Charmilles, Chorolant, Saint-Joseph-de-Rivière |
Depuis le sommet de la Grande Sure en direction du nord la crête s'abaisse progressivement jusqu'à être tranchée par le profond ravin de Chorolant. Celui-ci, qui prend naissance plus à l'est, au col de La Sure, donne du côté ouest, dans les pentes raides qui tombent sur Saint-Joseph de Rivière, une coupe relativement profonde et orthogonale aux structures majeures. Au delà de ce ravin le crêt des calcaires du Fontanil se reconstitue (quoique un peu atténué) en armant la Crête des Charmilles (1628 m). Mais ce crêt ne se poursuit guère dans son versant qui tombe vers le Guiers Mort, du fait de l'ouverture de la combe berriasienne qui héberge la Chartreuse de Curière (voir la page "Curière") : les calcaires du Fontanil n'affleurent plus alors qu'en constituant, au sud-est de cette combe, la falaise inférieure, du soubassement des Rochers de la Petite Vache. L'extrémité septentrionale du chaînon de la Sure est finalement constituée par le crêt tithonique de l'oratoire de None, que tranchent finalement les gorges du Guiers (voir la page "Saint-Laurent-du-Pont").
L'extrémité septentrionale du chaînon de la Grande Sure : versant ouest vu du nord-ouest, depuis le village de Grassetière au sud de Miribel (la bosse 579 masque la dépression alluviale de Saint-Joseph de Rivière). a.E = anticlinal des Égaux ; f.cL = faille du Cul de Lampe ; Ø1 = chevauchement de Voreppe (suite du panorama sur la gauche à la page "Saint-Laurent-du-Pont"). |
Le ravin de Chorolant draine d'abord les alpages hauteriviens du versant nord du col de la Sure, au pied des crêtes de La Vache, en suivant la combe ouverte dans ces couches. Puis il s'en échappe en perçant transversalement la barrière des calcaires du Fontanil.
Les extrémités septentrionales des crêtes de la Vache et de la Sure, vues du nord-est depuis le sommet sud de la Crête des Charmilles. On a représenté en tirets bleus l'emplacement présumé de l'ancienne surface d'aplanissement. Légende stratigraphique : Le talus d'alpages, souvent dit "de l'Hauterivien", est en fait constitué par trois niveaux : les calcaires à miches (assez marneux) de l'Hauterivien supérieur (Hs), les calcaires lités à lits marneux de l'Hauterivien inférieur (Hi) et les calcaires du Fontanil tout-à-fait supérieurs (cFs). Les couches calcaires de la Sure (en grande partie à faciès "calcaires du Fontanil") peuvent être réparties entre 3 niveaux (pour les dénominations ci-après se reporter à la coupe de référence du Fontanil) : cFs = calcaires supérieurs ("à silex") brunâtres et à lits marneux "des Bannettes" ; cFm = calcaires lités du sommet de la barre "moyenne" ; cFCo = calcaires du Fontanil moyens, barre massive (= membre de la Rivoire) ; cFi =calcaires bioclastiques et argileux alternés (membre de Valetière) ; cChs = partie supérieure de la formation du Chevalon (= membre des Oullières). |
La crête septentrionale de la Grande Sure, vue du NE depuis le col de la Charmille. Entre le sommet et l'épaule 1853 le profil de la crête est sans doute peu rabaissé par rapport à celui que lui avait donné l'aplanissement ancien (dont la surface est actuellement doucement inclinée vers l'est). Par contre au nord de l'épaule 1853 la crête s'abaisse rapidement jusqu'au Cul de Lampe, qui correspond au plus creux de l'entaille remontante du ravinement pratiqué par le ravin de Chorolant (voir la page "Charmille"). |
Le profil de la crête au nord du sommet jusqu'au point 1853, c'est-à-dire sur plus de 1 km (cliché ci-dessus) se singularise par le fait que son altitude reste sensiblement la même : cela s'interprète de façon très satisfaisante en considérant qu'il s'agit là d'un tronçon de l'ancienne ligne d'intersection des couches par la vieille surface d'aplanissement qui n'a pratiquement pas été rabaissé par les encoches qu'y ont pratiqué plus au nord (Cul de Lampe) et plus au sud (La Velouse) les attaques d'érosion remontante des têtes de ravins du versant ouest.
A la sortie de cette gorge s'ouvre le cirque assez refermé du Cul de Lampe, à l'entrée amont duquel on constate qu'il y a un contact direct entre le Tithonique de Chorolant et les calcaires du Fontanil de la crête de la Sure : il y sont sont juxtaposés par la faille du Cul de Lampe, qui est une cassure extensive N-S, dont le compartiment oriental est abaissé
Cette faille se suit sans difficulté vers le sud au moins jusqu'au pied occidental de la Grande Sure. |
Les pentes de rive gauche (occidentale) du Cul de Lampe mettent largement à nu le Berriasien, du fait du pendage qui est un peu orienté dans le sens du versant, mais elles entaillent néanmoins le Tithonique en bas du versant. Les contours d'affleurements de ces terrains sont compliqués par deux cassures de décrochement dont la plus importante détermine le collet du Portail de Chorolant et le vallonnement principal de ce versant.
En aval du débouché de ce vallonnement le ravin de Chorolant montre que la marge occidentale de la Chartreuse est affectée là aussi par le pli qui représente sans doute le crochon du chevauchement et que l'on peut donc assimiler à l'anticlinal des Égaux (voir la page "Égaux") : sa charnière est enlevée par l'érosion en rive droite mais elle se développe complètement en rive gauche, dans les couches du Tithonique inférieur en montrant son caractère habituel de pli en genou assez fermé.
En rive droite (septentrionale) du ravin, en contrebas ouest de la crête des Charmilles proprement dite, la charnière anticlinale éventrée par le ravin se reconstitue, au Rocher du Pin, au niveau des calcaires du Fontanil (voir la page "Saint-Laurent-du-Pont") ; mais elle ne s'y dessine pas aussi clairement car elle y est rompue par son intersection avec le prolongement septentrional de la faille du Cul de Lampe.
(figure plus grande) |
En contrebas du talus peu incliné que le ravin de Chorolant traverse au niveau de la route forestière, il rejoint la vallée du Merdaret à Saint-Joseph de Rivière, après avoir tranché les escarpements de molasse miocène de la partie orientale du synclinal de Voreppe.
Ces abrupts permettent d'analyser l'arrangement des lits de molasse sur une épaisseur déjà conséquente bien que cette tranche visible ne représente qu'une petite partie de l'épaisseur totale de cette formation.
pour
un commentaire plus étoffé de cette figure et pour
une explication des processus ayant déterminé cette
disposition des couches on se reportera à la page "Miocène"
de la section "Avant Pays". Pour plus d'informations sur le contexte sédimentaire de ces dépôts voir l'article "sillon péri-alpin" du glossaire |
À son débouché dans la plaine alluviale de Saint-Laurent-du-Pont le torrent de Chorolant n'a cependant édifié qu'un modeste cône de déjections, sur lequel est installé le village de Saint-Joseph de Rivière. La raison en est sans doute que ses apports arrivaient dans l'ancien lac wurmien où ils s'étalaient : l'extrémité méridionale de ce lac se situe en effet 3 km plus au SW, au village des Grollets, où il recevait les matériaux apportés par le torrent du Merdaret depuis le col de la Placette.
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Voiron et Montmélian
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(Ratz-Crossey) | LOCALITÉS VOISINES | Curière Agneaux |
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Charlilles - Saint Joseph de Rivière |
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