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Marinet |
Le vallon des lacs de Marinet est suspendu en rive gauche du vallon de Mary et dominé du côté méridional par le chaînon de l'Aiguille de Chambeyron. Il communique du côté NW par le Pas de Chillol avec son prolongement structural le secteur de Chillol. Comme lui il bénéficie d'un environnement très coloré du fait qu'y affleurent largement les roches volcaniques permiennes, vertes et pourpres qui y sont mises à nu au coeur d'un grand pli régional, l'anticlinal de Marinet.
Les lacs de Marinet sont de typiques "lacs glaciaires", dus à des surcreusements locaux par les anciennes langues glaciaires qui descendaient des escarpements de l'Aiguille de Chambeyron. Comme ces derniers sont orientés W-E le flux de glace s'écoulait vers le nord c'est-à-dire en biais par rapport à l'orientation NW-SE des couches. Les lacs, étagés sur le versant mamelonné du pied de ces escarpements, sont effectivement allongés un peu en oblique par rapport aux bandes d'affleurements de ces couches : le lac inférieur notamment, s'il est bien retenu derrière un typique verrou formé par une barre de quartzites et de calcaires triasiques, s'avère l'entailler nettement en biais à son extrémité nord.
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Le bord méridional des crêtes de Chillol et les lacs de Marinet, vus d'avion, du sud-est, depuis l'aplomb du col de Mary. |
En fait on peut constater au nord des lacs que la décapitation de la voûte de quartzites de l'anticlinal de Marinet ne relève pas de la simple érosion quaternaire. C'est ce qu'indique la présence, juste au dessus des lacs supérieurs de Marinet, d'une klippe* de dolomies triasiques (aiguille 2827) qui repose sur les roches volcaniques permiennes du coeur du pli avec une forte discordance angulaire. Elle montre que cette voûte anticlinale avait été tronquée, par un processus d'ailleurs à préciser, avant la fin des mouvements tectoniques (voir la coupe en fin de page). C'est en tous cas après cette arasion qu'ont dû se produire les ultimes déplacements des nappes de charriage et notamment de la nappe de la Font-Sancte à laquelle tout indique que cette klippe est attribuable (voir la page "Chillol"). |
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Le site des lacs supérieurs de Marinet, dominés par l'Aiguille de
Chambeyron, vus du nord-est depuis le Pas nord de Chillol. on trouvera l'explication des annotations concernant cet arrière-plan à la page "Aiguille de Chambeyron".
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Au sud des lacs la structure tectonique de la bande de matériel siliceux de Marinet se révèle clairement par le fait que l'érosion dégage la voûte anticlinale dessinée par les quartzites de l'unité de Marinet qui sont chevauchés par le matériel andésitique de l'unité des Aiguilles de Marinet. La formation de cet anticlinal est donc antérieure à l'étape de chevauchement de cette dernière unité, qui s'avère s'être fait dans le sens d'est en ouest (voir la page "Chillol").
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Du côté sud-occidental, la dépression des lacs de Marinet est dominée par le chaînon de l'aiguille de Chambeyron qui est essentiellement constitué par les couches calcaires : elle appartiennent à la nappe de Chambeyron et sont séparées du matériel essentiellement siliceux de la dépression par une jupe d'éboulis : il es donc à présumer que celle-ci cache la surface de charriage de cette nappe.
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Le site du lac inférieur de Marinet, vu de
l'extrémité nord de ce lac. |
De fait, à l'extrémité inférieure de l'éperon nord de la Pointe des Cirques on voit que les affleurements de calcaires triasiques les plus orientaux de la nappe de Chambeyron ne reposent pas directement sur les quartzites de Marinet. Ils y surmontent les couches supérieures d'une succession dont le Jurassique est réduit au Malm comme dans la nappe mais dont le soubassement triasique n'affleure que sur une faible épaisseur. Par leur situation ces affleurements pourraient représenter la couverture du matériel siliceux de l'Unité de Marinet mais semble assez plausible qu'ils en soient séparés par le prolongement méridional de la faille des Houerts et puissent représenter la réapparition de l'unitée du Pont comme en rive droite de l'Ubaye (voir la page "Aiguille Grande") .
 La crête orientale de l'Aiguille de Chambeyron, vue des abords du refuge-bivouac du Lac de Marinet. ØaC = surface de chevauchement de la nappe de l'Aiguille de Chambeyron ; a.M = anticlinal de Marinet (au bord droit du cliché on voit seulement les quartzites de son flanc NE, qui plongent vers le fond du vallon de Marinet depuis la bosse 2820) ; u.M = unité de Marinet proprement dite ; ØaM = surface de chevauchement de l'unité des andésites de Marinet (elle est renversée par suite du ploiement par l'anticlinal de Marinet). En face nord du Brec de l'Homme et sur l'arête nord de la Pointe des Cirques la barre des calcaires du Malm est redressée aux abords de la verticale car elle appartient (comme au sommet de l'Aiguille de Chambeyron) au flanc nord du synclinal du Brec de l'Homme (voir la page "Infernetto". |
Du côté sud la dépression de Marinet se termine en s'étranglant au niveau de la crête frontière, entre le col de Mary et l'arête NE du Brec de l'Homme. Son matériel constitutif, c'est-à-dire la bande andésitique de la semelle de l'unité des Aiguille de Marinet et la voûte anticlinale de l'unité de Marinet s'y poursuivent du côté italien en formant le chaînon du Monte Pertusa (voir la page "Infernetto"). Plus précisément les quartzites qui arment cette voûte s'y font coiffer, à partir du Monte Ciaslaras par les calcaires triasiques de leur couverture stratigraphique normale (lesquels n'affleurent pratiquement pas du côté français).
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Le vallon de Marinet, vu du nord-ouest depuis le Pas
de Chillol |
Du point de vue du relief et des formations quaternaires il est remarquable que versant nord du chaînon de l'Aiguille de Chambeyron héberge deux petits glaciers de cirque (sans doute les plus méridionaux des alpes), mais qui sont hélas agonisants. Leurs moraines se sont transformées en glaciers rocheux* qui s'avancent de façon très spectaculaire jusqu'au fond du vallon de Marinet. Ce sont eux d'ailleurs qui cachent en très grande partie les contacts tectoniques qui courent le long de ce pied de versant.
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h5 = grès et conglomérats houillers ; ra = andésites ; rA = conglomérats permiens ; rt = Verrucano , tiQ = quartzites werféniens ; tiK = cargneules ; tmC = calcaires aniso-ladiniens ; tmD = dolomies ladiniennes ; js = Marbres du Malm ; c-e = calcschistes néo-crétacés ; js-c = marbres du Malm et du Néocrétacé ; cB = calcschistes à brèches de l'Alpet ; dB = ophicalcites |
| Concernant les glaciers rocheux voir la page "Périglaciaire" et le site Les Paysages glaciaires |
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redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M. Gidon (1977), publication n° 074 
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| Aig. Grande |
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