Pointe d'Arcalod

crête de la montagne et pentes du col de Chérel

Avec ses 2217 m, le sommet de l'Arcalod constitue le point culminant du massif des Bauges. Son arête sommitale est, sur sa plus grande longueur, un crêt* très simple et des plus typiques, constitué par une barre urgonienne qui appartient au flanc est de l'anticlinal de Chérel. Celui-ci pend d'environ 45° vers l'est sur la transversale du sommet et ses couches sont dénudées en dalles structurales* qui rendent son accès peu aisé : en fait le revers oriental du crêt est presque aussi escarpé que son abrupt occidental.

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Le versant est de la crête de l'Arcalod vu du sud-est, depuis le Grand Roc d'Orisan.
d.sR = décrochement de Sainte Reine , f.mC = faille du Mont de la Coche ; f.bF = faille de Banc Ferrand ; f.O = faille longitudinale d'Orgeval ; d.O = décrochement d'Orgeval.
a.Or = partie inférieure de la charnière de l'anticlinal d'Orgeval ; s.P = charnière du synclinal du Pécloz.
Le Sénonien qui affleure à gauche de Banc Ferrand et à gauche du piton 1873, appartient à la partie sub-verticale de la charnière de l'anticlinal d'Orgeval.


 Au sud du sommet le pied oriental des dalles urgoniennes est jalonné par un alignement de combes herbeuses qui sont séparées du vallon d'Orgeval par l'alignement de pitons rocheux de Banc Ferrand . Ces vallonnements herbeux sont déterminés par le Sénonien du synclinal du Pécloz mais ce dernier ne repose pas sur les dalles urgoniennes et leur contact avec elles correspond au tracé d'une faille, le décrochement de Sainte-Reine (voir plus d'informations à la page "Orgeval").

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Le versant sud-oriental de l'Arcalod, vu du sud, depuis le sommet du Mont de la Coche.
Sous cet angle la dalle urgonienne, à pendage est (s0), qui constitue les arêtes de ce sommet est vue d'enfilade, ce qui permet de voir combien la pente du versant oriental de la montagne se confond avec celle des couches.
Du côté droit les escarpement sont ceinturés à leur pied par un alignement de combes suspendues, ouvertes dans le Sénonien du synclinal du Pécloz.
La bordure ouest de cette ligne de combes correspond au décrochement de Sainte-Reine (d.SR) qui coupe à angle aigu le flanc de ce pli et sur lequel se branchent, à angle aigu, plusieurs décrochements satellites : occidental (d.Oc), oriental (d.Or) et du Pas des Farnets (d.F) qui sont sans doute, par rapport à lui, des failles de Riedel*.
La partie plus orientale du versant est étudiée à la page "Orgeval"


À son extrémité septentrionale, au nord du ressaut coté 2144, la crête se termine en se faisant trancher presque transversalement par le ravin qui descend vers le NE depuis le col du Curtillet. Cette coupe naturelle permet de constater que les couches de l'Urgonien dessinent là un enchaînement anticlinal-synclinal. Ces replis possèdent la géométrie (position relative des flancs courts et longs) qui porte à y voir de simples plis parasites* affectant le flanc est de l'anticlinorium de Chérel (la charnière de ce pli majeur se trouvant plus à l'ouest que l'arête faîtière).

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L'extrémité septentrionale des arêtes rocheuses de d'Arcalod vue du nord, depuis la montagne d'Arclosan .
f.Or = faille d'Orgeval ; d.sR = décrochement de Sainte-Reine ; d.Cu = décrochement du Curtillet ; f.A. = faille d'Arcalod.
s.P = synclinal du Pécloz ; a.Cu = anticlinal du Curtillet (c'est le pli principal, culminant, de l'anticlinorium de Chérel, au flanc oriental duquel appartient l'Urgonien de l'Arcalod).


 À la différence de ce qui à lieu au sud du sommet (voir ci-dessus) le pied oriental des dalles urgoniennes est ici recouvert normalement par les couches sénoniennes, lesquelles déterminent le vallon de Bonverdan. En effet le tracé du décrochement de Sainte-Reine coupe les plis en oblique et s'éloigne suffisamment vers l'est pour traverser là le coeur, puis le flanc oriental du synclinal du Pécloz.

En fait l'interruption définitive de la bande d'affleurements urgoniens formant la crête rocheuse est due à son sectionnement par la cassure majeure qu'est la faille de l'Arcalod. Son tracé, presque N-S, est passagèrement infléchi ici vers l'est du fait qu'il est recoupé en oblique par une cassure plus secondaire, le décrochement du Curtillet. Le rejet coulissant dextre de ce dernier a pour effet de mettre le Berriasien et le Tithonique de la Pointe de Curtillet, qui appartiennent au faisceau de plis du coeur de l'anticlinorium* de Chérel, dans le prolongement de l'Urgonien du flanc oriental de ce même pli ; ce rejet affecte en effet le tracé de la faille de l'Arcalod en le faisant passer du versant ouest de la crête (au sud) à son versant est (au nord).

