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Bouvante-le-Bas, col de la Croix |
Le village de Bouvante-le-Bas se situe sur les pentes de rive droite (orientale) de la vallée de La Lyonne. Cette dernière, très ouverte vers le nord, constitue l'extrémité méridionale de la dépression du Royans. Elle est en effet creusée, comme cette dernière, dans le miocène du coeur du synclinal du Royans. Mais ici le fond molassique de cette dépression se rétrécit, entre le Vercors proprement dit (Forêt de Lente) à l'est et les Monts du matin (à l'ouest). Il y a deux raisons à cela : la première est le relèvement de l'axe du synclinal vers le sud ; la seconde est qu'à cette latitude ce pli est tranché en oblique par une ligne de fracture, l'accident du Col de La Croix, dont l'orientation, presque méridienne, l'est cependant moins que celle de l'axe du synclinal, franchement N-S. Ce dernier prend naissance sur le flanc est du synclinal à la latitude de Saint-Jean-en-Royans et son rejet a une composante chevauchante qui prend de l'ampleur à partir de Bouvante-le-Bas..
 La terminaison méridionale de la dépression du Royans, vue du SW d'avion. a.L = anticlinal des gorges de la Lyonne (repli du flanc oriental de l'anticlinal de Musan) ; s.R = synclinal du Royans ; ØC = accident du col de la Croix ; a.O = anticlinal d'Omblèze ; f.P = faille de Presles ; s.A = synclinal d'Ambel ; a.Co = anticlinal des Coulmes. |
Le village de Bouvante-le-Bas est construit sur des affleurements miocènes du synclinal du Royans, ici larges encore de près de 1 kilomètre. Mais ces derniers appartiennent au flanc ouest du synclinal du Royans et se terminent deux kilomètres plus au sud au pied du col de la Croix, sectionnés en biseau par l'accident de la Croix.
 La vallée de Bouvante-le-Bas et le Royans vus du sud depuis la route D.131 (hameau des Vignons). a.L = anticlinal des gorges de la Lyonne (repli du flanc oriental de l'anticlinal de Musan) ; s.R = synclinal du Royans ; ØC = accident du col de la Croix ; f.P = faille de Presles. |
Le versant qui le domine est accidenté par l'échine rocheuse du Rocher des Cailles : elle correspond à une lame d'Urgonien appartenant au flanc ouest de l'anticlinal d'Omblèze. Elle est biseautée à sa base par la surface de cassure de l'accident de la Croix, qui montre bien là son fort pendage vers l'est.
 Les pentes du col de la Portette, dominant Bouvante-le-Bas, vues du sud, depuis la route D.131, des abords nord du col de la Croix. ØC = accident du col de la Croix ; a.O = anticlinal d'Omblèze ; f.Pr = faille de Presles. |
Du côté sud le vallon est fermé par le prolongement, de plus en plus rétréci de cette lame urgonienne. La route D.131 la franchit peu avant de s'engager, au col de la Croix, dans le vallon de Bouvante-le-Haut. Mais elle reprend de l'épaisseur au sud-ouest pour former le Roc de la Croix, du fait qu'on s'élève là par rapport sa surface de biseautage.
 Les pentes septentrionales du col de la Croix et Bouvante-le-Bas vues du nord, depuis la route D131, aux abords du village des Rochats. a.O = anticlinal d'Omblèze ; ØC = accident du col de la Croix; a.L = anticlinal des gorges de la Lyonne. |
Cette lame urgonienne de la Crête de la Croix est orientée obliquement par rapport à l'axe du synclinal du Royans et se rapproche donc progressivement, vers le sud, des affleurements urgoniens du flanc oriental de l'anticlinal des gorges de la Lyonne, qui limite ce synclinal du côté ouest. Le contenu tertiaire du synclinal du Royans s'étrangle ainsi progressivement et finit par s'effiler à zéro à la latitude du lac de Bouvante.
L'accident du col de la Croix n'est pas un simple chevauchement car, de part et d'autre de son tracé, l'anticlinal d'Omblèze change d'ampleur (il est beaucoup plus large du côté sud-est). D'autre part le prolongement de cette cassure vers le sud-ouest traverse la forêt de Léoncel et se poursuit par la faille de la Vacherie, qui traverse le synclinal de Léoncel peu au sud de cette localité et dont le caractère de déchirure coulissante est assez évident (voir la page "Léoncel"). Enfin cette interprétation en décrochement s'accorde bien avec le pendage très fort de sa surface de cassure. |
1. Marnes valanginiennes ; 2. Calcaires argileux et marnes de l'Hauterivien ; 3. Calcaires argileux du Barrémien tout-à-fait inférieur ; 4-7 = Barrémien inférieur calcaire, formant falaise : 4. Calcaires lités à petits débris ou à silex ; 5. Calcaires bioclastiques lités ; 6. Calcaires dolomitiques ; 7. Calcaires à Rudistes . |
Carte géologique très simplifiée des environs de Bouvante
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
légende
des couleurs
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