Pointe d'Arcalod |
Avec ses 2217 m, le sommet de l'Arcalod constitue le point culminant du massif des Bauges. Son arête sommitale est, sur sa plus grande longueur, un crêt* très simple et des plus typiques, constitué par une barre urgonienne qui appartient au flanc est de l'anticlinal de Chérel. Celui-ci pend d'environ 45° vers l'est sur la transversale du sommet et ses couches sont dénudées en dalles structurales* qui rendent son accès peu aisé : en fait le revers oriental du crêt est presque aussi escarpé que son abrupt occidental.
Au sud du sommet le pied oriental des dalles urgoniennes est jalonné par un alignement de combes herbeuses qui sont séparées du vallon d'Orgeval par l'alignement de pitons rocheux de Banc Ferrand . Ces vallonnements herbeux sont déterminés par le Sénonien du synclinal du Pécloz mais ce dernier ne repose pas sur les dalles urgoniennes et leur contact avec elles correspond au tracé d'une faille, le décrochement de Sainte-Reine (voir plus d'informations à la page "Orgeval"). |
image sensible au survol et au clic |
À son extrémité septentrionale, au nord du ressaut coté 2144, la crête se termine en se faisant trancher presque transversalement par le ravin qui descend vers le NE depuis le col du Curtillet. Cette coupe naturelle permet de constater que les couches de l'Urgonien dessinent là un enchaînement anticlinal-synclinal. Ces replis possèdent la géométrie (position relative des flancs courts et longs) qui porte à y voir de simples plis parasites* affectant le flanc est de l'anticlinorium de Chérel (la charnière de ce pli majeur se trouvant plus à l'ouest que l'arête faîtière).
À la différence de ce qui à lieu au sud du sommet (voir ci-dessus) le pied oriental des dalles urgoniennes est ici recouvert normalement par les couches sénoniennes, lesquelles déterminent le vallon de Bonverdan. En effet le tracé du décrochement de Sainte-Reine coupe les plis en oblique et s'éloigne suffisamment vers l'est pour traverser là le coeur, puis le flanc oriental du synclinal du Pécloz. |
En fait l'interruption définitive de la bande d'affleurements urgoniens formant la crête rocheuse est due à son sectionnement par la cassure majeure qu'est la faille de l'Arcalod. Son tracé, presque N-S, est passagèrement infléchi ici vers l'est du fait qu'il est recoupé en oblique par une cassure plus secondaire, le décrochement du Curtillet. Le rejet coulissant dextre de ce dernier a pour effet de mettre le Berriasien et le Tithonique de la Pointe de Curtillet, qui appartiennent au faisceau de plis du coeur de l'anticlinorium* de Chérel, dans le prolongement de l'Urgonien du flanc oriental de ce même pli ; ce rejet affecte en effet le tracé de la faille de l'Arcalod en le faisant passer du versant ouest de la crête (au sud) à son versant est (au nord).
Cette faille de l'Arcalod est subverticale et coupe la partie orientale de l'anticlinorium de Chérel plus ou moins parallèlement aux axes de ses replis. Son rejet vertical est assez important pour mettre en contact l'Hauterivien de son compartiment oriental avec des termes variable mais parfois peu élevés du Jurassique supérieur de son compartiment ouest. D'autre part le fait qu'elle recoupe en biseau les différents replis du Jurassique de l'anticlinorium de Chérel montre que cette faille est postérieure à la formation des plis des Bauges.
Le tracé de la faille de l'Arcalod traverse à flanc tout le versant ouest de la montagne, de façon très peu oblique à la ligne de crête mais en s'en éloignant progressivement vers le sud. Il finit par déterminer, au pied nord-ouest du Mont de la Coche, le ravin qui descend du passage de Plan Mollard (immédiatement à l'est de la butte 1836 dominant le Plan de La Limace), au delà duquel il est tranché et décalé vers l'ouest par le décrochement de Sainte-Reine.
Le versant de la montagne qui tombe sur le col de Chérel est armé, en contrebas du tracé de la faille de l'Arcalod, par les couches jurassiques qui y dessinent les plis en cascade de l'anticlinorium de Chérel : ce sont des plis déjetés qui n'affectent que ce versant du vallon de Précherel et ne montrent guère leur cœur d'Argovien que dans le versant sud-est de la Croix d'Allant.
Deux coupes des abords de l'Arcalod, en rive droite du Chéran (en haut) et en rive gauche (en bas), à titre de complément pour les parties plus profondes (visibles là à la faveur de la remontée axiale des plis, vers le sud). voir les commentaires relatifs au cadre structural de cette coupe |
Le gros anticlinal d'Allant est rompu (au moins dans sa partie haute) par une faille d'Allant qui semble se poursuivre (en terrain très couvert ...) pour se raccorder à la faille occidentale de l'Arcalod. Son flanc oriental est redoublé par le chevauchement qui fait recouvrir le Tithonique du Plan de La Limace par l'Argovien de la bosse 1836. |
Carte géologique schématique du chaînon de l'Arcalod et de ses alentours redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074 d.V = décrochement du Vélan ; d.C = décrochement du Curtillet ; f.A = faille d'Arcalod ; d.SR = décrochement de Sainte-Reine ; f.V = faille du Vargnoz ; f.S = failles de la Sambuy ; f.mC = faille du Mont de la Coche. légende des couleurs (nouvelle fenêtre) |
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