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Mont d'Orisan, Grand Roc |
Au sud d'Albertville, à la latitude de Frontenex, la crête du rebord subalpin qui, plus au sud comme plus au nord, est sculptée dans les couches inférieures du Crétacé, s'abaisse assez sensiblement, jusqu'à se trouver formée passagèrement par celles du sommet du Jurassique. Avant d'atteindre son point le plus bas, au col du Haut du Four, elle porte deux sommets secondaires, le Mont d'Orisan (1762 m) et le Grand Roc d'Orisan (1814 m), qui s'alignent sur cette portion de crête dont l'orientation devient ici presque N-S.
Ces deux sommets, restés saillants parce que leur armature de Tithonique a limité l'abaissement de la crête, sont sculptés dans le coeur de l'anticlinal couché d'Orisan. Toutefois une grande partie de leurs pentes, et notamment celles du versant occidental du Grand Roc appartient seulement au flanc inverse de ce pli, le Tithonique de son flanc normal ayant été enlevé par l'érosion entre le Mont d'Orisan et le sommet du Grand Roc.
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Le versant occidental de la crête d'Orisan, vu du NW, depuis le sommet du Mont de la Coche.
a.Or = anticlinal d'Orisan (la charnière de ce pli, orientée presque parallèlement à la crête, est coupée en biseau à angle aigu) ; f.gR = faille extensive mineure, tardive par rapport au plissement.
C'est certainement la mise à nu de ces couches tithoniques, qui présentent une plus grande résistance à l'érosion, qui a guidé l'orientation du rebord subalpin pour la rendre presque parallèle à l'axe de ces plis (donc presque N-S), alors que sa direction moyenne, parallèle à la chaîne de Belledonne (c'est-à-dire NE-SW) les fait lui couper ailleurs bien plus transversalement.
Sur le versant oriental de la montagne la profonde entaille de la Combe de Savoie en met à nu le soubassement de Terres Noires et montre que le reploiement de la barre tithonique de la montagne d'Orisan fait en définitive partie du système de plis secondaires empilés qui se multiplient plus au sud, à la Roche Torse.
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Le rebord subalpin de la Combe de Savoie, à la latitude
du Grand Roc d'Orisan, vu d'avion, du sud-est, depuis l'aplomb de Frontenex.
a.O = anticlinal d'Orisan ; s.Ch =
synclinal de Chamosseran : ce pli représente, comme l'anticlinal
d'Armenaz l'un des plis parasites du flanc oriental du synclinorium
du Pécloz (ou, si l'on préfère, du flanc
ouest de l'anticlinorium d'Orisan).
Le rebord subalpin donne une coupe naturelle de l'anticlinorium
d'Orisan, mais celle-ci n'est pas perpendiculaire à l'axe
des plis, ce qui caricature leur forme :
L'axe de l'anticlinal couché principal, d'Orisan, par exemple,
est presque parallèle à la crête de la montagne
et plonge vers le nord, c'est-à-dire de gauche à
droite.
À l'avant-plan les pentes de Terres Noires de Frontenex
sont couvertes, dans leur partie inférieure, d'alluvions
quaternaires périglaciaires, qui s'organisent en banquettes
étagées.
Le Tithonique du flanc oriental de l'anticlinal d'Orisan, enlevé sur la crête au sud du Mont d'Orisan affleure bien au sud-est du col du Haut du Four. Dans les pentes du versant sud du Parc du Mouton il est affecté par un repli synclinal étroit dont l'axe est plus redressé, puis il s'y poursuit en direction de l'est, toujours affecté de replis multiples en formant une ligne de falaises peu continues qui s'abaisse vers le col de Tamié.
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Le col de Tamié, vu du sud, depuis la rive gauche de la Vallée de l'Isère
(pentes au nord de Sainte-Hélène-sur-Isère).
s.HF = synclinal du Haut du Four ; a.pM = anticlinal du Parc du Mouton ; s.cT = synclinal du col de Tamié ; a.fT =
anticlinal du Fort de Tamié (tous ces plis sont des plis parasites du flanc normal, oriental, de l'anticlinal d'Orisan) ; s.T = synclinal principal, de Tamié.
Coupe composite des environs de la montagne d'Orisan
(noter les replis dysharmoniques du Tithonique à la charnière
du synclinal du Pécloz)
Commentaires
relatifs au
cadre structural de cette coupe
La charnière de l'anticlinal d'Orisan s'observe clairement sur la crête d'Orisan à la selle qui sépare le Mont d'Orisan du Grand Roc par la microtectonique qui lui est associée : à cet endroit les couches marno-calcaires de l'Argovien permettent en effet une observation aisée des rapports schistosité / couches, lesquels s'inversent d'un flanc à l'autre d'une façon significative et exemplaire (se reporter au schéma général).
Au niveau du Tithonique la charnière couchée de l'anticlinal d'Orisan se ferme dans les pentes occidentales du col du Haut du Four, par suite de l'enfoncement de son axe vers le nord : les couches qui la dessinent s'enfoncent en effet plus au nord sous celles du Néocomien (Berriasien à Hauterivien) de la montagne du Parc du Mouton, dont la lithologie est dépourvue de niveaux repères qui lui permettraient de s'y dessiner (voir la page "Chaurionde").
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Mont de la Coche |
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