Les glaciations quaternaires dans les Alpes


Cet aspect de la géologie alpine met principalement en jeu trois disciplines : la géomorphologie, la sédimentologie, et la chronostratigraphie.
C'est à la première de ces disciplines que les pages de ce site s'intéressent le plus, en cherchant à montrer les traces laissées par les glaciers dans les paysages actuels.


1/ Chronologie des glaciations :

Les quatre époques les plus récentes de glaciation mondiales sont, dans l'ordre d'ancienneté décroissante, celles de Günz (- 900.000 ans), Mindel (- 400.000 ans), Riss (- 180.000 à - 100.000 ans) et enfin Würm (- 70.000 à - 20.000 ans).
Les traces glaciaires les plus fraîches datent dans les basses vallées alpines de la glaciation de Würm, dont le maximum d'extension (dit "Würm II") remonte à environ 50.000 ans : elles se reconnaissent à leurs crêtes morainiques peu émoussées et à l'altération pédologique peu profonde, sans rubéfaction, des matériaux abandonnés.
Les dépôts du "Würm III" ne se distinguent pas par leur aspect mais par le fait qu'ils recouvrent des alluvions fluvio-glaciaires déposées lors du retrait glaciaire qui a précédé cette "récurrence", il y a environ 35.000 ans. Le front des glaciers n'a toutefois pas progressé suffisamment pour bousculer les moraines abandonnées lors des premiers stades du retrait du Würm II : dans la vallée de l'Isère il a dépassé Grenoble (voir la page "plateau de Champagnier") mais n'a pas atteint le seuil de Rives.

Dans les hautes vallées on trouve des traces glaciaires encore plus fraîches, à crêtes morainiques acérées, souvent encore mal colonisées par la végétation : elles datent du "petit âge de glace", c'est-à-dire de la période 1550 - 1820 (durant laquelle la décennie la plus froide fut celle de 1690 à 1700). Ce sont les plus anciennes des moraines "historiques", notre époque se caractérisant par l'abandon de moraines dont la pierraille est en général encore à vif.

Une image approximative de l'aspect de la vallée du Grésivaudan à l'époque du maximum de la dernière glaciation (de Würm)
Elle est donnée par la "mer de nuages" qui occupe souvent cette vallée par temps froid anticyclonique : le plafond des nuages de flanc de pente s'élevait, ce jour là, à1200 m, ce qui est de très peu inférieur au niveau qu'atteignait la surface du glacier isérois il y a quelques 40.000 ans.

(vue prise en direction du nord, depuis la Croix de Chamrousse)


2/ Images des aspects récents ou actuels de la morphologie glaciaire

Liste de lieux, avec liens sur les pages à visiter :
Roches moutonnées : Col de la Croix de Fer,
Moraines : vallon d'Arsine, glacier des Quirlies

Vallées à profil glaciaire en U (= "en auge") : Dévoluy, Soreiller, Romanche en aval de La Grave
Dépôts de périphérie des langues glaciaires : environs de Voiron,

Exemples de reliefs périglaciaires (propres à l'environnement des régions englacées) :
Exemples divers : voir la page "Formes de relief périglaciaire".
Aperçu sur les reliefs de la Haute vallée de l'Ubaye :
voir l'article de M.Gidon (1957) .

Les matériaux des moraines sont rapidement étudiés à la page "dépots quaternaires"

on trouvera beaucoup plus de détails et de nombreux autres exemples dans le site Les Paysages glaciaires


3/ Cartes relatives au glaciations des Alpes françaises :

 Voir au sujet des flux de glace wurmiens le travail de S. Coutterand, 2010.


Carte d'ensemble de l'englacement des Alpes franco-suisses au maximum wurmien.
D'après ce schéma récent (S. Coutterand, 2007) le glacier anciennement dit "du Rhône", qui a couvert le Bas Dauphiné, aurait été alimenté essentiellement par des glaces issues du bassin versant de l'Isère, via la Trouée des Marches et Chambéry.



figure agrandissable ; version plus grande de cette image
Les langues glaciaires des Alpes, au sud de la Chartreuse, au maximum d'extension de la dernière glaciation


version plus grande de cette image
Extension des glaces autour du massif de la Chartreuse, lors du maximum d'extension de la dernière glaciation


Extension des langues terminales des glaciers alpins dans le Voironnais


4/ Schémas explicatifs relatifs aux processus de formation du relief glaciaire :


figure agrandissable ; version plus grande de cette image

Profil théorique de la surface de la glace d'une langue glaciaire

en fonction de la distance au front de fonte du glacier (courbe de Nye - Lliboutry)
sur ce schéma les altitudes sont exagérées 10 fois par rapport aux distances horizontales.



Processus d'accumulation de dépôts en marge d'une langue glaciaire
(schémas particulièrement adaptés à la situation du seuil de Rives au Würm)

On trouvera beaucoup plus d'informations sur les glaciations des Alpes dans les sites ci-après :

"LES PAYSAGES GLACIAIRES" : http://www.geoglaciaire.net/
"Glaciers et climats" : http://www.glaciers-climat.com


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Dernières retouches apportées à cette page le 25/09/16