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Le versant nord-occidental de l'Arcalod, vu du nord-ouest, depuis le sommet du Trélod.
d.Cu = décrochement du Curtillet ; f.A = faille d'Arcalod.
Le flanc oriental du système anticlinal de Chérel, constitué par la succession Valanginien-Urgonien de l'Arcalod est tranchée en biseau par la faille d'Arcalod et juxtaposée au flanc ouest, renversé, de l'anticlinal du Curtillet (qui constitue le pli culminant de l'anticlinorium de Chérel).


Cette faille de l'Arcalod est subverticale et coupe la partie orientale de l'anticlinorium de Chérel plus ou moins parallèlement aux axes de ses replis. Son rejet vertical est assez important pour mettre en contact l'Hauterivien de son compartiment oriental avec des termes variable mais parfois peu élevés du Jurassique supérieur de son compartiment ouest. D'autre part le fait qu'elle recoupe en biseau les différents replis du Jurassique de l'anticlinorium de Chérel montre que cette faille est postérieure à la formation des plis des Bauges.

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Le versant sud-ouest de l'Arcalod, vu du sud, depuis le passage de Plan Mollard.
La faille de l'Arcalod traverse ici l'anticlinorium de Chérel presque selon son axe. Elle se partage en deux branches f.AL = faille occidentale, prolongeant (?) la faille d'Allant, et f.A = faille principale del'Arcalod. Entre les deux s'intercale ici un compartiment où les couches du flanc est de l'anticlinal du Curtillet sont redressées à la verticale.


Le tracé de la faille de l'Arcalod traverse à flanc tout le versant ouest de la montagne, de façon très peu oblique à la ligne de crête mais en s'en éloignant progressivement vers le sud. Il finit par déterminer, au pied nord-ouest du Mont de la Coche, le ravin qui descend du passage de Plan Mollard (immédiatement à l'est de la butte 1836 dominant le Plan de La Limace), au delà duquel il est tranché et décalé vers l'ouest par le décrochement de Sainte-Reine.

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Le versant occidental de la Pointe d'Arcalod, vu du SW depuis les chalets de Fully Mont Colombier).
Replis de l'anticlinorium de Chérel : a.L = anticlinal du Leyat ; s.Ch = synclinal de Chérel ; a.Al = anticlinal d'Allant ; a.Cu = anticlinal du Curtillet.
Failles : d.Cu = décrochement du Curtillet ; f.Al = faille d'Allant ; f.A = faille de l'Arcalod ; ØpL = chevauchement du Plan de la Limace ; d.sR = décrochement de Sainte-Reine.

Le versant de la montagne qui tombe sur le col de Chérel est armé, en contrebas du tracé de la faille de l'Arcalod, par les couches jurassiques qui y dessinent les plis en cascade de l'anticlinorium de Chérel : ce sont des plis déjetés qui n'affectent que ce versant du vallon de Précherel et ne montrent guère leur cœur d'Argovien que dans le versant sud-est de la Croix d'Allant.

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Le versant occidental de l'Arcalod, vu du SW d'avion (dans la même perspective que la coupe ci-après).
s.Tr = synclinal du Trélod ; s.P = synclinal du Pécloz.
Replis de l'anticlinorium de Chérel : a.L = anticlinal du Leyat ; s.Ch = synclinal de Chérel ; a.Al = anticlinal d'Allant ; a.Cu = anticlinal du Curtillet.
Failles : d.Cu = décrochement du Curtillet ; f.Al = faille d'Allant ; f.A = faille de l'Arcalod ; ØpL = chevauchement du Plan de la Limace ; d.sR = décrochement de Sainte-Reine ; f.mC = faille du Mont de la Coche.



Deux coupes des abords de l'Arcalod, en rive droite du Chéran (en haut) et en rive gauche (en bas), à titre de complément pour les parties plus profondes (visibles là à la faveur de la remontée axiale des plis, vers le sud).
voir les commentaires relatifs au cadre structural de cette coupe

 Le gros anticlinal d'Allant est rompu (au moins dans sa partie haute) par une faille d'Allant qui semble se poursuivre (en terrain très couvert ...) pour se raccorder à la faille occidentale de l'Arcalod. Son flanc oriental est redoublé par le chevauchement qui fait recouvrir le Tithonique du Plan de La Limace par l'Argovien de la bosse 1836.
L'anticlinal de Leyat et le synclinal de Chérel sont difficiles à reconnaître clairement dans les pentes au sud de la croix d'Allant : en effet la coupe qu'en donne le chemin qui montre au Chargieu depuis le Coudray montre une succession de replis, dont aucun ne paraît correspondre à des plis majeurs.

 


Carte géologique schématique du chaînon de l'Arcalod et de ses alentours

redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074

d.V = décrochement du Vélan ; d.C = décrochement du Curtillet ; f.A = faille d'Arcalod ; d.SR = décrochement de Sainte-Reine ; f.V = faille du Vargnoz ; f.S = failles de la Sambuy ; f.mC = faille du Mont de la Coche.

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cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Albertville

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