement verticale et c'est par un effet de perspective que, sous cet angle, elle semble inclinée. comparer avec la vue du versant opposé à la page "Bramousse" (les couleurs conventionnelles sont les mêmes). |
Au niveau du débouché amont de la gorge dans la plaine de Ceillac la disposition des couches, en pli déversé vers l'est, s'accentue au point que les unités tectoniques y sont maintenant superposées à l'envers, avec un pendage vers l'ouest (voir la coupe ci-dessous, ainsi que la page "Ceillac").
Coupe schématique transversale aux gorges du Cristillan en jaune : l'unité inférieure du Guil. Noter le biseautage de la marge interne de la nappe de la Font-Sancte par la faille verticale de la Traverse. Il semble probable que cette faille sectionne également les nappes d'Assan et de la Clapière, comme représenté. Toutefois la coupe de la gorge ne le démontre pas péremptoirement, en raison de la couverture superficielle quaternaire qui masque les contacts dessinés en bas de coupe. |
Le revers septentrional de la crête des Pics d'Assan correspond au versant de rive gauche (sud-orientale) du Guil. Il est entaillé de profonds ravins qui se jettent dans ce dernier en entaillant obliquement les unités tectoniques. Ses escarpements les plus orientaux sont formés par la puissante dalle de dolomies noriennes de la nappe de La Clapière qui forme jusqu'au Guil une barrière continue qui regarde vers le NE en surplombant le vallon de Bramousse ; ce dernier, orienté NW-SE, est ouvert, quant à lui, dans les marbres en plaquettes de l'unité des calcschistes de Ceillac. À l'ouest de cette crête le grand vallon d'Assan qui descend jusqu'au Guil semble suivre assez exactement la direction de la faille de la Traverse, laquelle sectionne sur ce versant la surface de charriage de la nappe de La Clapière mais ne la coupe que selon un biseau aigu.
Dans ce secteur l'unité des calcschistes de Ceillac jouxte, du côté occidental, la bande d'affleurements de dolomies du Trias supérieur qui forme le corps de la nappe de la Clapière de Ceillac. Or elle ne paraît en être séparée par aucune discontinuité tectonique et pourrait donc représenter simplement le contenu d'un synclinal, violemment reployé, affectant la tranche la plus récente (Jurassique et Crétacé) de la succession stratigraphique de cette nappe de la Clapière (voir le contexte de cette remarque à la page "Ceillac"). |
aperçu d'ensemble sur le massif d'Escreins
approfondir les vues générales
sur la zone
briançonnaise méridionale
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gorges inf. du Guil |
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