La Combe de Savoie

et le rebord subalpin des Bauges

Le nom de "Combe de Savoie" est traditionnellement donné à la partie de la vallée de l'Isère qui est comprise entre Montmélian et Albertville ; c'est le prolongement vers le NE, en pays savoyard, du Grésivaudan qui, lui, est dauphinois.

Du point de vue de la terminologie des formes de relief cette dénomination est tout-à-fait correcte car il s'agit d'une "combe monoclinale" : elle est effectivement ouverte par creusement préférentiel dans un niveau stratigraphique "tendre", ici les Terres Noires du Jurassique supérieur, entre deux autres niveaux resté relativement en relief, la cuesta* calcaréo argileuse du Bajocien ("collines bordières" de Belledonne septentrional) du côté est et la corniche calcaire tithonique du massif des Bauges du côté ouest.


La Combe de Savoie, envahie par les brumes de pollution, immédiatement en amont de Saint- Pierre d'Albigny ; vue d'avion, du sud, depuis l'aplomb de Coise.
Sous la brume la plaine alluviale avec les collines quaternaires de Coise ; en avant droit les collines bordières de Belledonne nord (Montendry, au nord de la vallée des Huiles).


Les pentes qui tombent depuis le massif de Bauges sur la Combe de Savoie sont décrites, du NE vers le SW, aux pages "col de Tamié", "Roche Torse", "Saint-Pierre d'Albigny" et "Montmélian"

Du coté nord-oriental la Combe de Savoie se termine à la latitude d'Albertville, où la bande d'affleurements des Terres Noires ne forme plus qu'une zone de replats en rive droite de la vallée de l'Isère et, plus au nord-est, et où le cours de son prolongement géographique, celle de l'Arly est beaucoup plus étroit et suit au contraire la limite entre le socle et la couverture sédimentaire. La cause de ce changement est probablement à rechercher dans le partage diffluent du glacier quaternaire du bassin de l'Isère à cet endroit.

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La terminaison septentrionale de la Combe de Savoie, vue du sud, d'un avion de ligne (cliché original obligeamment communiqué par M. Serge GIDON)
Les tirets verts délimitent à peu près les secteurs géographiques ; Les tirets jaunes correspondent à peu près à la surface de la pénéplaine anté-triasique (limite socle cristallin - couverture sédimentaire) ; Les tirets bleus correspondent à peu près à la surface de séparation entre les terrains sédimentaires antérieurs au Tithonique (domaine des collines bordières et du sillon subalpin) et ceux postérieurs (massifs subalpins)
Les tirets roses donnent à peu près le contour du bloc affaissé qui est logé au coeur du grand synclinal bordier de Belledonne ("synclinal de Serraval" des descriptions locales).

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Comme celui du Grésivaudan le tracé de la Combe de Savoie est orienté NE-SW, c'est-à-dire sensiblement parallèle à l'axe d'allongement de la chaîne de Belledonne (laquelle est ici représentée par le massif d'Allevard, au SW de l'entaille du débouché de la Maurienne et celui du Grand Arc, au NE). Il est par contre oblique aux directions axiales des plis du massif des Bauges, presque N-S ; ceux-ci sont successivement tranchés en biseau du NE au SW et le versant NW de la Combe en offre ainsi des coupes naturelles qui permettent d'en analyser la géométrie : le plus bel exemple est celui des abrupts de la montagne d'Arclusaz, au NE de Saint-Pierre-d'Albigny.


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Le flanc nord-ouest de la Combe de Savoie, en amont de Saint- Pierre d'Albigny, vu d'avion, du sud, depuis l'aplomb de Chamoux-sur-Gelon.
s.A = synclinal de l'Arclusaz ; s.P = synclinal du Pécloz (noter l'inclinaison relativement faible de son plan axial, figuré en tiretés blancs courts, ce qui témoigne du fort déversement vers l'ouest de ce pli) ; a.Or = anticlinal d'Orisan (position, grossièrement approximative, par rapport aux autres plis).

Ces plis guident les irrégularités de ce versant NW de la Combe. L'éventration par l'érosion des cœurs de Terres Noires des anticlinaux y déterminent des ébauches de combes secondaires qui l'encochent en direction du nord : les plus importantes sont celle qui élargit la Combe de Savoie à l'ouest du Col de Tamié la combe du Col du Frêne et celle de Morbié (voir les clichés ci-après). À l'opposé les calcaires tithoniques ou même urgoniens, qui sont conservés dans les synclinaux font correspondre ces derniers à des promontoires montagneux saillants vers le sud : les mieux individualisés sont ceux de la Dent de Cons, de l'Arclusaz et de La Roche du Guet.

