Rochers de la Balme |
Les Rochers de la Balme représentent la portion septentrionale de la longue barrière de falaises urgoniennes qui court du Grand Veymont à la Grande Moucherolle. Il s'agit d'un crêt urgonien qui borde du côté ouest la dépression de la Gresse et qui s'infléchit plus au nord en sens horaire, pour passer plus à l'est au pied de la Grande Moucherolle et des Deux Soeurs : il dessine ainsi, au nord-ouest de Saint-Andéol, un cirque qui ferme cette dépression du côté nord.
La portion de la crête orientale des plateaux du Vercors qui domine plus précisément Saint-Andéol est comprise entre deux cassures qui accidentent cette ligne de falaises, au sud la faille de Carette (décrochement sénestre) et au nord la faille de la Balme. Le trait essentiel de sa tectonique, qui y est lié à l'incurvation vers le NE de la ligne des falaises urgoniennes, est le changement progressif de l'inclinaison de leurs couches pour amorcer la demi-coupole qu'elles décrivent à la Grande Moucherolle..
Le versant oriental du Pas de La Balme, vu du SE depuis la montagne de la Pale, au nord de Gresse. (le léger changement de perspective par rapport au cliché précédent montre mieux certains détails) |
Le Pas de la Balme est un important passage dans la ligne de falaise et a été un haut lieu de la résistance lors de la guerre de 1939-45. Le sentier qui l'atteint depuis Saint-Andéol utilise une ligne de faiblesse créée par la faille de la Balme. Cette dernière est un chevauchement dont la surface de cassure inclinée vers le nord coupe la falaise en diagonale, quelques centaines de mètres au sud du Pas de la Balme.
La faille de la Balme, au sommet du "mur des Sarrazins" vue du nord, depuis l'extrémité méridionale de la vire du Pas de la Balme. Le compartiment supérieur s'est déplacé vers l'arrière droit (selon une direction presque perpendiculaire à la falaise au dessus). |
Pour gagner le pied de cette "balme", c'est-à-dire du fort auvent rocheux que les effondrements ont sculpté dans la lèvre supérieure de cette cassure par éboulement des basses couches de son toit, le sentier s'élève en lacets dans les couches du compartiment chevauché, tordues en crochon (lieu-dit "mur des Sarrazins"). Au delà (passé une stèle garnie d'une croix), il s'engage dans le compartiment chevauchant de la faille et gagne le col en suivant une large vire inclinée, très bien calibrée, qui correspond au niveau marneux du sommet des couches du Barrémien inférieur.
On suit bien cette cassure dans les abrupts du versant oriental, jusqu'à la crête de la Balme (elle aboutit à la brèche située au sud du sommet coté 1919). Par contre sur le revers ouest de la crête on perd un peu sa trace car elle semble s'entrecroiser avec la faille presque N-S du Clot de la Balme, au sud de Corrençon (voir la page "Moucherolle"). Mais ses caractéristiques rendent plausible qu'elle y rejoigne le chevauchement de Combeauvieux et qu'elle représente ainsi l'ultime prolongement vers le sud du système dislocations qui ferme vers le sud le synclinal de Villard-de-Lans .
L'examen de l'azimut axial des crochons (N150) et de la direction
des stries portées par les miroirs de faille (N60) amène
à conclure que le chevauchement avait une vergence W-SW.
C'est là une caractéristique très originale
que l'on ne trouve guère dans les accidents plus septentrionaux
(à vergence W à W-NW), sauf précisément dans le chevauchement de Combeauvieux, mais qui apparaît par
contre, plus au sud, dans les structures du Beaumont et du Dévoluy. |
Carte géologique très simplifiée du rebord oriental du Vercors au nord de Gresse
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
légende
des couleurs
|
|
|
La Chapelle | LOCALITÉS VOISINES | (Saint-Andéol , La Pale) |
|
|
|
|
La Balme |
|