La Bagnaz, Le Boulissoir de Tessens |
La crête presque Sud-Nord, largement bordée de larges pentes d'alpages, qui constitue le chaînon oriental du Beaufortain correspond à la ligne de partage des eaux entre la partie septentrionale du vallon de Naves (qui s'ouvre sur la basse Tarentaise), à l'ouest, de la moyenne Tarentaise, à l'est. Elle se poursuit vers le NE, au delà du sommet du Quermoz, par la Croix de la Bagnaz et la Pointe du Dzonfié jusqu'au col des Génisses, point où elle se connecte à la crête NW-SE du Crêt du Rey.
À mi-course il s'en détache orthogonalement vers le SE une arête de la Légette qui se poursuit par le col et la Pointe de ce Nom jusqu'au piton rocheux de Janatan (qui domine les pentes escarpées et boisées qui tombent sur la vallée de l'Isère à la transversale de Villette). Cette crête sépare au sud-ouest les alpages de La Bagnaz, drainés par le Nant Agot, de ceux du Boulissoir et de Véman au NE, drainés par le Nant de Tessens (voir plus loin dans cette page).
Les alpages de la Bagnaz vus du sud-ouest depuis le point coté 2332 entre Croix de la Bagnaz et Grand Quermoz. d.rT = décrochement de la Roche à Thomas (selon l'interprétation inédite de M. Gidon) ; s.cB = synclinal de Combe Bénite ; u.M = unité de Moûtiers (ØM = sa surface de chevauchement) ; u.Q = unité du Quermoz ; u.B = unité de la Bagnaz (sa surface de chevauchement est tracée en vert vif) ; u.cA = unité du Cormet d'Arêches. |
La partie la plus déprimée de ces alpages, qui passe au col de la Légette, correspond au passage d'une large bande N-S de gypses, qui souligne assez clairement le tracé de la surface de chevauchement de l'unité de Moûtiers. Ce vallonnement est bordé du côté occidental par une bande de calcschistes à lits de brèches qui est considérée comme le prolongement nord, très rétréci, de l'unité du Quermoz. Au delà, du côté nord-ouest, le versant oriental de la crête de la Croix de la Bagnaz, ainsi que abords même de la Croix de la Bagnaz sont formés par des bandes alternées de dolomies triasiques et de calcaires liasiques qui correspondent à un système complexe de plis serrés représentant l'unité de la Bagnaz. Par contre la plus grande partie de la ligne faîtière elle-même appartient, au nord comme plus au sud de la Croix, à l'unité du Cormet d'Arêches, qui y est bien caractérisée par ses schistes verts et violacés du Permien ("schistes de La Bagnaz").
Au nord de l'embranchement de la crête de La Légette ce sont aussi ces dernières couches qui constituent le sommet du Dzonfié.
L'extrémité septentrionale de la crête de la Croix de la Bagnaz vue de l'est, depuis le point coté 2346 (épaulement oriental du Dzonfié). |
On peut en outre y observer que ces schistes sont en partie repris, à l'état de blocs décimétriques à pluri-métriques, interstratifiés dans des calcaires marbreux d'âge probablement jurassique supérieur.
Du côté nord oriental de la crête de la Légette, c'est-à-dire dans le vallon du Nant de Tessens et du Boulissoir on peut mieux détailler la géométrie structurale de l'unité de Moûtiers que sur le versant de la Bagnaz car l'érosion y est plus profonde.
On y voit en particulier qu'elle est affectée par un synclinal à flancs presque parallèles (donc sans doute initialement couché) dont le plan axial, sub-vertical vers le bas, se rebrousse de bas en haut, pour se déverser vers l'est. Ce mouvement de "rétro-déversement" est donc relativement tardif mais son origine plus précise et sa signification restent mal élucidées, d'autant que l'on ne le voit guère se dessiner sur l'autre versant du vallon du Nant de Tessens (voir les pages "Crêt du Rey" et "Roche à Thomas").
La branche supérieure médiane de ce vallon est en particulier dirigée par le tracé de la bande gypseuse qui souligne la surface de chevauchement de l'Unité de Moûtiers. Elle est à l'origine d'un champ d'entonnoirs de dissolution qui se situe au voisinage du hameau du Boulissoir.
Les entonnoirs de dissolution du Boulissoir de Tessens (vue plongeante depuis la Pointe du Dzonfié) |
En ce qui concerne le vallon du Nant Agot comme celui du Nant de Tessens le rebord inférieur des alpages est marqué par un étranglement dû à ce qu'ils sont traversés par ressaut qui court à flanc de pente en culminant entre les deux vallons à la Roche de Janatan (voir la page "Villette"). En dessous commencent les pentes plus raides et boisées qui s'allongent parallèlement au lit de la rivière en rive droite de l'Isère : ce sont celles de l'auge glaciaire aménagée par le glacier isérois qui a occupé cette vallée au quaternaire récent.
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Carte géologique simplifiée des abords du Crêt du Rey
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M. Gidon (1977), publication n° 074.
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Roc Marchand | LOCALITÉS VOISINES | Roche à Thomas |
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