L'Écoutoux, Vence, Vallon du Rivet |
Le sommet de l'Écoutoux (1406 m.) est une éminence secondaire dont l'échine descend doucement vers le nord mais dont le versant sud tombe abruptement sur le thalweg du torrent de Vence. Ce dernier en donne une coupe naturelle qui montre que le Tithonique dessine un splendide anticlinal. Cet anticlinal de l'Écoutoux, qui est ainsi tranché de façon pratiquement orthogonale, est l'anticlinal le plus occidental du domaine de la Chartreuse orientale ; c'est un pli majeur si l'on considère son ampleur mais aussi sa grande continuité vers le nord (plus difficile à mettre en évidence toutefois du fait que sa voûte est difficile à localiser lorsque elle affecte les couches supérieures à la barre tithonique).
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A /Sur le versant nord de la montagne l'érosion a, au contraire, dégagé la surface des bancs tithoniques, ce qui crée un relief conforme à sa structure : c'est un mont jurassien* dont l'échine descend doucement, presque selon le pendage de son axe, vers le col de Palaquit. La voûte de Tithonique et de Berriasien de l'anticlinal y disparaît vers le nord sous les terrains plus marneux du socle de Chamechaude. Elle n'en ressort que très au nord du col de Porte, entre les hameaux des Cottaves et des Guillets.
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Un examen attentif de la barre Tithonique des escarpements méridionaux de l'Écoutoux y montre en outre quelques détails non dénués d'intérêt :
Détail du sommet de L'Écoutoux vu du sud, depuis le Saint-Eynard. Le flanc ouest de l'anticlinal est affecté d'une faille compressive (= faille "inverse") antérieure au plissement (de la même famille que celle du Jalla) : pour matérialiser le décalage on a encadré la corniche inférieure du Tithonique de tirets roges à son sommet et bleus à sa base. |
L'Écoutoux : détail du flanc oriental Le flanc est de l'anticlinal est affecté de deux failles de décrochement qui sont mises en évidence par un examen attentif de la manière dont se poursuivent les différents niveaux (Tis, Tim, Tii) que l'on peut y distinguer dans le Tithonique. Elles représentent, selon toutes apparences, le prolongement du décrochement du Pas de la Branche, qui décale la corniche tithonique du flanc oriental du synclinal du Sappey. Ces cassures sont verticales et transversales à la crête qui descend depuis le sommet vers la gorge de la Vence. Leur tracé, qui serait rectiligne en vue zénitale, décrit donc une inflexion pour franchir la crête, si on l'observe selon un axe horizontal, comme c'est le cas sur ce cliché. Replacer ce détail dans son cadre d'ensemble |
Le Tithonique de l'Écoutoux se connecte du côté oriental à celui du Saint-Eynard, au delà de la gorge amont de la Vence (celle-ci coupe la barre tithonique à l'emplacement même de l'inflexion des couches qui fait passer de leur courbure anticlinale à une courbure synclinale).
Du côté sud la crête de la montagne, que la Vence tranche en gorge (en aval du hameau de ce nom), se raccorde au chaînon Rachais-Bastille, par continuité de la barre tithonique qui constitue ces sommets et les crêtes qui les joignent (tous appartiennent à la corniche inférieure du "rebord subalpin").
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B/ Le versant ouest de la montagne est entaillé par le vallon du Rivet qui descend de Sarcenas et du pied sud de la Pinéa.
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1 - Le tracé de la
route D.57, qui monte à Sarcenas depuis la gorge de la Vence, ne s'élève que très peu dans la succession des couches car elle suit presque la dalle structurale du sommet du Tithonique du flanc occidental de l'anticlinal de l'Écoutoux. Elle
traverse à diverses reprises de bons affleurements de Berriasien
(avec un pendage vers l'ouest qui décroît vers le
nord, car l'on se rapproche de la charnière du pli).
À
l'altitude de 950 m elle coupe les marnes, intercalées
de petits bancs marno-calcaires, qui correspondent aux niveaux
de passage entre les calcaires argileux berriasiens et les marnes
de Narbonne.
La pente topographique est conforme à celle des bancs (vus par la tranche en arrière-plan) qui se dénudent en dalles structurales (angle inférieur droit du cliché). Ce pendage, beaucoup plus modeste qu'aux abords de la gorge de la Vence, indique que l'on est moins loin, ici, de la charnière anticlinale (elle passe tout de même presque1 km plus à l'est). Outre le ravinement qui tend à combler les fossés de débris (où l'on observe les fossiles du cliché suivant) cette disposition favorise le glissement en masse du soubassement de la route (dont les murs de soutènement montrent de nets indices). |
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2 - Du côté occidental le vallon du Rivet se ferme au pied sud de la Pinéa par un bel entonnoir de réception qui permet de lire dans ses calcaires du Fontanil la structure, qui est sans doute présente mais impossible à distinguer plus bas dans les marnes de Narbonne. Elles montrent que ces couches sont affectées d'ondulations, inconnues plus au sud, qui s'intercalent entre lui et le synclinal du Néron.
3 - À la latitude de Sarcenas les marnes de Narbonne qui appartiennent au flanc ouest de l'anticlinal de l'Écoutoux sont peut-être affectées en outre par le prolongement oriental du chevauchement de Quaix (voir la page "Quaix"). Quant à la voûte anticlinale, elle passe sensiblement au col de Palaquit où elle est d'ailleurs suivie, guère plus de 500 m à l'est, par la charnière du synclinal du Sappey. Mais elle ne peut ètre suivie plus au nord car elle est largement masquée, jusqu'aux abords du col de Porte, sous la nappe d'éboulis anciens du versant occidental de Chamechaude. Les mesures de pendage semblent néanmoins indiquer que son axe passe assez à l'est du col (d'ailleurs certainement après avoir été décalé en sens dextre par le décrochement du Bachasson) (voir la page "Col de Porte").
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Quaix |
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Ecoutoux |
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