Les plis

aperçu et exemples en Chartreuse

(voir le schéma général comparatif des structures compressives)

Les plis sont les ondulations des couches de roches, alternativement en forme de creux (synclinaux) et de voûte (anticlinaux). Ils sont dus à ce que ces couches se sont tordues en accordéon pour répondre au raccourcissement. On appelle charnière la zone d'inflexion maximale, de part et d'autre de laquelle se développent des flancs plus ou moins longs. Il y a autant de charnières dans un même pli que de surfaces de couches affectées par ce pli et elles ont en commun le même axe de pli, ligne abstraite qui a l'orientation et l'inclinaison de ces charnières (cette inclinaison est le plongement axial du pli).

Les plis de Chartreuse ont en général une ampleur et une longueur d'onde d'ordre kilométrique. Ils constituent les éléments les plus importants dans l'organisation générale du massif ; leur rôle est également prédominant dans la détermination du modelé des paysages.

image sensible au survol et au clic

Les plis de la Chartreuse orientale vu d'avion du sud-est, depuis l'aplomb du Grésivaudan (Meylan).

L'orientation de cette vue est suffisamment oblique aux axes de plis (matérialisés par des traits gras blancs), pour bien voir le plongement axial des plis vers vers le nord *(vers la droite).
s.P = synclinal de la Pinéa ; a.E = anticlinal de l'Écoutoux ; s.S = synclinal du Sappey ; f.PG = faille du Pas Guiguet.



La partie moyenne de la Chartreuse orientale vue plus large prise d'avion, de l'aplomb du Grésivaudan, depuis le sud.
Le cliché est pris dans l'axe exact du synclinal du Sappey et presque dans l'axe de l'anticlinal de l'Écoutoux, de sorte que l'on voit clairement l'enchaînement de ces deux plis.
L'anticlinal de Perquelin, à l'extrême droite du cliché, et le synclinal du Néron, à l'extrême gauche, sont vus plus en oblique.


Les plis ont rarement deux flancs symétriques (plis "droits") mais sont le plus souvent "déversés", l'un des flancs étant plus redressé (voire renversé) et plus court que l'autre (on le qualifie donc de "flanc court"). Dans la Chartreuse le déversement des plis reste modeste (les flancs courts ne sont que rarement basculés au delà de la verticale) ; il est en général dirigé vers l'ouest, comme presque partout, d'ailleurs, dans le reste des Alpes françaises. C'est dire que les flancs les plus longs pendent vers l'est, d'où il résulte qu'il y a plus de pentes douces descendant vers l'est que vers l'ouest.
Ceci est vrai pour la majeure partie du massif, mais dans la Chartreuse tout à fait orientale (anticlinaux de l'Écoutoux
et de Perquelin) c'est le contraire, et les plis ont un flanc est plus incliné que le flanc ouest. Il en va de même pour les plis du soubassement de la Pinéa.

Du fait de ce déversement, chaque pli, au lieu d'être juxtaposé à son voisin immédiatement plus occidental, tend à grimper "sur son dos" et à venir se superposer à son flanc oriental. Cela traduit simplement le fait que, lors de l'écrasement de la chaîne, les parties les plus élevées de cette dernière tendaient à venir s'empiler sur sa bordure W, et non à s'enfoncer dessous : cela n'indique aucunement le "sens de la poussée", contrairement à ce que l'on dit souvent, mais seulement celui du sens d'enfoncement relatif des masses rocheuses affrontées par le serrage (c'est à dire celui du "cisaillement" tangentiel à la surface du globe). Le léger déversement vers l'est des plis les plus orientaux du massif peut donc être attribué avec vraisemblance à un cisaillement lié à un mouvement relatif vers l'ouest du socle cristallin de Belledonne sous sa couverture sédimentaire.

Enfin l'axe d'un pli n'est que rarement horizontal : il présente en général un plongement axial du côté de l'une ou de l'autre de ses extrémités. En Chartreuse la plupart des plis plongent vers le nord, et ce de façon d'autant plus accentuée que l'on se rapproche du Grésivaudan (une exception notable est cependant constituée par le synclinal du Néron).


Autres exemples de plis :

L'anticlinal (de grande taille, kilométrique) de l'Écoutoux ;
un anticlinal droit de petite taille (route du col d'Espréaux, au sud de Veynes) ;
un anticlinal déversé de petite taille (gorges de Pierre fendue, au nord de Saint-Pierre-d'Entremont) ;
Le synclinal chartreux oriental (exemple de pli de grande taille, kilométrique) ;
un synclinal de petite taille, pluri-métrique (route du Charmant Som).

exemples de plis multiples, déversés et couchés (les plis couchés n'existent pas en Chartreuse)
voir aussi : plis-failles

en savoir plus sur les plis :
formes de plis
modes de plissement
agencements de plis en coupe ou en carte
rapports entre plis et schistosité
dysharmonie de plissement
liaisons entre plis et failles ("ancrages").


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