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Le rebord subalpin de la Combe de Savoie aux abords du col du Frêne,
vus du sud-est, depuis la rive gauche de l'Isère, à l'ouest de Chateauneuf (face à l'aire de repos autoroutière).
a.D = anticlinal de Doucy ; s.T = synclinal du Trélod ; a.F = anticlinal du col du Frêne ; s.V = synclinal de la Via ; a.E = anticlinal de l'Épion (a.F ; s.V et a.E sont les replis qui constituent l'anticlinorium du col du Frêne)
f.A = faille de l'Arcalod ; s.S = synclinal de Serraval (= de l'Arclusaz).
On a repéré d'un trait Jaune le tracé approximatif de la route D 911 pour permettre de se repérer sur ses lacets.
On a indiqué en bleu le paquet tassé* du Bois Saint-André

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Le rebord subalpin au sud-ouest du col du Frêne,
vu du sud-est, d'avion, depuis l'aplomb de Châteauneuf (dans la Combe de Savoie).
a.D = anticlinal de Doucy ; s.T = synclinal du Trélod ; a.F = anticlinal du col du Frêne ; s.V = synclinal de la Via ; d.pT = décrochement du Pré du Tour ; d.sR = décrochement de Sainte-Reine.
Le grand ravin du Morbié entaille profondément le rebord subalpin mais il est flagrant qu'il s'y raccorde en biais ; ceci est dû à ce qu'il résulte de l'éventration de l'anticlinal de Doucy dont l'axe est à peu près à 45° de l'orientation moyenne du sillon subalpin. On remarquera l'analogie de morphologie et de situation que présente ce secteur avec celui du ravin du Manival, sur le rebord oriental de la Chartreuse (où l'anticlinal de Perquelin représente l'homologue de celui de Doucy).

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La partie méridionale de la bordure occidentale de la Combe de Savoie, vue du sud-ouest, d'avion, depuis l'aplomb de Sainte-Hélène-le-lac.
En marge gauche du cliché les plis sont vus presque dans leur axe mais de plus en plus en biais en allant vers la droite.
à l'arrière plan (voir la page Arclusaz) : f.A = faille d'Arcalod ; s.S = synclinal de Serraval
a.F = anticlinorium du col du Frêne ; s.T = synclinal du Trélod ; a.D = anticlinal de Doucy ; s.cM = synclinal du col de Marocaz ; a.R = anticlinal de Rochefort ; s.M = synclinal de Manette (s.cM, a.R et s.M sont des replis du fond du synclinal des Aillons) (voir la page La Thuile).
d.S = décrochement dextre, NE-SW, du Sorplat (prolongement très probable du décrochement de l'Alpette) ; d.M = décrochement (hypothétique) de Montmélian.

 


En rive gauche (sud-orientale) du cours de l'Isère (voir les pages de la section "Belledonne") le relief de la Combe de Savoie est beaucoup plus simple. En effet il est guidé par la tectonique de son bas versant montagneux, prolongement septentrional des collines bordières de Belledonne.

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La combe de Savoie moyenne et le versant occidental de l'extrémité nord de la chaîne de Belledonne vus du sud-ouest, d'avion, depuis l'aplomb de Cruet.
La ligne de tirets rouges correspond à la limite socle - couverture (son tracé exact est en réalité marqué derrière les montagnes de La Table car il passe au fond de la vallée des Huiles).
Deux étroites bandes de schistes aaléniens coupent le revers ouest des montagnes de La Table. Elles se terminent en pointe vers le nord (vers la gauche) et représentent les coeurs d'anticlinaux couchés.

La structure de ce dernier est très simple puisqu'il s'agit d'un simple garnissage monoclinal penté vers la vallée, comme la surface du socle cristallin elle-même. Au nord, d'Albertville au confluent de l'Arc aucun pli ne vient l'accidenter et on note simplement que la limite inférieure du Bajocien calcaire prend une direction plus NS que celle du socle mais qu'elle y est parallèle avec celle du tracé du Tithonique formant, sur la rive opposée, le flanc oriental du synclinal du Pécloz.
Dans cette partie et même plus au sud jusque à La Table la limite avec le socle cristallin se caractérise en outre par un repos transgressif des couches du Jurassique moyen. En effet elles recouvrent en discordance la surface de la pénéplaine anté-triasique que garnit un mince tégument de grés et dolomies triasiques.
A partir du secteur de La Table vers le sud-ouest les collines sédimentaires se montrent franchement affectées de plis dans lesquels on est tenté de rechercher les prolongements de ceux de Bauges. Mais cette tentative rencontre deux obstacles : d'une part le style de ces plis qui sont franchement couchés (ce qui est lié au niveau structural inférieur) ; d'autre part leur direction axiale, qui s'écarte de N-S dans le sens horaire pour atteindre environ N50 (voir la page "Huiles") ...

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cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Albertville et Montmélian



légende des couleurs (nouvelle fenêtre)
Carte géologique très simplifiée
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074


Aperçus sur les secteurs voisins :

(Bornes)

(Aravis sud)

(Beaufortain SW)
Bauges orientales LOCALITÉS VOISINES (Grand Arc)

(Grande Chartreuse)

(Grésivaudan)

(Collines d'Allevard)
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