Petit Tabuc, crête des Têtes de Sainte-Marguerite |
Sur une certaine distance au sud du col
d'Arsine, les gneiss du massif des Agneaux sont encore garnis
d'un placage de couches basales du Trias, qui pendent vers le
NNE. On les observe en rive droite (sud-occidentale) du haut vallon
du Petit Tabuc, au flanc de l'échine de Roche Baron. Mais
le contenu sédimentaire du "synclinal" d'Arsine
se limite à celà et disparaît totalement plus
au sud.
Ces affleurements s'interrompent là parce qu'ils sont tranchés
par la "faille du Petit Tabuc", très fortement
inclinée vers l'est, qui surhausse le granite du Combeynot de la rive gauche (nord-orientale) du vallon. C'est le tracé
de cette cassure, orientée NW-SE, que suit, dans cette
portion supérieure de son cours, le vallon du Petit Tabuc.
Le très fort pendage de cette faille du Petit Tabuc rend difficile de l'interpréter comme un simple chevauchement. Ce pendage ne peut pas résulter du basculement tardif vers l'est qui affecte la bordure orientale du Combeynot car, à la bordure occidentale de ce chaînon, le contact (renversé) du cristallin sur le sédimentaire du vallon d'Arsine est beaucoup moins penté.
Cela porte à envisager qu'il s'agisse d'une ancienne faille extensive, originellement à fort pendage ouest, qui aurait (comme bien d'autres) été basculée vers l'ouest lors des serrages E-W post-nummulitiques. Dès lors, si l'on considère que le sens de son rejet est à l'opposé de celui de l'accident qui limite la bordure est du bloc d'En-Paris, on est amené à penser que le "synclinal d'Arsine" devait être, au Jurassique, un véritable graben, encadré par deux failles symétriques. |
Plus en aval le cours du torrent du Petit Tabuc se coude et devient SW-NE, ce qui lui fait trancher transversalement le massif granitique du Combeynot. La voûte de ce bloc de socle cristallin culmine en rive sud aux Têtes de Sainte-Marguerite. Le prolongement méridional de la faille du Petit Tabuc s'y reconnaît dans la gerbe des cassures NNW-SSE, à pendage subvertical, qui hâchent la crête des Têtes de Sainte-Marguerite et dont la plus occidentale passe par la brèche à l'ouest du point coté 2821 (mais la principale semble être plutôt celle qui passe au collet 2698).
Dans les pentes méridionales de la
crête des Têtes de Sainte-Marguerite la voûte
du cristallin du Combeynot perd rapidement de l'altitude, au point
de s'enfoncer sous sa propre couverture sédimentaire, avant
d'atteindre le vallon du Grand Tabuc.
Il en résulte que la couverture sédimentaire affleure
de plus en plus largement dans le versant sud de cette crête.
On y constate que, entre les cassures du faisceau du Petit Tabuc
la succession sédimentaire est ployée en un synclinal
dont le contenu est redoublé par un chevauchement, lui-même
ployé par le synclinal.
Plus au nord-est, en contrebas, dans les pentes des Prés les Fonts et du Bois des Sagnières, ces complications ne s'observent plus : cela vient de ce que les couches du Nummulitique y reposent en discordance sur des termes de plus en plus bas de leur substratum, jusque sur le socle cristallin et ne sont affectées par aucun des accidents de ce substratum.
Les failles qui traversent la crête des Têtes de
Sainte-Marguerite ne semblent pas se prolonger vers le sud, en
rive sud-orientale du vallon du Grand Tabuc, à l'exception
peut-être de la faille principale du Petit Tabuc qui pourrait
correspondre à la faille du Lac
de l'Eychauda.
L'unité chevauchante qui est pincée dans le synclinal
des Têtes de Sainte-Marguerite, déjà déformée
par le synclinal anté -Nummulitique, est donc cachetée
par la trangression nummulitique et doit être rapportée
à la tectonique anté-nummulitique (elle correspond
donc probablement à un chevauchement vers le nord - nord-ouest)
: peut-être représente-t-elle, plus précisément,
le prolongement de l'écaille des
Grangettes.
compléments cartographiques à la page Monêtier
|
|
|
Agneaux |
|
|
|
|
|
|
Sainte Marguerite |
|