Les abords de Barcelonnette |
La ville de Barcelonnette occupe, sur environ 2 kilomètres d'ouest en est, la plaine alluviale de rive droite de l'Ubaye. Cette dernière traverse ici le cœur d'une large zone à relief mou que ceinture vers le haut une ligne de crêtes plus escarpées.
La vallée de l'Ubaye aux environs de Barcelonnette, vue de l'ouest d'avion depuis l'aplomb du village des Thuiles. |
Cette ceinture montagneuse enserre de toutes parts la dépression de Barcelonnette, car elle se referme vers l'aval (Les Thuiles, La Fresquière) comme vers l'amont (Jausiers) ; elle est formée par l'empilement des nappes de l'Embrunais et principalement par la nappe de flysch à Helminthoïdes du Parpaillon.
Les pentes intermédiaires, mamelonnées et crevées de place en place de ravines sauvages sont surtout installées sur les Terres Noires (marnes d'âge Jurassique supérieur), sur lequel ces nappes se sont avancées (et qui représentent donc vis à vis d'elles le terrain autochtone*).
Vue aérienne des fenêtres de Barcelonnette et du Bachelard (cliché original obligeamment communiqué par M. Marcel Lemoine) Les deux fenêtres - de Barcelonnette et du Bachelard - sont séparées par le chaînon du Lan, formé d'écailles de matériel briançonnais et subbriançonnais qui sont ici mises à nu, alors que ces écailles sont recouvertes par la nappe du Flysch à Helminthoïdes, presque partout ailleurs sur le pourtour des fenêtres. La fermeture aval de la fenêtre du Bachelard est seule visible sur ce cliché (celle de la fenêtre de Barcelonnette se trouverait plus à gauche). f.cF = faille extensive du col de Fours. voir la coupe d'ensemble du cours de l'Ubaye |
Cette partie de la vallée de l'Ubaye est dans une situation très comparable à celle de la région d'Embrun vis à vis de la Durance. Là encore l'érosion de la rivière a percé la chape des nappes de l'Embrunais, en mettant à nu leur substratum autochtone à la faveur d'un bombement anticlinal. Mais, à la différence de ce qui se passe dans la dépression d'Embrun, dans celle de Barcelonnette l'aire d'affleurement de l'autochtone se referme vers l'aval et constitue donc une fenêtre véritable.
Les terrains autochtones de la fenêtre de Barcelonnette sont uniquement constitués, sur la transversale de cette ville, par les Terres Noires du Jurassique supérieur, qui sont à l'origine de paysages de "bad-lands", caractérisés par de multiples ravines séparées par des croupes dénudées arrondies.
En rive droite de la vallée les Terres Noires sont directement surmontées par des calcschistes du Crétacé supérieur, qui affleurent d'ailleurs de façon très discontinue ; ces "écailles basales" représentent à elles seules le soubassement subbriançonnais de la nappe de l'Autapie.
Quant à la semelle de terrains briançonnais qui supporte la nappe du Parpaillon, elle est constituée par des lames relativement minces (d'épaisseur pluri-décamétrique) de calcaires triasiques et jurassiques, ainsi que de calcschistes néocrétacés ; elles sont assez peu continues et imbriquées en désordre et il s'y intrique localement des passées de cargneules et de gypses triasiques. Elles n'affleurent en fait, toujours au pied des escarpements de flysch à Helminthoïdes, que lorsqu'elles ne sont masquées ni par le sommet des alluvions glaciaires, qui culminent en une ligne de replats vers l'altitude de 2200 m, ni par la jupe d'éboulis dont la partie basse s'appuie le plus souvent sur ces dernières en les recouvrant.
Le versant sud de la vallée est, comme le versant nord, empâté d'alluvions glaciaires wurmiennes jusqu'à une altitude proche de 2200 m. Mais les crêtes qui le couronnent se font remarquer par un développement beaucoup plus important du matériel charrié subbriançonnais et briançonnais, qui constitue les arêtes rocheuses du Chapeau de Gendarme ; sur ce dernier le flysch à Helminthoïdes de la nappe du Parpaillon y a été enlevé par l'érosion et ce n'est qu'à l'est du col de Fours qu'il garnit de nouveau la ligne de crêtes, comme au nord de la vallée (voir les pages "Lan" et "Bachelard").
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Les Thuiles |
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