Cormet de Roselend, crête des Gittes |
Le Cormet de Roselend est le nom du col qui permet de communiquer depuis Beaufort avec Bourg-Saint-Maurice par la D.217. Il s'ouvre dans de molles pentes d'alpages qui sont installées sur une succession de formations, en grande partie marneuses, qui appartiennent à un ensemble "parautochtone", c'est-à-dire dont le matériel stratigraphique se rattache à la couverture "dauphinoise" des massifs cristallins externes mais est impliqué par la tectonique de chevauchement. En particulier on y distingue deux unités (de Roselend et de la Crête des Gittes) qui s'intercalent entre l'autochtone dauphinois, adhérant au socle cristallin, et la nappe "valaisane" des brèches et du flysch de Tarentaise (unité de Moûtiers).
Le versant sud-occidental du Cormet de Roselend, vu du nord-est, depuis ses abords septentrionaux (ruines des chalets du Dou, 1 km au nord du col) ØM = chevauchement de l'Unité de Moûtiers (base de la nappe valaisane) ; uQ = unité du Quermoz (la seule conservée, sur cette transversale, des unités des unités "ultradauphinoises"). mb = niveaux à microbrèches (voir à leur sujet les commentaires complémentaires). |
La surface de chevauchement de cette unité valaisane est soulignée par une bande de cargneules qui passe au Cormet de Roselend même.
Les vallonnements d'alpages du Cormet de Roselend forment le revers d'un crêt regardant vers le NW où il domine le Lac de Roselend par une barrière d'escarpements. Elle court depuis le Roc du Biolley, par le Rocher du Vent, jusqu'aux Roches Merles et a été rattachée à une unité de Roselend que caractérisent ses alternances de calcaires du Jurassique supérieur et de calcschistes, les uns d'âge Crétacé inférieur les autres attribuables à un équivalent des Terres Noires. Sa structure (fort complexe) bien mise en évidence dans la coupe des escarpements qui tombent sur le vallon amont de la Gittaz.
Les pentes qui descendent vers les alpages du Cormet depuis l'arête de ce crêt ne montrent guère par contre que des dalles structurales de calcaires tithoniques recouvertes en série renversée par des calcschistes attribués ici au Callovien.
Les pentes occidentales du Cormet de Roselend (versant est de la Roche du Vent) vues du sud, depuis la route D 217 (de Beaufort au Cormet) au refuge du Plan de la Lai. Le replat alluvial du Pla de la Lai a été créé par l'éboulement du bord gauche du cliché qui, en tombant du Rocher du Vent, a barré le lit du Doron. L'étoile rouge localise le principal des copeaux de gneiss de ce versant : leur présence est censée étayer l'interprétation d'un contact tectonique entre l'unité de Roselend et l'unité de la crête des Gittes. Mais il faut remarquer que l'on peut tout aussi bien envisager qu'on ait seulement là un contact stratigraphique jalonné d'olistolites (plus de d'explications sur ce point, voir en fin de page) ... Cal = calcschistes à oolithes ferrugineuses attribués au Callovien, représentant donc (sans doute) un équivalent latéral des Terres Noires. Bj : la lame de Bajocien du lacet 1906 représente sans doute le coeur d'un synclinal couché (comme c'est le cas pour plusieurs autres affleurements de la même forme, lenticulaire, dans ce secteur). Concernant la présence, à ses abords, de niveaux à microbrèches (mb), voir les commentaires complémentaires. |
Les pentes d'alpages plus douces des vallonnements du Cormet de Roselend et, à l'est du col de la Sauce, les deux versants de la crête des Gittes sont installées sur une épaisse et très monotone série de schistes argileux aaléniens, qui est sans doute replisséecar on y voit affleurer en bandes lenticulaires des calcaires du Bajocien. Cet ensemble a été individualisé par les auteurs sous le nom d'unité des Gittes. Une des raisons en est que la surface qui la sépare de l'unité de Roselend est jalonnée par un alignement discontinu de corps rocheux étrangers de taille décamétrique, les uns étant des lentilles de roches cristallines (d'ailleurs souvent très dissociées), les autres des lits de microbrèches, à matériel localement daté du Lias.
Concernant ces affleurements discontinus l'interprétation qui a généralement prévalu, notamment sur les cartes géologiques au 1/50.000°, est celle de copeaux tectoniques jalonnant une surface de chevauchement entre ces deux unités, qui seraient donc imbriquées tectoniquement. |
La crête des Gittes vue d'enfilade, du nord-est, depuis le col de la Croix du Bonhomme. Lmb = microbrèches (attribuées au Sinémurien : voir à leur sujet les commentaires complémentaires). u.R = unité de Roselend ; u.G = unité de la crête des Gittes. (suite du paysage vers la droite à la page "vallon de la Gittaz"). |
Au nord du col de la Croix du Bonhomme l'unité de la crête des Gittes se poursuit sur le revers SE de la crête des Fours ; mais elle ne forme que la partie supérieure de l'arête qui descend depuis les Têtes de Fours jusqu'aux Chapieux en passant par la Pointe de Mya. En effet, alors que ses schistes argileux affleurent très largement dans les alpages de la Raja, ces derniers sont brutalement et presque totalement recouverts plus à l'est par le flysch de Tarentaise de l'unité de Moutiers, dont les affleurements montent là "à l'assaut des pentes".
Cette évidente influence de la structure sur le relief correspond au fait que la surface de charriage de l'unité de Moutiers y a un pendage assez faible (de l'ordre de 30° vers l'est) et surtout assez proche de celle de la surface topographique moyenne. C'est là une situation éminemment favorable au découpage par le ravinement d'amples "V topographiques" dans la pile de strates. De fait on voit bien sur la carte (feuille Saint-Gervais) que le tracé de toutes les limites de couches (qu'elles soient stratigraphiques ou tectoniques) dessine de splendides chevron* pointant vers le nord-ouest dans tout le versant nord-occidental de la vallée des Glaciers : ici la surface de charriage de l'Unité de Moûtiers en dessine un dont la pointe se situe très haut sur l'arête de Mya. |
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Roselend | LOCALITÉS VOISINES | Les Chapieux |
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